Martel : «J’ai prouvé que je suis un leader»

Martel : «J’ai prouvé que je suis un leader»
Meilleur pointeur du Rocket en séries éliminatoires, Danick Martel souhaite maintenant s’installer à Laval à long terme. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Le club-école des Canadiens de Montréal vient de conclure sa plus longue saison en plus de dix ans. Danick Martel a été au cœur des succès du Rocket de Laval au cours des récentes séries éliminatoires.

La campagne avait pourtant mal débuté pour le Drummondvillois. À ses 22 premières sorties au sein de sa nouvelle équipe, l’attaquant de 27 ans n’a enfilé que quatre buts. Habitué d’être un moteur offensif dans la Ligue américaine, le vétéran de sept saisons n’a pas caché que cette léthargie s’est avérée pénible mentalement.

«À mon cinquième match, j’ai été rayé de l’alignement pour la première fois de ma carrière dans la Ligue américaine. C’est là que ç’a planté dans ma tête. Je n’avais plus confiance en mes moyens offensifs. Je travaillais toujours aussi fort, mais rien ne venait parce que la confiance n’était pas là. Je tenais mon bâton serré et je faisais plus de passes au lieu de tirer», a raconté Martel en dressant le bilan de sa saison devant les journalistes.

Danick Martel a dressé le bilan de sa saison devant les micros des médias. (Capture d’écran)

Continuant de préconiser son style de jeu dynamique et efficace, Martel a fini par débloquer en deuxième moitié de saison. Une discussion avec l’entraîneur-chef Jean-François Houle a servi d’élément déclencheur.

«Au niveau moral, c’était dur de passer du premier au quatrième trio. Mais quand Jean-François m’a dit que j’étais comme un couteau suisse, il y a eu un déclic. Quand j’ai su que c’était ça mon rôle, et que c’était les autres joueurs qui devaient s’habituer à moi et non l’inverse, ça m’a aidé dans mon jeu. C’est important de connaître et accepter ton rôle, comme chacun l’a fait en séries.»

Ayant dû se contenter d’une récolte de 33 points (17-16) en 70 matchs en saison régulière, Danick Martel a démontré toute l’étendue de son savoir-faire en séries. Auteur de 15 points (9-6) en autant de parties, l’ex-vedette de l’Armada de Blainville-Boisbriand s’est hissée au cinquième rang des pointeurs à travers le circuit.

«Ma saison a vraiment commencé après Noël. Ma production offensive s’est replacée. Quand tu es en confiance, c’est tellement plus plaisant de jouer au hockey. Puis, une fois rendu en séries, c’est comme un nouveau départ. On oublie tout et on repart à neuf. J’ai remis mon mental à zéro, ce qui m’a aidé à produire pour aider l’équipe à se rendre le plus loin possible.»

Danick Martel. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

À l’image de Martel, le Rocket a connu un lent début de saison. L’équipe s’est ressaisie à compter du mois de janvier, après la pause provoquée par la pandémie.

«On a connu beaucoup de hauts et de bas. Au début, on avait de la misère à identifier nos rôles dans l’équipe. En raison de la COVID, tout le monde ou presque a été rappelé dans la LNH. Puis, il y a eu un déclic en milieu de saison. Tout le monde a pris sa place et l’a défendue avec honneur. On formait un groupe lié, tissé ensemble, ce qui nous a permis de produire de belles choses», a énoncé l’athlète de 5 pieds, 8 pouces et 176 livres.

À travers cet éreintant marathon de neuf mois et ces nombreux mouvements de personnel, Martel et ses coéquipiers ont dû faire preuve de beaucoup de résilience.

«La Ligue américaine, c’est une ligue de développement. Il y a énormément de hauts et de bas. Il y a des jeunes qui tentent de faire leur place et des vétérans qui essaient de continuer d’être efficaces. Il faut vraiment se fier au processus, continuer de travailler fort chaque jour, venir à l’aréna pour avoir du plaisir. Quand tu as de bons joueurs et de bonnes valeurs au sein d’une organisation, le succès va finir par venir», a exprimé celui qui a disputé 357 parties dans la Ligue américaine et 13 dans la Ligue nationale.

En séries éliminatoires, le Rocket a surpris en atteignant la demi-finale de la coupe Calder. La filiale du Tricolore s’est finalement avouée vaincue en sept parties devant les Thunderbirds de Springfield.

«Je pense que c’est un résultat très honorable. Seulement quatre équipes peuvent se rendre là. C’est sûr qu’on est encore déçus du résultat final aujourd’hui, mais on s’en reparlera dans une semaine. Je pense qu’on peut en être fiers.»

Une stabilité souhaitée

Ne se berçant pas d’illusions, Danick Martel est conscient que sa carrière dans la LNH est probablement chose du passé. Celui qui a passé la presque totalité de la saison 2018-2019 dans l’entourage du Lightning de Tampa Bay vise désormais une entente à long terme dans la Ligue américaine.

Danick Martel. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«J’ai décroché de la LNH, même si je sais que je suis encore capable d’y jouer. On l’a vu lors du match Blancs-Rouges au dernier camp du Canadien. Je suis ressorti du lot, mais ma place était dans la Ligue américaine», a souligné celui qui avait signé un contrat d’une saison valide uniquement avec le Rocket.

«Cette année, j’ai prouvé que je suis un leader, que je peux amener une équipe à gagner, a expliqué Martel. La saison prochaine, à 28 ans, mon rôle sera d’être un leader dans la Ligue américaine. C’est une ligue que je connais bien et où j’ai toujours bien performé. Je suis capable d’être un bon guide auprès des jeunes.»

Après des arrêts dans cinq organisations ces dernières années, le Drummondvillois accueillerait un retour à Laval avec bonheur.

«J’ai bougé énormément ces dernières années. J’aimerais ça m’installer un peu plus à long terme, peut-être deux ans. Pour être un leader dans une équipe, je dois pouvoir évoluer et grandir avec les jeunes. Ici, je m’entends bien avec tout le monde. Je pense que je suis un vétéran respecté. Ma copine vient de Rosemère. Je ne vois pas comment un Québécois pourrait dire non à Laval», a conclu celui qui a évolué à Binghamton, Springfield, Syracuse et Lehigh Valley depuis que les Flyers de Philadelphie l’ont recruté comme agent libre en 2015.

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