La famille Lamoureux fébrile à l’approche du repêchage

La famille Lamoureux fébrile à l’approche du repêchage
Maveric Lamoureux en compagnie de ses parents, Patrick et Isabelle, et de son frère Matt lors du repêchage de la LHJMQ, en 2020. (Photo : gracieuseté)

HOCKEY. Le grand jour approche pour Maveric Lamoureux. À trois semaines du repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH), qui se déroulera au Centre Bell, l’excitation commence à se faire sentir dans la famille du défenseur des Voltigeurs de Drummondville.

Lui-même un ancien joueur de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le père de Maveric, Patrick Lamoureux, est bien placé pour accompagner son fils à travers les diverses étapes de sa carrière. L’ancien attaquant des Bisons de Granby ne cache pas son impatience à l’approche de la séance de sélection.

«Son frère, son grand-père, sa grand-mère, ses parents : tout le monde est vraiment fébrile dans la famille. C’est quelque chose que moi-même, j’aurais voulu vivre à l’époque où je jouais dans le junior. Malheureusement, je n’avais pas le même talent que Maveric», rigole Patrick Lamoureux dans une entrevue accordée à L’Express.

Maveric Lamoureux, capitaine des Sélects du Nord dans le hockey mineur. (Photo gracieuseté)

Durant ses années dans le hockey mineur avec les Sélects du Nord, Maveric a eu la chance d’être dirigé par son père, d’abord au niveau MAGH, puis dans la catégorie pee-wee AAA.

«Je suis un peu comme Maveric. À l’extérieur de la glace, je suis un clown. J’aime m’amuser! À cet âge-là, on ne peut pas pousser pour la victoire. On se concentre sur le plaisir et le développement des joueurs. C’est peut-être là que j’ai influencé positivement les jeunes que j’ai coachés, dont Maveric», explique Patrick Lamoureux.

«Pour moi, c’est important que les jeunes quittent l’aréna avec le sourire aux lèvres, même si tu as perdu 4 à 2. Quand ça a commencé à être plus sérieux et qu’on a vu que Maveric avait peut-être un potentiel, je me suis retiré», ajoute l’ancien joueur de 48 ans.

Conservant de précieux souvenirs de cette époque, la famille Lamoureux a eu l’occasion d’y replonger dernièrement lorsque les Voltigeurs ont réalisé une capsule vidéo sur le sujet en prenant la peine de se déplacer dans les Laurentides.

«C’est vraiment un beau geste de la part des Voltigeurs. Tous ces petits détails, ça démontre que c’est une belle et grande organisation. Ça nous a fait revivre de beaux moments. C’était vraiment touchant», exprime Patrick Lamoureux.

À l’âge de 14 ans, Maveric Lamoureux a disputé une saison avec le Wild de l’Est de l’Ontario. «Le but premier, c’était une immersion dans une école anglophone. On n’avait pas d’autres objectifs que lui faire vivre l’expérience anglaise. Quand j’écoute Maveric faire ses entrevues en anglais, je ne regrette rien. Ça a vraiment été une belle expérience», explique Patrick Lamoureux.

Issu d’une véritable famille de sportifs, Maveric Lamoureux a de qui retenir. Sa mère Isabelle, qui est originaire des États-Unis, a enseigné la gymnastique à des athlètes de haut niveau. Son jeune frère Matt, 17 ans, est quant à lui un adepte de la crosse et de hockey.

«Matt fait partie de l’équipe du Québec de crosse en enclos. Il  va participer aux prochains Jeux du Canada à Niagara Falls. Comme son frère, c’est aussi un défenseur à caractère physique», a relaté Patrick Lamoureux, en soulignant que Maveric a également pratiqué la crosse durant sa jeunesse.

Un rassembleur motivé

Après une saison avec les Élites de Jonquière, dans le circuit midget AAA, Maveric Lamoureux a été choisi en première ronde (au 12e rang au total) par les Voltigeurs lors du repêchage de la LHJMQ en 2020. L’athlète de 6 pieds, 7 pouces et 196 livres s’est vite imposé comme un élément de premier plan au sein de brigade défensive des Rouges. Selon Patrick Lamoureux, son fils a gagné en maturité depuis qu’il est débarqué à Drummondville.

Maveric Lamoureux avec l’équipe du Québec. (Photo gracieuseté)

«À mes yeux, il reste mon petit garçon, même s’il est grand! Chez les Voltigeurs, il est bien encadré et il devient responsable. Il devient un homme. Je fais toujours des suivis avec lui, mais je constate que je n’ai pas à m’inquiéter», indique-t-il en soulignant la précieuse collaboration de la famille qui accueille son fils, celle de Benoît Laperrière et de Geneviève Skene.

«La maturité qu’il acquiert en jouant dans la LHJMQ, avec l’horaire chargé entre les études, le hockey et les entraînements, c’est fabuleux, ajoute Patrick Lamoureux. Ça a complètement changé entre les années où je jouais et aujourd’hui. Maintenant, c’est une ligue professionnelle.»

Lors de sa participation au Tournoi pee-wee de Québec, un quotidien s’était d’ailleurs intéressé au jeune Maveric Lamoureux en titrant «Le capitaine rassembleur.» Aux yeux de son père, cette image s’applique encore aujourd’hui.

«Il est toujours resté le même Maveric au fil des ans. Malgré le succès qu’il a, il reste la même personne. C’est un rassembleur qui a toujours le sourire accroché aux lèvres. Il aime s’entourer de bonnes personnes. À la base, c’est la raison pour laquelle on est fier de lui : pour la personne qu’il est.»

Patrick Lamoureux se dit également fier devant la soif de réussir de son fils. «Il s’est fixé un but : depuis qu’il est tout jeune, il veut jouer dans la Ligue nationale. Quand un enfant de 6 ou 7 ans dit ça, on le prend avec un grain de sel. Mais aujourd’hui, il est en mission.»

«Pour lui, ce ne sont pas des sacrifices qu’il s’impose. Mon ancien coach, Gaston Drapeau, disait d’ailleurs que ce n’était pas une question de sacrifices, mais de motivation. Je dirais que c’est très vrai. Maveric ne prend pas ça comme un sacrifice de bien manger, de s’entraîner ou de se reposer. Il est motivé par son but», résume l’ancien coéquipier de Philippe Boucher chez les Bisons.

Son propre chemin

Dernièrement, Maveric Lamoureux a d’ailleurs vécu un avant-goût de sa carrière professionnelle en participant à la séance d’évaluation de la LNH tenue à Buffalo. Interviewé par 27 équipes, l’arrière format géant de 18 ans a également obtenu des résultats remarquables lors des épreuves physiques.

Maveric Lamoureux dans l’uniforme des Voltigeurs. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Maveric a impressionné les équipes, autant dans les tests physiques que par sa personnalité. Il l’a fait en restant toujours la même personne. Maveric, c’est un boute-en-train. Il a deux personnalités bien distinctes. En dehors de la glace, il est charismatique. Quand il met son casque, il devient un guerrier, un peu comme son père quand il était plus jeune», a raconté Patrick Lamoureux, qui a également évolué avec les Stingers de l’Université Concordia et les Chiefs de Laval.

En plus de son père, Maveric Lamoureux peut compter sur les conseils de ses agents Dominic DeBlois et Jonathan Lachance, qui ont déjà évolué dans la LHJMQ.

«Comme on l’a déjà vécu avant lui, on lui partage nos expériences. On lui donne quelques conseils, mais on ne peut pas contrôler ni faire des choix pour lui. On peut seulement expliquer ou conseiller. Ensuite, c’est l’individu qui fait son propre chemin. Maveric a fait le sien. Il a toujours été très assidu. Il prend ça au sérieux. Pour lui, les études comptent beaucoup. Au niveau de son entraînement et de son alimentation, il est vraiment organisé. Le matin, il mange un spaghetti et deux burgers… C’est peut-être pour ça qu’il est aussi grand, mais on ne le saura jamais!»

Après deux saisons sous les ordres de Steve Hartley et une participation au match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne, Maveric Lamoureux s’est hissé au 20e rang sur la liste nord-américaine du Bureau central de dépistage de LNH. Reste maintenant à savoir quelle équipe réclamera le numéro 13 des Voltigeurs, qui pourrait entendre son nom en première ronde, le 7 juillet, ou encore dans les rondes subséquentes, le lendemain.

«On lui souhaite le mieux, tout simplement. On va être très contents, peu importe le rang ou l’équipe. Ce sera un moment exceptionnel», lance le fier paternel en terminant.

Joueurs des Voltigeurs repêchés en 1re ronde dans la LNH
  • José Charbonneau (12e) par Montréal en 1985
  • Daniel Doré (5e) par Québec en 1988
  • Claude Boivin (14e) par Philadelphie en 1988
  • Denis Gauthier (20e) par Calgary en 1995
  • Daniel Brière (24e) par Phoenix en 1996
  • Derick Brassard (6e) par Columbus en 2006
  • Dmitry Kulikov (14e) par la Floride en 2009
  • Sean Couturier (8e) par Philadelphie en 2011
  • Nicolas Beaudin (27e) par Chicago en 2018
  • Joseph Veleno (30e) par Détroit en 2018

* Pierre-Olivier Joseph et Dawson Mercer ont également été repêchés au 1er tour, mais ils n’évoluaient pas avec les Voltigeurs à ce moment.

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