Agrile du frêne : 150 arbres publics abattus d’ici 2025 à Drummondville

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Par Marilyne Demers
Agrile du frêne : 150 arbres publics abattus d’ici 2025 à Drummondville
L’agrile du frêne est un insecte ravageur originaire d’Asie. Sa présence a été détectée pour la première fois en 2017 à Drummondville. (Photo : Gracieuseté)

ENVIRONNEMENT. Drummondville poursuit son combat contre l’agrile du frêne, cet insecte ravageur détecté pour la première fois en 2017 sur le territoire. La Ville estime qu’environ 150 arbres publics devront être abattus d’ici 2025 pour tenter de limiter l’infestation. 

Avant la découverte de ce coléoptère vert métallique d’environ 12 mm, Drummondville a répertorié plus de 1 000 frênes sur ses terrains, excluant les boisés et les forêts. À ce jour, environ 850 arbres ont été rayés du paysage.

«La situation est sous contrôle, même si l’infestation est quand même majeure. Il nous reste encore environ deux ans d’abattage pour les frênes publics. Depuis 2017, ce sont plus ou moins 850 frênes qui ont été abattus et qui sont pour la majorité déjà remplacés», indique Luc Lemieux, contre-maître en foresterie urbaine au Service des travaux publics de la Ville de Drummondville.

Parallèlement, quelque 117 frênes publics ont été traités jusqu’à maintenant. Le TreeAzin, un insecticide injecté dans le tronc des arbres puis absorbé par l’insecte, permet de ralentir la propagation de l’agrile et conserver la canopée. Le traitement doit être effectué tous les deux ans.

«Le but premier est de prolonger leur vie. L’infestation est tellement majeure que souvent, les arbres traités vont quand même dépérir. Le fait de perdre beaucoup d’arbres tout d’un coup, on vient créer un îlot de chaleur. L’objectif est de les garder le plus longtemps possible pour limiter les impacts d’une coupe d’arbres au centre-ville ou dans des endroits stratégiques. Les arbres traités se trouvent surtout au centre-ville, dans le quartier Saint-Joseph, c’est là qu’ils sont plus concentrés», mentionne-t-il.

Le TreeAzin peut être utilisé si le frêne présente des signes de dépérissement de la cime inférieurs à 20 %. «La minute qu’on voit beaucoup de signes sur un arbre, on ne le traitera pas. Le traitement ne donnera rien. On concentre les traitements sur les arbres dont on sait qu’ils sont assez vigoureux pour perdurer dans le temps», soutient Luc Lemieux.

Pour chaque frêne coupé, deux arbres sont plantés au même endroit ou dans un lieu à proximité. «On utilise la notion du bon arbre au bon endroit dans la mesure du possible. On les remplace par le plus d’essences possible pour éviter qu’une autre épidémie du genre revienne infecter plein d’arbres d’une même espèce dans le futur, explique le contre-maître en foresterie urbaine. On privilégie les essences indigènes qui sont reconnues pour bien pousser dans la région, comme les érables rouges et les chênes rouges. Avec les changements climatiques, on peut se permettre de faire des ajouts, on va chercher des essences qui viennent du sud des États-Unis.»

Avant l’infestation, les frênes représentaient 13 % des arbres publics à Drummondville.

Par ailleurs, selon les estimations de la Ville, environ 3 000 frênes sont situés sur les propriétés privées ou publiques autres que municipales comme les écoles et les établissements de santé.

«Au top de l’infestation» 
La stratégie quinquennale mise en place par la Ville de Drummondville pour faire face à l’agrile du frêne devait prendre fin cette année. Le plan d’intervention a toutefois été mis à jour en 2020 et prolongé jusqu’en 2025.

«Il restait des frênes à traiter, à abattre et à remplacer, précise Luc Lemieux. L’agrile est au top de l’infestation. On le voit sur le terrain. C’est pour ça qu’on a mis beaucoup d’emphase dans les premières années, surtout des abattages massifs. Ce n’est pas populaire de couper beaucoup d’arbres, mais on n’avait pas le choix. Il y a un enjeu de sécurité.»

Une fois abattus, les frênes sont envoyés à l’usine Domtar de Windsor. «Le bois y est transformé. On le revalorise de cette façon. Pour le reste, on fait des copeaux assez petits qu’on récupère et qu’on mélange avec notre paillis et on s’en sert avec le service d’horticulture pour les plates-bandes», fait-il savoir.

La Ville dispose d’un budget de 97 500 $ en 2022 pour lutter contre cet insecte envahissant, ce qui comprend notamment la location des machineries, les traitements et le remplacement des arbres.

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