Les Voltigeurs éliminés : «Une question de vouloir»

Les Voltigeurs éliminés : «Une question de vouloir»
Édouard Charron et les Voltigeurs ont été éliminés en quatre parties par Charles-Edward Gravel et l'Armada au premier tour des séries éliminatoires. (Photo : Sébastien Gervais)

HOCKEY. Il y a des défaites plus difficiles à avaler que d’autres. En s’avouant vaincus par le pointage de 4-2, mardi soir, au Centre d’excellence Sports Rousseau, les Voltigeurs ont été écartés en quatre parties par l’Armada au premier tour des séries éliminatoires.

Malgré l’avantage de la patinoire, l’attaque des Rouges n’a jamais été en mesure de prendre son envol dans cette série trois-de-cinq. Après avoir remporté le premier duel, les protégés de l’entraîneur-chef Steve Hartley ont encaissé trois revers consécutifs. Devant une maigre foule de 1214 spectateurs, leurs coriaces rivaux de Blainville-Boisbriand ont ainsi atteint la deuxième ronde, où ils se frotteront au Phoenix de Sherbrooke.

L’Armada a marqué 14 buts dans cette série, contre seulement six pour les Voltigeurs. (Photo : Sébastien Gervais)

«En séries éliminatoires, ce n’est pas une question de talent. C’est une question de désir, de vouloir. J’ai senti que par moments, on a essayé de faire trop dans la dentelle. À la fin de la journée, il faut donner le crédit à nos adversaires : ils ont été plus acharnés que nous. On a démontré de belles choses, mais ça n’a pas été suffisant», a laissé tomber Steve Hartley, rencontré par L’Express dans un couloir de l’aréna.

Après avoir vu l’Armada ouvrir le pointage en première période, les Rouges ont rebondi en s’emparant d’une avance de 2-1 en deuxième période. En fin d’engagement, les locaux ont toutefois créé l’égalité avec un but en désavantage numérique.

Partout sur la patinoire au troisième vingt, l’Armada a continué d’attaquer jusqu’à ce que la recrue de 16 ans Alexis Bourque brise l’égalité avec environ 11 minutes à écouler. Les Voltigeurs n’ont jamais été en mesure de s’en remettre, voyant leurs adversaires compléter le pointage dans un filet désert.

«Ce but en fin de deuxième période, ça nous a fait très mal. On avait connu toute une deuxième, mais ce sont eux qui ont amorcé la troisième avec du momentum. Face à leur pression, on a été incapables de sortir de notre territoire. Au lieu de jouer par en avant, la panique s’est installée. On a mal réagi.»

Une leçon à retenir

La série s’est jouée en partie sur les unités spéciales. Alors que le jeu de puissance des Voltigeurs n’a marqué qu’un but en 15 tentatives (efficacité de 6,7 %), celui de l’Armada a frappé trois fois en 14 occasions (21,4 %). La troupe de Bruce Richardson a également marqué quatre buts à court d’un homme.

«On a beaucoup de jeunes joueurs talentueux, mais ce qu’on doit retirer comme leçon de cette série, c’est que ce n’est pas le talent qui compte. C’est l’éthique de travail, l’acharnement et le sentiment d’urgence. Sans le sentiment du désespoir, tu ne peux pas gagner en séries», a insisté Hartley, en se disant néanmoins convaincu que cet échec sera bénéfique pour sa jeune équipe.

Justin Boisselle et Gabriel Jackson en action lors du match de mardi soir. (Photo : Sébastien Gervais)

«Il faut apprendre à gagner. Je me souviens qu’à notre première année à Halifax, on a traversé des embûches. Ça fait partie de ce processus. Je suis certain qu’on va en sortir grandis.»

Auteur de 29 arrêts mardi, le jeune Charles-Edward Gravel termine cette série avec une moyenne de buts alloués de 1,51 et un taux d’efficacité de 0,953 %. Devant le filet des Voltigeurs, Jacob Goobie a repoussé 37 des 40 rondelles dirigées vers lui. Le gardien de 18 ans a affiché une moyenne de 2,56 et un pourcentage d’arrêts de 0,919 % face à l’Armada.

«Jacob a été très bon encore ce soir. On est resté dans le match grâce à lui. Il nous a donné une chance de gagner chaque match de cette série», a souligné Hartley.

Le pilote des Voltigeurs a également eu de bons mots pour ses vétérans, dont Édouard Charron, Charles-Antoine Dumont et Tristan Roy. «Ces gars-là se sont levés. Ils ne voulaient pas mourir ce soir, mais ça n’a pas été suffisant.»

Victime d’une entorse à une cheville dans la défaite de 5-1 subie la veille, Mikael Diotte a été remplacé par Matteo Rotondi mardi. En ce qui concerne Justin Côté (2 passes et -2), Maveric Lamoureux (1 passe et -4) et Jacob Dion (1 passe et -5), Hartley a préféré attendre au bilan de la saison pour dévoiler leur état de santé. «Ils étaient aptes à jouer. On ne peut pas s’en servir comme excuse.»

De son côté, l’Armada était privée des services de son capitaine Simon Lavigne, qui a été opéré après avoir subi une coupure à l’avant-bras dans le troisième duel. Pour sa part, Alexis Gendron a purgé un match de suspension en raison d’une tentative de blessure à l’endroit de Maveric Lamoureux.

Ce qu’ils ont dit…

Charles-Antoine Dumont : «En séries, ce sont les petits détails qui font la différence. Ce n’est pas l’équipe la plus talentueuse qui va gagner : c’est celle qui est prête à faire le plus de sacrifices.»

Sur les joueurs de 20 ans : «On se sent mal pour eux. Ce sont tellement de bons vétérans. Ils ont laissé leur maque dans notre vestiaire.»

Sur l’avenir du club : «On va devoir corriger quelques trucs, mais je garde confiance en notre équipe. Le but, c’est de s’améliorer d’année en année et de toujours viser plus haut.»

Édouard Charron : «L’Armada avait un plus grand désir de gagner que nous. Notre sentiment de désespoir a fait défaut. L’équipe s’en va dans la bonne direction, mais j’espère que les gars vont retenir la leçon de cette série-là. On a vu ce que ça prend pour gagner en séries : il suffit que les gars soient prêts à se sacrifier.»

Sur la fin de son stage junior : «Ce n’est pas facile quand un chapitre se termine. On ne veut jamais finir sur une défaite. On avait la chance de gagner une ronde et de continuer à compétitionner. Ça fait partie de la vie. J’ai tout l’été pour m’en remettre avant de passer au hockey universitaire.»

Alexandre Joncas : «On n’a pas aimé notre deuxième période, mais on s’est regroupé. Il fallait élever notre jeu d’un cran. C’est ce qu’on a fait en troisième.»

L’Armada a gagné 55,7 % des mises en jeu dans le match numéro 4. (Photo : Sébastien Gervais)

Sur la perte de Simon Lavigne : «Sim s’est donné corps et âme pour notre équipe. On lui a dédié cette série-là. On voulait aller chercher la victoire pour lui. Tout le monde a élevé son jeu d’un cran. C’est ce qui a fait la différence.»

Sur la prochaine série : «On n’était pas favoris contre Drummondville, mais on aime ça être les négligés. On aime ça causer des surprises.»

Bruce Richardson : «On savait que ce serait une série défensive. Drummondville est une équipe structurée, bien dirigée et qui travaille extrêmement fort. Ils ont bien joué en deuxième. On était sur les talons et on ne jouait pas dans notre identité.»

«Dans le vestiaire, on a demandé aux gars s’ils voulaient une journée de congé ou faire un voyage en autobus à Drummondville. C’était à eux de décider. Les séries, c’est une question d’émotions et de caractère. Je suis fier de nos joueurs. Ils ont embarqué avec nous. Ils ont pris beaucoup de maturité cette saison. C’est un bel accomplissement.»

Sur la série contre Sherbrooke : «On va être prêts. Les gars sont affamés. Ils veulent passer à la prochaine étape. Quand tu gagnes, ça devient contagieux.»

L’histoire du match

À mi-chemin en première période, Luka Gomboc écope d’une punition de quatre minutes pour bâton élevé. L’Armada ne tarde pas à en profiter. Quelques instants après avoir été frustré par Jacob Goobie, l’attaquant letton Anri Ravinskis revient à la charge sur un retour de lancer pour ouvrir le pointage.

Avant de retraiter au vestiaire, les Voltigeurs obtiennent une chance en avantage numérique, mais Charles-Edward Gravel résiste devant un puissant tir sur réception de Maveric Lamoureux.

Les Voltigeurs entament la deuxième période avec le couteau entre les dents. À la sixième minute, Édouard Charron fait dévier un lancer de Gabriel Jackson derrière le gardien pour créer l’égalité 1-1.

À mi-chemin dans le match, voilà enfin le premier but des Voltigeurs en avantage numérique dans cette série! Sam Oliver complète une passe de Charles-Antoine Dumont et permet à Drummondville de prendre les devants 2-1.

Les joueurs de 20 ans Édouard Charron et Alexandre Joncas lors de la poignée de main. (Photo : Sébastien Gervais)

En fin de deuxième, l’Armada croit avoir créé l’égalité, mais l’arbitre Guillaume Labonté refuse aussitôt le but pour bâton élevé. Kieran Craig s’échappe ensuite en désavantage numérique avant de voir Oleksiy Myklukha marquer sur le retour de lancer. L’Armada crée l’égalité 2-2 avec 1 minute 22 secondes à écouler au cadran. Un but qui fait mal aux Voltigeurs, qui ont dominé la deuxième période 17-9 au chapitre des lancers.

L’Armada amorce le troisième vingt en lion, mais Jacob Goobie résiste devant Alexis Bourque et Mikael Denis. Les locaux continuent d’attaquer la zone des Voltigeurs jusqu’au but d’Alexis Bourque. L’Armada reprend les devants 3-2 avec un peu plus de 11 minutes à écouler au cadran.

Les hommes de Bruce Richardson continuent de menacer, mais Jacob Goobie se dresse de belle façon. Les Voltigeurs retirent leur gardien, mais Oleksiy Myklukha marque dans un filet désert avec 10,5 secondes à faire au dernier vingt. C’en est fait de la saison des Rouges.

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