Ces majestueuses mosaïcultures… de Saint-Lucien à Québec

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Ces majestueuses mosaïcultures… de Saint-Lucien à Québec
Le roi de la jungle est l’une des premières mosaïcultures fabriquées par l’équipe, ce qui explique la maturité des plantes. (Photo : Ghyslain Bergeron)

NDLR: Ce samedi, de 9 h à 16 h, Gestion horticole Normand Francoeur ouvre ses portes à la population afin de venir découvrir les dessous de la mosaïque ainsi qu’admirer la production de végétaux. Les visiteurs auront également la chance de voir en primeur des dizaines de mosaïcultures qui seront exposées tout l’été à Québec. 

MAGAZINE. Quelque part sur le rang 7 à Saint-Lucien, 500 000 petites boutures de plantes et de fleurs ont poussé tout l’hiver. Ces végétaux entretenus par l’équipe de Gestion horticole Normand Francoeur ont une utilisation bien particulière : créer des mosaïcultures qui pourront être admirées tout l’été à Québec, lors de la plus spectaculaire exposition jamais présentée.

À travers les dizaines d’espèces végétales prennent place d’imposantes structures d’acier dans les serres de l’entreprise familiale. Il y en a plus de 130. Celles-ci formeront une cinquantaine d’œuvres toutes plus magnifiques les unes que les autres. Le père et le fils, Normand et Sébastien Francoeur, ainsi que la conjointe de ce dernier, Jacinthe Plante, ont une fois de plus obtenu la confiance de Mosaïcultures internationales. Un contrat d’importance à la fois stimulant et exigeant.

«Je connais Lise (Cormier, directrice générale et vice-présidente des Mosaïcultures internationales) depuis vraiment longtemps. Au début des années 2000, elle m’a demandé d’aller avec elle en Chine pour voir ce qui se faisait en termes de mosaïcultures dans le but de mettre sur pied sa première exposition. Elle avait vu mon travail avec les structures qu’on avait faites au parc Marie-Victorin. J’hésitais, mais elle m’a convaincu en me disant qu’il lui fallait absolument un horticulteur pour faire son projet. C’est comme ça que notre collaboration est née», raconte Normand Francoeur.

Sébastien Francoeur et Jacinthe Plante, horticulteurs et copropriétaires de Gestion horticole Normand Francoeur. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Normand et Yves Vaillancourt de Laval travaillent avec nous depuis les tout débuts. C’était tout naturel pour cette exposition et important pour moi de les avoir avec nous. Je considère que ce sont les deux meilleurs horticulteurs au Canada! On est chanceux de les avoir», souligne Mme Cormier.

Parmi les mosaïcultures que l’entreprise luciennoise doit concevoir, notons des animaux de la savane, tels que lions, girafes et zèbres; des insectes, comme des abeilles et papillons; de même que des animaux domestiques et de la ferme, soit des chevaux, chiens, canards et coqs.

Un véritable travail de moine que de fabriquer ces gigantesques structures de plantes. Installation d’un système d’irrigation, remplissage de terre, design, plantation, taillage, entretien. Voilà en très bref résumé les étapes de conception. Le temps de travail mis sur une œuvre est variable en raison de différents facteurs. Cela peut se traduire en quelques jours à plus d’une semaine. Les heures consacrées au taillage et à l’arrosage y sont exclues.

La complexité réside surtout dans la création de motifs, comme l’expliquent les horticulteurs.

«Quand on trace les dessins sur les structures, il faut déjà réfléchir à quelle grosseur la plante sera à maturité. Dépendamment de la grosseur de la pièce, il faut ajuster les motifs en conséquence, par exemple, les taches du guépard ne seront pas de la même dimension sur une structure de petite taille versus un de 30 pieds de long et 10 pieds de haut. On travaille comme si c’étaient des pixels. Et comme chaque œuvre est en différentes pièces, lorsqu’on les assemble, il faut s’assurer que les motifs se suivent d’une pièce à l’autre», détaillent le père et le fils.

«Les motifs, c’est notre spécialité, c’est avec ça qu’on se démarque!» tient à ajouter Mme Plante.

Presque tous les motifs réalisés sont faits à l’œil, à l’exception des ailes des monarques.

«Nous avons fabriqué des stencils pour que les motifs soient exactement tous pareils d’une aile à l’autre», indique l’horticultrice.

Une quarantaine de variétés de plantes composent les mosaïcultures. (Photo Ghyslain Bergeron)

L’exposition

Pendant 109 jours, les visiteurs pourront admirer près de 200 oeuvres créées avec plus de six millions de plantes et regroupées dans 20 tableaux, au parc du Bois-de-Coulonge de Québec.

«Cette exposition sera la plus spectaculaire et la plus belle jamais présentée au cours des 20 ans d’existence de notre corporation avec 80 % d’oeuvres nouvelles et inédites», affirme Lise Cormier.

Placée sous le thème «Il était une fois… la Terre», l’exposition constituera un hymne à la beauté et à la fragilité de la vie sur la planète.

«On y présentera des animaux, principalement des espèces en voie de disparition des cinq continents. Une portion de l’exposition sera également consacrée à l’histoire derrière le parc. En fait, ce site était anciennement le territoire des Hurons-Wendats. On y retrouvait aussi la résidence du lieutenant-gouverneur du Québec qui a passé au feu en 1966. On a décidé de la recréer par une immense pergola de 46 mètres de long et 10 mètres de large qui reprend le vocabulaire architectural de ce bâtiment. Ce sera magnifique! Les gens accéderont au site par là», expose la directrice générale de Mosaïcultures internationales.

Parmi les oeuvres les plus grandioses et spectaculaires, il y aura évidemment la pergola, le fleuve aux grandes eaux, les animaux d’Afrique, l’arbre aux oiseaux, le laboureur et la Terre mère.

«La Terre mère, l’icône la plus connue, sera modifiée. Dans ses cheveux, on va ajouter des chutes d’eau, l’eau va réellement couler. Et l’arbre aux oiseaux deviendra un arbre de vie. C’est la première fois qu’on fait de telles modifications à des structures. On n’a jamais fait ça avant», fait-elle savoir.

Déjà éclatantes aux serres Francoeur, les mosaïcultures seront sans aucun doute majestueuses sur le site du parc Bois-de-Coulonge.

«Avec cette exposition, on veut émerveiller. Avec tout ce qui se passe dans le monde depuis deux ans, on veut que les gens réapprennent à rêver et qu’ils développent l’amour pour la nature, la biodiversité et l’histoire», souhaite Lise Cormier.

Les Mosaïcultures de Québec se tiendront du 24 juin au 10 octobre.

Saviez-vous que…

Mosaïcultures internationales de Montréal a été créée en 1999. Depuis sa création, elle a organisé 5 compétitions internationales, 7 expositions et a réalisé plus de 100 œuvres différentes présentées dans une vingtaine de pays, pour le plus grand émerveillement de 15 millions de visiteurs. Ce n’est pas un hasard si elle est considérée comme la leader internationale en matière de mosaïcultures.

Environ 350 personnes gravitent autour de l’exposition «Il était une fois… la Terre», dont 100 à 150 horticulteurs et 100 à 125 sculpteurs-soudeurs.

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