La Ville envisage une solution; des résidents la jugent insuffisante

Photo de Marilyne Demers
Par Marilyne Demers
La Ville envisage une solution; des résidents la jugent insuffisante
Claude Pellerin et Jean-Pierre Picard sont les porte-parole d’un regroupement citoyen qui déplorent la basse pression d’eau dans le quartier de la Marconi. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MUNICIPAL. La Ville de Drummondville n’envisage pas l’ajout d’un surpresseur dans le quartier de la Marconi, contrairement à ce que demandent des résidents du secteur. Elle se dirige plutôt vers une autre solution, ciblée maison par maison. Celle-ci est cependant jugée insuffisante par les porte-parole d’un regroupement citoyen.

La Ville planche présentement sur un programme de subvention, qui pourrait défrayer jusqu’à 50 % des frais associés à l’achat et l’installation d’un surpresseur privé par les résidents qui veulent remédier à la basse pression d’eau.

L’appareil municipal soutient que le niveau de pression actuel est acceptable et qu’il s’agit d’une «bonne solution». Informés par le biais d’une lettre par la poste, les porte-parole d’un regroupement citoyen se disent déçus de cette proposition.

«Ce n’est pas satisfaisant. On ne veut rien savoir d’installer un surpresseur privé. Ça fait du bruit, ça peut briser et ça demande de l’entretien. Ce qu’on veut, c’est un surpresseur sur le réseau de la Ville pour augmenter la pression d’eau dans le secteur», mentionne Jean-Pierre Picard.

«La Ville dit que ç’a été convenu comme ça quand le quartier a été construit et qu’on est dans les normes. Nous ne sommes pas d’accord. Quand on a acheté nos maisons, personne ne nous a dit qu’il n’y avait pas de pression d’eau. Et qui pose cette question? Ce n’est pas à nous de payer», poursuit-il.

Actuellement, la pression moyenne oscille autour de 45 psi, soit la limite inférieure des bonnes pratiques. «L’idéal, c’est d’avoir entre 60 et 80. On est loin de ça», soutient Claude Pellerin, qui a effectué les premières démarches auprès de la Ville il y a une dizaine d’années.

Sondage
Rejetant l’idée d’ajouter un surpresseur dans le quartier de la Marconi, la Ville de Drummondville s’est notamment basée sur les résultats d’un sondage en ligne réalisé du 17 janvier au 11 mars dernier au sujet de la pression d’eau.

L’objectif était notamment de valider les impacts de la pression actuelle et cibler les rues où se concentrent majoritairement les constats de basse pression.

Sur les 348 résidences concernées, 92 personnes y ont participé. Parmi eux, 63 répondants se sont dits toujours ou souvent incommodés par la situation.

Par ces résultats, la Ville estime que le niveau de pression «ne semble pas problématique pour la majorité des gens du secteur», affirmant que 18 % semblent concernés. Les porte-parole du regroupement citoyen soutiennent qu’il s’agit d’une «fausse interprétation» des résultats du sondage.

«La réalité, c’est 68 % des 92 répondants qui se disent toujours ou souvent incommodés par une pression d’eau insuffisante. La Ville indique 18 % parce qu’elle fait référence aux 348 résidences du secteur et non pas aux 92 répondants. Il faut interpréter les résultats d’un sondage sur le nombre de répondants, pas en incluant les non-répondants», déplore Jean-Pierre Picard.

Quant aux activités difficiles à réaliser compte tenu de la pression d’eau, la majorité des citoyens fait référence à la douche et au bain, suivi par l’arrosage extérieur.

Par ailleurs, 81,8 % des répondants ont dit ne pas être prêts à contribuer financièrement, en tout ou en partie, à la construction d’un surpresseur. Selon la Ville, les coûts estimés pour cette solution sont évalués à 800 000 $.

Nouveaux tests 
Ce n’est pas la première fois que la Ville de Drummondville rejette l’idée de construire un surpresseur spécifique au quartier. En 2019, une étude a été réalisée en ce sens, mais les élus municipaux n’y ont pas donné suite.

La Ville indique que d’autres secteurs ont sensiblement la même pression que le quartier de la Marconi et que l’ajout d’un surpresseur pourrait causer des baisses de pression ailleurs sur le territoire. Elle mentionne qu’habituellement, une surpression est justifiée lorsque le réseau est constamment sous les 40 psi.

Des vérifications ont été réalisées sur le réseau en 2020. Plus récemment, de nouveaux tests ont été effectués du 2 au 8 février visant seulement quelques résidences du quartier de la Marconi.

«Avec les tests, on arrivait toujours à une pression autour de 45 psi dans ce secteur. Malgré tout, on en a refait dernièrement dans quelques maisons pour voir s’il y avait un problème. On est arrivé aux mêmes résultats», indique le directeur général de la Ville de Drummondville, Francis Adam.

«Il y a eu une période de cinq minutes durant l’avant-midi où on a observé une baisse de pression. On a été capable de l’attribuer à des séquences de remplissage du système d’eau. Ça nous a permis d’améliorer les opérations sur le réseau pour éviter que ça se reproduise», ajoute-t-il.

De leur côté, les porte-parole du regroupement citoyen auraient préféré que ces tests soient réalisés durant la période estivale, lorsque le réseau est davantage sollicité. «Ça devait initialement avoir lieu l’été passé et ça ne s’est pas fait pour différentes raisons. L’été, c’est la période de pointe», fait valoir Jean-Pierre Picard.

Surpresseurs existants 
Sur le territoire drummondvillois, un surpresseur est aménagé dans le secteur Saint-Nicéphore. «Plus on va vers le sud, plus le terrain monte. Naturellement, la pression d’eau diminue. À l’époque, dans le secteur Saint-Nicéphore, Drummondville n’était pas capable de fournir en continu l’ancienne municipalité. Il a fallu ajouter un réservoir», explique Francis Adam.

Claude Pellerin et Jean-Pierre Picard. (Photo : Ghyslain Bergeron)

D’autres surpresseurs sont situés dans des secteurs industriels. Les porte-parole du regroupement citoyen se disent déterminés à ce qu’un autre s’ajoute dans leur quartier. «Même si les élus prennent une décision contre ce qu’on veut faire, on ne va pas s’arrêter là. D’autant plus que pendant les élections, ils nous ont tous dit qu’ils allaient régler notre problème», rapporte Jean-Pierre Picard.

Les élus municipaux devront se pencher sur la solution proposée aux résidents du quartier de la Marconi, soit la mise en place d’un programme de subvention. «On a pensé à un plan de match. Ça reste à vérifier avec le conseil municipal», commente la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.

Aucune décision n’a encore été prise. Une séance du conseil municipal a eu lieu ce soir.

Partager cet article