Myriam Joyal et son basson… indissociables

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Par Marilyne Demers
Myriam Joyal et son basson… indissociables
Myriam Joyal, bassoniste. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Myriam Joyal était au secondaire lorsqu’elle a découvert le basson. Elle a eu un véritable coup de cœur pour cet instrument rare, qui depuis, lui est indissociable. 

Plus jeune, la musique faisait déjà partie de sa vie. Pas étonnant qu’elle ait choisi le programme de musique à l’école secondaire Jean-Raimbault. «Il fallait faire un choix d’instrument. Plusieurs professeurs venaient nous les présenter et nous les faire entendre», indique Myriam Joyal.

Danielle Hébert, qui enseignait le basson, a fait la démonstration de cet instrument aux élèves. «Je suis tombée en amour avec le son du basson, se souvient la femme de 28 ans. Quand j’ai essayé l’instrument, ça s’est confirmé; c’est ce que je voulais faire. Le basson me rejoint dans ses couleurs, dans son registre grave. C’est un instrument assez rare et on avait la chance d’avoir des professeurs qui l’appréciaient.»

(Photo : Ghyslain Bergeron)

Le basson est un instrument à vent de la famille des bois et des anches doubles. Son tube, replié sur lui-même, mesure près de 2,5 mètres de longueur. Sa hauteur est de 1,30 mètre. «C’est un des instruments les plus difficiles à jouer de l’harmonie. Ce n’est pas le souffle en lui-même, mais puisque c’est un instrument à anches doubles, c’est plus difficile à maîtriser. Il y a beaucoup de clés également», décrit la musicienne.

«Pour jouer du basson, ça prend beaucoup de patience et de pratique. Comme j’avais la passion, c’était facile pour moi d’avoir la patience que ça demandait. Au secondaire, on avait l’opportunité de pratiquer sur l’heure du midi et d’amener l’instrument à la maison. Je l’avais toujours avec moi», poursuit-elle.

En secondaire 3, Myriam Joyal a su qu’elle voulait devenir bassoniste. «C’était décidé que j’allais jouer du basson dans la vie. Étant de Drummondville, je ne me suis pas posé la question, je suis allée au Cégep de Drummondville en musique», mentionne-t-elle.

Parallèlement, elle est devenue membre de la Symphonie des jeunes Drummondville. «C’était stimulant. On pouvait jouer avec des élèves plus vieux que nous. À la fin du cégep, j’ai eu l’opportunité de jouer en soliste avec l’orchestre. Ça m’a aussi confirmé que c’est ce que je voulais faire», raconte-t-elle.

Une passion qui inspire
Myriam Joyal a poursuivi son parcours au Conservatoire de musique de Québec, où elle a réalisé un baccalauréat. Elle a appris avec Richard Gagnon, 1er basson à l’Orchestre symphonique de Québec. Par la suite, elle a réalisé une maîtrise à l’université Temple à Philadelphie. Cette fois, elle a évolué aux côtés de William Short, 1er basson au Metropolitan Opera de New York.

«J’ai pu en apprendre davantage sur le métier de musicien. Avec mes cours privés, j’ai pu approfondir le basson et apprendre à fabriquer des anches, qui sont les petits bouts de roseau sur lesquels il faut souffler pour faire la vibration du son», explique-t-elle.

Myriam Joyal. (Photo : Ghyslain Bergeron)

De retour au Québec, Myriam Joyal a entamé des études à l’École de musique Schulich de l’Université McGill. «J’ai fait un diplôme d’études supérieures spécialisé avec le premier basson de l’orchestre symphonique de Montréal, Stéphane Lévesque. J’ai terminé en 2019. Ça m’a permis de rencontrer des musiciens, d’être référée pour des contrats, autant pour jouer dans des orchestres que pour enseigner», indique-t-elle.

Sur scène, la Drummondvilloise dit se sentir à sa place. «J’aime partager la musique avec les autres musiciens et avec l’audience. On partage une histoire, un vécu. Pour moi, c’est exceptionnel», affirme-t-elle.

Toutefois, avec la pandémie, les salles de spectacle et de concert ont été fermées. «Les auditions ont été suspendues. En ce moment, j’attends que des postes s’ouvrent. Je me prépare pour ça. J’aimerais faire principalement de l’orchestre, mais avoir un poste qui me permettrait aussi d’enseigner parce que j’adore partager l’enseignement du basson», fait-elle savoir.

D’ailleurs, elle offre présentement des cours privés de basson et de hautbois au Collège Notre-Dame, au Collège Esther-Blondin, et aussi, à l’école secondaire Jean-Raimbault. «C’est vraiment spécial. C’est une opportunité de pouvoir redonner à l’endroit où, pour moi, tout a commencé et de voir les élèves découvrir une passion», se réjouit-elle.

Comme les personnes inspirantes qu’elle a côtoyées du primaire aux études supérieures, Myriam Joyal pourrait être celle qui transmettra, à son tour, sa passion pour le basson.

Ses pièces préférées

  • En solo : Ciranda das sete notas de Heitor Villa-Lobos; Romance de Edward Elgar; Premier solo de concert de Eugène Bourdeau;
  • À l’Orchestre: 9e Symphonie de Dmitri Chostakovitch; 5e Symphonie de Tchaikovsky; Symphonie Fantastique de Hector Berlioz.
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