Un championnat canadien pour Amélie Lemay

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Un championnat canadien pour Amélie Lemay
Amélie Lemay (#18) a fait partie de la formation gagnante du championnat canadien U Sports de hockey féminin 2022. (Photo : Kyran Thicke / Concordia Stingers)

HOCKEY. Amélie Lemay et son équipe des Stingers de l’Université Concordia ont remporté le championnat canadien de hockey féminin U Sports, dimanche, grâce à une victoire de 4 à 0 sur les Lakers de l’Université Nipissing. La Drummondvilloise a ainsi mis fin à sa carrière universitaire avec une médaille d’or au cou.

Avec le retour de plusieurs joueuses pour une sixième année, en raison d’une dérogation causée par l’annulation de la dernière saison, Amélie Lemay a dû se contenter de trois petits matchs pour sa dernière année. La formation dirigée par Julie Chu comptait sur 29 patineuses et donc neuf joueuses devaient être rayées de l’alignement à chaque partie. Ainsi, l’attaquante drummondvilloise a été lissée de côté lors des trois parties du championnat canadien.

«On était l’équipe favorite pour remporter le tournoi. On n’avait jamais eu une aussi bonne équipe. Des joueuses adverses nous ont dit qu’elles n’avaient jamais affronté une équipe comme la nôtre, avec autant de profondeur. Des vétéranes de sixième année, comme Stéphanie Lalancette, nommée joueuse par excellence du tournoi, et notre gardienne Alice Philbert, ont connu de gros matchs. Notre but était de remporter le titre national. Lorsqu’on a gagné la conférence du RSEQ, on était contente, mais pas satisfaite. Ce n’était pas le but ultime», a raconté Amélie Lemay.

Malgré qu’elle n’ait pas pu aider ses coéquipières sur la glace, la Drummondvilloise de 24 ans considère avoir tout de même joué un certain rôle dans la conquête de son équipe.

«J’aurais aimé pouvoir jouer plus que ce que j’ai pu, mais, en même temps, les entraîneuses voulaient faire jouer les jeunes, qui sont incroyablement talentueuses. On avait tellement de profondeur qu’un alignement totalement différent aurait connu autant de succès. Je ne peux qu’être heureuse d’avoir fait partie de cette aventure et d’avoir pu rendre l’équipe meilleure en travaillant fort lors des entraînements. Même si j’avais voulu jouer plus, au final, je reviens avec une médaille d’or au cou, alors je ne pourrais pas demander mieux», a exprimé Lemay.

La saison des Stingers n’a pas été qu’un fleuve tranquille. La formation a pris quelque temps à trouver une bonne chimie, puis la pause d’environ un mois et demi forcée par la COVID-19 a fait en sorte que les séries éliminatoires sont arrivées très rapidement après le retour au jeu.

Lors du tournoi national, les championnes du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) n’ont jamais accordé de but à leurs adversaires. Amélie Lemay explique cet exploit par les performances exceptionnelles de la gardienne Philibert et des sacrifices des joueuses qui ont bloqué un grand nombre de tirs. Les Stingers ont ainsi mis la main sur un premier titre national depuis 1999.

«On savait dès le départ qu’on était une équipe qui était capable de le faire. C’est comme si on ne le réalisait pas encore. On ne peut pas savoir lorsque l’équipe pourra l’obtenir à nouveau. On ne pouvait que vivre le moment. C’est très gros pour l’université», a décrit l’attaquante de cinq pieds et trois pouces.

Tourner la page

Avec la fin de ses études universitaires, Amélie Lemay conclut du même coup sa carrière de hockeyeuse compétitive. Elle se prépare maintenant à intégrer le marché du travail à temps plein comme actuaire dans un bureau situé à Saint-Hyacinthe dès le mois de mai.

Amélie Lemay a joué son dernier match pour les Stingers. (Photo : Kyran Thicke / Concordia Stingers)

«Je tourne la page sur le hockey. Les débouchés au hockey féminin sont encore très limités. Je vais assurément continuer à jouer, mais ça ne sera plus dans un niveau compétitif», a commenté Amélie Lemay.

En effet, les options pour les joueuses qui désirent poursuivre leur carrière au niveau professionnel sont limitées. Plusieurs joueuses reconnues, telles que Marie-Philip Poulin, travaillent actuellement à améliorer la visibilité du hockey féminin. Ainsi, TVA Sports 2 a présenté la finale du championnat canadien pour la première fois.

«On était très heureuses que la chaîne diffuse le match. Au Canada, le hockey universitaire est l’un des plus hauts calibres pour les filles. On essaie beaucoup d’amener de nouvelles personnes à nos matchs et de créer cette visibilité, mais c’est difficile à faire. Lorsqu’on a su que la partie serait télédiffusée, on a encouragé tous les gens qu’on connait à regarder le match. On l’a vu aux Olympiques à quel point le hockey féminin pouvait attirer l’intérêt des gens», a élaboré Amélie Lemay.

Partager cet article