La SDED mise sur la symbiose industrielle

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Par Louis-Philippe Samson
La SDED mise sur la symbiose industrielle
Julie Biron, directrice générale par intérim de la SDED et Marc-André Patry, conseiller en développement durable et industriel. (Photo : Louis-Philippe Samson)

ENVIRONNEMENT. La Société de développement économique de Drummondville (SDED) veut mettre de l’avant le principe de symbiose industrielle auprès de ses membres. L’objectif est d’amener les entreprises à revaloriser entre elles leurs rebuts pour en faire de nouvelles matières premières.

Afin d’accélérer le mouvement en marche depuis 2017, la SDED a embauché Marc-André Patry, un ingénieur mécanique de formation, à titre de conseiller en développement durable et industriel, afin qu’il aide les entreprises de la région à mieux collaborer pour améliorer la symbiose.

«Le but principal de la symbiose industrielle est d’aider, de soutenir et d’accompagner les entreprises qui veulent faire un pas vers le développement durable ou une transition écologique via l’économie circulaire. On veut que les entreprises du territoire emboitent le pas et fassent des démarches en développement durable», a décrit Marc-André Patry qui a joint la SDED au début de l’année.

«Le projet est né à la suite des travaux de la Commission consultative sur l’élimination des déchets ultimes (CCÉDU). De concert avec la Ville de Drummondville et la MRC de Drummond, on a créé un plan d’action qui nous recommandait de nous doter d’une personne qui mobiliserait les entreprises industrielles à l’importance de la valorisation de leurs matières résiduelles», a ajouté Julie Biron, directrice générale par intérim de la SDED.

Pour se faire, le principe des 4RVE, qui signifie repenser, réduire à la source, réemployer, le recyclage, la valorisation et l’élimination des déchets, a été utilisé pour élaborer la stratégie. À l’heure actuelle, sur le territoire drummondvillois, la revalorisation du plastique est bien développée. Cependant, on cherche à améliorer celle du bois qui est moins présente.

Lorsqu’il sera temps d’accueillir de nouvelles entreprises dans les parcs industriels de la région, la SDED analysera comment cette dernière pourra s’insérer dans le système de symbiose déjà en place.

«Lorsqu’on rencontrera les nouvelles entreprises, il est certain qu’on s’informera de leurs besoins en énergies et en matières pour immédiatement déterminer si une autre organisation dans la région peut les aider ou encore créer un jumelage», a soutenu M. Patry.

Rôle de facilitateur

Le rôle de la SDED en sera un d’accompagnement et de facilitateur. On cherchera à mettre en relation des organisations qui pourront se compléter dans l’objectif de développement durable.

«Si une entreprise nous fait une demande pour obtenir des matières recyclées, on a les moyens de faciliter un jumelage avec une autre entreprise de Drummondville. S’il n’y a pas de possibilité ici, on est aussi en contact avec d’autres organismes du Centre-du-Québec et même un peu partout dans la province. Bien entendu, dans un objectif de développement durable, on va essayer de rester le plus près possible. Sinon, on peut aussi accompagner les entreprises dans l’élimination de leur déchet ultime», a expliqué M. Patry.

Au-delà de la réutilisation des matières, la récupération et l’économie d’énergie sont également des objectifs visés par le programme.

«Parfois, il y a beaucoup d’énergie perdue, simplement avec l’éclairage par exemple. On ne peut pas produire de l’électricité de façon infinie. On voit aussi de plus en plus des serres sur les toits. C’est un exemple où on vient utiliser la chaleur d’un procédé pour chauffer une serre et y cultiver des fruits ou des légumes. Pour l’instant à Drummondville, on ne semble pas avoir ce genre de projets», a indiqué Marc-André Patry qui possède une formation d’ingénieur mécanique de l’Université de Sherbrooke.

Selon la réglementation de la Ville de Drummondville, il n’est pas possible d’installer une serre sur un toit. Ce type de structure est considéré comme un bâtiment accessoire. «Il n’y a pas eu de projets en ce sens sur le territoire à notre connaissance. Toutefois, si une personne ou un promoteur nous soumet un projet intéressant et novateur, la Ville est tout à fait prête à discuter afin de s’assurer que le projet puisse voir le jour et, au besoin, à modifier ses règlements pour que cette tendance puisse être possible et balisée à Drummondville», a informé Anne-Élisabeth Benjamin, conseillère en relations publiques à la Ville de Drummondville.

Depuis le début du projet de symbiose industrielle en juillet 2017, 200 entreprises s’y sont jointes pour créer un total de 45 symbioses. Il y a présentement 265 projets en développement durable au sein de la SDED. Grâce à ces initiatives, c’est un total de 4 000 tonnes de déchets qui ont été évitées de l’enfouissement et qui ont été réutilisées. La SDED estime que cela représente des économies de près de 500 000 $ pour les entreprises qui y ont participé.

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