SOLIDARITÉ. Alors qu’un premier chargement de dons a été envoyé à Montréal mercredi après-midi en vue d’aider le peuple ukrainien, François Lemieux, président de l’entreprise Annexair, lance maintenant un appel aux entrepreneurs de la région de participer activement à l’effort humanitaire.
«La population de la région répond bien. Maintenant, j’encourage les entreprises d’organiser des collectes de dons dans leur propre entreprise. On veut remplir l’entrepôt», a-t-il exprimé alors qu’il s’affairait, manches de chemise roulées jusqu’aux coudes, à empiler dans une camionnette de son entreprise des dizaines de boîtes remplies de dons. Une poignée de bénévoles étaient sur place. D’autres paires de bras sont évidemment espérées.
Le premier chargement, bondé de lait maternisé, de bandages, de trousses de premier secours, de médicaments de base, de nourriture sèche et de lampes de poche, a pris le chemin vers Montréal, précisément à l’église catholique ukrainienne Saint-Michel Archange, laquelle se chargera par la suite d’envoyer le tout à Toronto puis en terre polonaise, d’où des Ukrainiens pourront faire le plein de biens essentiels. En plus des dons, 13 000 $ ont aussi été recueillis, et ce, en une semaine.
«Il y a des gens qui viennent tous les jours depuis notre premier appel à la générosité, le 10 mars dernier. Certains sont très émotifs et touchés par tout ce qu’il se passe. C’est possible que les besoins changent au fil du temps. On pense entre autres qu’on aura besoin bientôt de vêtements de travail pour aider les hommes là-bas», a indiqué la bénévole Marlen Leclerc, en soulignant que la guerre en est à sa 22e journée.
Les entrepreneurs et la population qui souhaitent offrir des dons peuvent se rendre directement au point de collecte situé au 1484, rue Jean-Berchmans-Michaud à Drummondville. L’entreprise Celtheq prête gracieusement un entrepôt pour les besoins de la cause.
Participant activement à la cueillette, au tri et à la mise en boîte de la pléiade d’objets reçus, les Ukrainiens d’origine Oleksandr Bezverkhnii et Elena Talisman se sont dits touchés par la vague de générosité.
«Quand nous sommes arrivés à Drummondville, je pensais que nous allions être seuls. Maintenant, tout le monde est avec nous, a indiqué M. Bezverkhnii, la voix nouée par l’émotion. C’est étrange, car je vis ici, mais mon coeur est là-bas. Je suis content de participer et d’aider les gens en Ukraine. Tout ceci est très important. Mes proches aussi vous remercient.»
Tout en maniant des boîtes de carton, ce dernier s’est dit inquiet notamment pour son père diabétique, cloîtré dans un sous-sol depuis quatre jours. «Je ne peux pas parler avec lui en ce moment, car les communications sont coupées et il n’y a plus d’électricité. Mais des amis m’ont dit qu’il est en vie», a-t-il partagé.
Son épouse, Elena Talisman, s’est aussi montrée très reconnaissante envers les gens qui ont fait preuve de générosité.
«Nous sommes très surpris et nous vous remercions. Pour nous, tout ceci est très important. Mon patron (Annexair) aussi est très compréhensif. Il m’a donné deux semaines de vacances payées. Je ne pensais pas que c’était possible!», a indiqué cette dessinatrice.
Rappelons que le centre de dépôt de la rue Jean-Berchmans-Michaud est accessible du mardi au vendredi, de 8 h à 20 h, ainsi que les samedis de 10 h à 17 h. Il est possible qu’il soit aussi ouvert le dimanche 20 mars.