L’éclosion à l’hôpital préoccupe

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Par Cynthia Martel
L’éclosion à l’hôpital préoccupe
L'hôpital Sainte-Croix. (Photo : Photo d'archives)

COVID-19. L’éclosion de COVID-19 s’étant déclarée le 26 novembre dernier au 7e étage de l’hôpital Sainte-Croix soulève des préoccupations. Les règles sanitaires ne seraient pas respectées à la lettre.

Dans un courriel acheminé à l’auteure de ces lignes, le destinateur, qui a requis l’anonymat, se questionne sur certains aspects et note ce qui semble être à ses yeux des manquements.

«Hier matin (vendredi le 3 décembre), la direction a décidé de lever l’éclosion, d’ouvrir les portes qui séparaient les trois cas de COVID des autres patients. Cette norme doit être en vigueur seulement après 10 jours et hier matin, cela ne faisait que sept jours depuis le début de l’éclosion», indique la source, mentionnant qu’un des trois malades est décédé.

Parmi les autres points qui sèment l’inquiétude, il y a celui relatif aux admissions.

«Les règles changent parce qu’on manque de lit. Quelques patients sont arrivés sur l’étage durant la semaine, malgré l’éclosion.» La semaine dernière, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec soulignait que les admissions au 7e étage étaient arrêtées. Les cas d’AVC ou les requérants de soins palliatifs devaient donc être redirigés ailleurs dans l’établissement.

D’autre part, la source s’explique mal pourquoi les mêmes employés apportant les soins aux usagers atteints de COVID sont appelés à s’occuper des patients négatifs sur l’étage.

«On demande au personnel d’aller dans les chambres COVID avec protections : jaquette, lunettes et N-95 et ensuite, d’enlever tout ça et aller dans les chambres non-COVID. C’est insensé et dangereux pour les patients. Normalement, on nomme les membres du personnel qui sont dans ces sections et ils y demeurent tout leur quart pendant les 10 jours où aucun symptôme ne se manifeste. Je suis révolté qu’on ne protège pas plus les patients.»

«Après, on se demande pourquoi les cas de COVID continuent d’augmenter. Ce n’est pas le manquement des règles sanitaires du personnel, c’est l’illogisme des gestionnaires en sanitaire qui, eux, sont bien protégés à l’abri dans leur bureau», renchérit le destinateur.

Le CIUSSS apporte des précisions

Appelé à commenter la situation, le CIUSSS MCQ tient à apporter des précisions et rectifications.

«Après validation, rien n’indique de problématique dans la gestion de cette éclosion. Les travailleurs de la santé de l’hôpital Sainte-Croix se sont mobilisés et ont appliqué la procédure de gestion des éclosions efficacement, ce qui explique cette neutralisation de l’éclosion. Leur travail a permis de reprendre rapidement le contrôle de la situation. La rigueur des travailleurs de la santé pour gérer la situation mérite encore une fois d’être saluée», souligne d’emblée Philippe Lehoux, agent d’information.

À ses dires, deux usagers sont toujours en isolement au 7e étage. Un travailleur de la santé est rétabli tandis que les deux autres n’ont plus de symptômes et termineront leur confinement dans les prochains jours.

Quant aux admissions et les allègements mentionnés plus haut par la source, M. Lehoux explique : «Après sept jours sans nouveau cas, une procédure de gestion allégée d’éclosion est mise en place. À ce moment, des usagers sont réadmis là où les admissions avaient été stoppées. Une stabilisation des usagers s’exerce. Les travailleurs de la santé sont de nouveau appelés à prodiguer des soins aux différents patients sur l’étage.»

Soulignons en terminant que certaines mesures spécifiques de prévention et de contrôle des infections, comme une désinfection accrue, sont toujours en vigueur.

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