Quitter son pays pour mieux revenir

Quitter son pays pour mieux revenir
Maxime Bellehumeur et Maxime-Elisabeth Illick ont profité de leur séjour prolongé dans le Sud-Est asiatique pour faire quelques voyages de plongée. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Quitter son pays pour vivre une aventure humaine et professionnelle à l’étranger requiert une bonne dose de courage et de détermination. C’est le pari pris par Maxime-Elisabeth Illick et Maxime Bellehumeur, un couple qui a vécu à Singapour pendant près de trois ans avant de rentrer au Québec.

Originaires de Drummondville et du Témiscamingue respectivement, Maxime-Elisabeth et Maxime se sont rencontrés à Montréal entre deux voyages. Rapidement, la spécialiste en communications et le professionnel des jeux vidéo ont décidé de poursuivre leur carrière à l’étranger.

Maxime-Elisabeth Illick avec le dieu de la richesse et de la fortune lors du Nouvel An chinois, en 2018. (Photo gracieuseté)

«Quand on s’est rencontré, c’était clair qu’on avait tous les deux cet objectif-là en tête. Au départ, j’imaginais plus aller travailler en Europe. Finalement, on a choisi l’Asie pour être vraiment déracinés. Tant qu’à partir de Montréal, on voulait essayer quelque chose de complètement différent. On voulait vivre une expérience unique et spéciale», raconte Maxime-Elisabeth.

Lorsque Maxime a été approché pour travailler chez Ubisoft à Singapour, les deux jeunes amoureux n’ont pas hésité à se lancer dans l’aventure.

«C’était un endroit où notre carrière aller pouvoir progresser, explique Maxime-Elisabeth. C’est une ville vraiment moderne, très américanisée si on veut, mais c’est aussi un endroit super riche culturellement. Il y a beaucoup d’habitants qui viennent de la Chine, de l’Inde ou de la Malaisie. Ils ont chacun leurs racines culturelles, mais tout le monde parle anglais.»

S’adaptant rapidement à leur nouvel environnement, les deux aventuriers se sont vite sentis chez eux dans la cité-État d’environ six millions d’habitants.

«Il y a beaucoup d’expatriés qui vivent à Singapour. Les gens sont hyper accueillants. Ils comprennent qu’on est nouveaux. Partout où on va, on est toujours les bienvenus. C’est facile de rencontrer des gens et de se faire des amis», expose Maxime-Elisabeth.

C’est d’ailleurs par l’entremise d’un ami que le couple a découvert le va’a, un sport de course pratiqué dans une pirogue en haute mer.

Lors de la course d’OC, à East Coast Park, à Singapour. (Photo gracieuseté)

«Ça a été une super bonne façon pour nous d’apprendre à connaître du monde. On s’est vraiment investi dans ce sport. On a commencé à en faire de façon compétitive. On a participé à des courses internationales à Hong Kong et à Sydney. À travers la compétition, ça nous a permis de nous faire des amis et de voyager.»

Veillant aux relations publiques dans une firme multinationale, la Drummondvilloise a découvert une culture locale très riche durant son séjour à Singapour. «Par exemple, ma patronne m’a enseigné les rites traditionnels entourant le Nouvel An chinois. C’est une fête vraiment importante pour la communauté chinoise. Je n’aurais pas nécessairement été exposée à ces traditions en restant ici», exprime-t-elle, en soulignant également la diversité et la qualité des mets locaux.

En raison de sa situation géographique très centrale en Asie du Sud-Est, Singapour se veut aussi une plate-forme de voyage idéale.

«On a vraiment maximisé notre temps là-bas. On partait parfois pour seulement deux ou trois jours pour aller visiter de nouveaux endroits comme Taïwan, le Sri Lanka ou encore les Maldives. On a fait des voyages de plongée. Parfois, notre avion atterrissait à Singapour à 7 h le matin et on rentrait directement au travail. On n’aurait jamais pu se permettre de tels voyages en restant au Canada», relate Maxime-Elisabeth.

S’ouvrir sur soi-même

De retour à Montréal depuis janvier 2020, les deux bourlingueurs ont accueilli un nouveau membre dans leur famille. Âgé d’un an et demi, Gustave est le premier enfant du couple.

Maisons colorées de Koon Seng Road à Singapour. (Photo gracieuseté)

«Lorsque je suis devenue enceinte, on a entamé un sérieux processus de réflexion. On menait une super belle vie là-bas, mais on a décidé que c’était le temps de revenir pour que notre enfant grandisse près de nos familles. Avec la pandémie, disons que ça a bien adonné. On est arrivé juste avant que ça éclate», raconte Maxime-Elisabeth.

Revenu transformé, le couple ne retient que du positif de cette expérience vertigineuse qui a d’ailleurs fait l’objet d’un épisode de l’émission «Expat» diffusée sur la chaîne Casa. Ayant beaucoup appris sur eux-mêmes, la femme de 33 ans et son conjoint de 38 ans abordent la vie avec une nouvelle perspective.

«Ça nous a vraiment rapprochés, parce que ça ne faisait pas longtemps qu’on sortait ensemble avant de partir. Personnellement, ça m’a enseigné qu’on est flexibles, qu’on s’adapte à tout. J’ai réussi à me trouver un emploi dans un milieu où je ne connaissais pratiquement personne. Ce n’est pas nécessairement facile de partir, mais une fois qu’on est là-bas, les choses s’enchaînent naturellement. Tout est nouveau, tout est excitant. Ça te pousse hors de ta zone de confort, mais au final, ça rapporte beaucoup.»

Maxime-Elisabeth Illick en compagnie de son amie Jillian Lapointe (également originaire de Drummondville) devant l’hôtel Marina Bay Sands et le Merlion, emblème de la ville de Singapour.

Aujourd’hui, Maxime-Elisabeth Illick recommande à quiconque rêvant de s’exiler de foncer dans l’aventure tête baissée.

«Le plus difficile, c’était de prendre la décision de partir. Ça fait peur, mais il faut créer le bon moment, parce que sinon, il va toujours y avoir quelque chose qui va nous retenir. Au départ, c’est intense et bouleversant, mais une fois que tu arrives là-bas et que tout tombe en place, c’est vraiment gratifiant. Tu constates que tu es indépendant et que tu es capable de t’arranger, peu importe où tu es dans le monde», conclut-elle, en invitant les futurs expatriés à la contacter pour obtenir des conseils.

Une île, une ville et un pays

Singapour est une cité-État d’Asie du Sud-Est situé sur une île à l’extrême sud de la péninsule malaise. Elle partage des frontières maritimes avec la Malaisie, au nord, et l’Indonésie, au sud. Le petit archipel comprend 64 îles et îlots, dont la principale est Pulau Ujong, très densément urbanisée.

La famille lors d’un voyage dans l’Ouest canadien en septembre 2020. (Photo gracieuseté)
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