La rivière Saint-François autrement

Photo de Lise Tremblay
Par Lise Tremblay
La rivière Saint-François autrement
Dès son arrivée à Drummondville il y a un peu plus de deux ans, Sophie-Marie La Cognata a voulu explorer la rivière Saint-François. Elle est accompagnée ici de Anne-Marie Théroux. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Il n’y a rien de mieux qu’un regard neuf pour nous faire apprécier à sa juste valeur les beautés de notre patelin. Arrivée à Drummondville en octobre 2019, Sophie-Marie La Cognata, une Française qui a grandi au pied des impressionnants sommets des Alpes, nous a fait servi de guide, l’instant de quelques heures, sur notre rivière Saint-François. Mission : redécouvrir ce plan d’eau en utilisant un kayak et des planches à pagaie gonflables.

Lorsqu’elle est arrivée à Drummondville, Sophie-Marie La Cognata, une passionnée de plein air qui exerce le métier de coiffeuse dans le secteur Saint-Charles, n’a pas hésité une seconde avant de s’acheter une planche à pagaie gonflable et de partir à la découverte de la rivière Saint-François.

«J’en avait déjà fait au lac d’Annecy, en Haute-Savoie, il y a quatre ans environ avec des amis anglais. J’avais adoré mon expérience. À l’époque, je n’avais pas acheté d’équipement, car le plan d’eau le plus près de chez moi était situé à deux heures et demie de route. Ce n’était pas pratique. À Drummondville, quand j’ai vu qu’en dix minutes je pouvais être rendue à la rivière, j’ai trouvé ça fantastique. C’est tellement accessible», exprime la femme de 35 ans.

La rivière Saint-François permet de belles découvertes.(Photo Ghyslain Bergeron)

Pour être certaine d’être toujours prête à vivre une nouvelle aventure, Mme La Cognata conserve son équipement dans le coffre de sa voiture. «Lorsque je finis de travailler pas trop tard, hop! J’y vais. Pour moi, le paddleboard me permet d’avoir la sensation de la campagne en pleine ville», lance-t-elle, toute souriante.

Pour la découverte de la rivière Saint-François, Sophie-Marie La Cognata nous avait donné rendez-vous au parc Poirier, situé au centre-ville de Drummondville. Après un brin de jasette et la préparation de nos embarcations, nous nous sommes dirigés vers le parc Sainte-Thérèse. Nous avons pagayé d’un barrage à l’autre – et d’une rive à l’autre ­- durant près de trois heures. Ce soir-là, la rivière Saint-François était invitante, calme… vivifiante. Le ciel, lui, était d’un bleu vif. Le reflet des nuages dansait sur l’eau.

«C’est tellement calme. Ça me fait du bien de venir pagayer tout doucement. C’est reposant», exprime notre hôte.

«Tu vois, ici, on a un paysage complètement différent de celui du secteur de la plage municipale. Ici, on doit faire attention, car il y a des roches par endroit et des algues. Plus haut, la rivière est plus large et on peut découvrir les cours des grosses maisons. C’est impressionnant par endroit», dit-elle.

«Quand j’ai commencé à faire de la planche à pagaie, c’était pour améliorer mon équilibre, ajoute-t-elle. J’ai déjà pris quelques « débarques » au début, mais lorsqu’il n’y a pas de bateau autour, ça se passe très bien. Il n’y a pas de prérequis pour en faire, à part savoir nager. Ça prend un minimum d’équilibre et tu t’élances. Si tu n’es pas à l’aise debout, tu peux autant pagayer à genoux ou assis en petit Indien».

Équipée d’une combinaison thermique, Mme La Cognata a commencé dès le début du mois d’avril à se balader sur la rivière Saint-François. Elle a vu les saisons défiler.

«J’ai tellement vu de beaux animaux. Un jour, j’ai vu un castor. J’étais en train de parler avec ma mère en Europe. Elle avait du mal à croire que je pagayais en même temps! J’ai aussi vu des oies, des pygargues, des canards, etc. J’ai apprécié tout ça», poursuit-elle, reconnaissante.

D’ailleurs, Mme La Cognata s’étonne de savoir que la majorité des Québécois connaissent mal leur région et qu’ils ne l’ont pas explorée à fond.

«Ça me surprend de voir que des Québécois ne sont jamais allés en Gaspésie et qu’ils ont très peu visité leur région. Remarquez que c’est pareil dans mon village. On dirait qu’on ne voit pas très bien les possibilités lorsqu’elles sont trop près de nous», fait-elle remarquer. Je suis venue vivre à Drummondville en 2019 parce que l’année précédente, j’étais venue y passer des vacances. Je suis tombée amoureuse du Québec! J’ai vu la première neige et les couleurs de l’automne. Mon rêve est maintenant d’avoir ma citoyenneté canadienne. Je veux vivre ici.»

Testé pour vous

Trois membres de la salle de rédaction de L’Express Magazine ont accompagné Sophie-Marie La Cognata sur les flots de la rivière Saint-François. Outre l’auteure de ces lignes, Ghyslain Bergeron et Cynthia Giguère-Martel ont bien voulu «tester pour vous» l’expérience de voguer en eaux calmes.

-Ghyslain Bergeron (kayak gonflable)

Ghyslain Bergeron.
(Photo Lise Tremblay)

«Je ne suis pas un passionné des sports nautiques, mais j’aime bien m’élancer sur la rivière Saint-François quelques fois par année. J’ai acquis un kayak gonflable et c’était le moment parfait pour le tester. Je dois avouer que c’était la sortie idéale. Pas trop chaud, pas de vent et surtout, pas de bateaux pour nous faire des vagues. Je suis toujours impressionné de découvrir notre belle rivière qui, malgré son plan d’eau limité, nous réserve des surprises. À preuve, un poisson est venu nous saluer et un canard se laissait glisser sur les eaux calmes de la Saint-François.»

– Cynthia Giguère-Martel (kayak et planche à pagaie gonflables) 

Cynthia Giguère-Martel. (Photo Ghyslain Bergeron)

«J’ai eu la chance d’essayer les deux embarcations de mes collègues. Quel plaisir et quel moment de zénitude! J’ai redécouvert notre rivière Saint-François sous un autre angle. J’ai adoré faire du kayak (c’était la deuxième fois de ma vie que j’en faisais), mais j’avoue avoir eu un penchant pour la planche à pagaie. J’ai débuté ma petite balade à genoux, le temps d’apprivoiser la planche. Après dix minutes, je me suis mise debout. J’ai été étonnée par la stabilité, ce qui m’a permis d’avoir totalement confiance. C’était la première fois, mais certainement pas la dernière. Une soirée parfaite qui m’a obligé à décrocher de la routine et reconnecter avec moi-même.»

-Lise Tremblay (planche à pagaie gonflable)

Lise Tremblay. (Photo Ghyslain Bergeron)

«La planche à pagaie est une toute nouvelle activité pour moi. J’adore ça! Comme Sophie-Marie le dit si bien, c’est très accessible. On peut contrôler entièrement son rythme et rendre l’activité très sportive si on le désire. J’avais déjà loué un kayak au parc Sainte-Thérèse, mais voilà que je découvre de nouveaux angles de la rivière Saint-François avec mon nouvel équipement. Et elle est magnifique! J’ai pagayé debout et à genoux. Je me suis même couchée sur le dos sur ma planche au bout milieu de la rivière. J’ai eu l’impression de connecter avec le ciel. Un moment de grand bonheur!»

Des règles de base

Avant de s’élancer sur la rivière Saint-François en kayak ou en planche à pagaie pour découvrir ses petits trésors, il est essentiel cependant de bien planifier sa sortie et d’avoir en tête les règles de sécurité. Marc-André Tremblay, chef instructeur au Club de voile de Drummondville, rappelle notamment l’importance de porter une veste de flottaison.

Sophie-Marie La Cognata et Anne-Marie Théroux. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Personnellement, je ne comprends pas les gens qui ne veulent pas en porter. C’est essentiel et pas très dispendieux. On ne sait jamais ce qui peut arriver», soutient-il.

Aussi, M. Tremblay invite les gens à apporter une trousse nautique contenant sifflet, corde et lampe de poche. Il est aussi fort utile de prévoir un moyen de communication, un cellulaire par exemple, et de le glisser dans une pochette étanche. Un chapeau et une bouteille d’eau sont aussi les bienvenus.

«Je suggère enfin aux gens de commencer leur activité face au vent. Comme ça, ils n’auront pas de difficulté à revenir. C’est d’ailleurs important de regarder la météo avant de partir. Ça dépend des compétences de chaque personne, mais je dirais que s’ils annoncent des rafales de 20 kilomètres à l’heure, il faut éviter d’aller à kayak ou en paddleboard. Même chose si on prévoit de la pluie. Il n’y a rien d’agréable de pagayer lorsqu’il pleut!», avise-t-il.

Enfin, pour ceux qui aimeraient découvrir la planche à pagaie, soulignons qu’il s’agit d’un sport complet qui permet notamment de renforcer les muscles de la ceinture abdominale. Il sollicite les muscles profonds, les biceps et accroît le sens de l’équilibre. Il s’agit d’un sport intéressant pour retrouver la forme physique puis une certaine sérénité.

Des endroits pour débuter une aventure à Drummondville

  • Descente de bateau sur le chemin Hemming
  • Club de voile de Drummondville ou la plage municipale (la Ville a aménagé un corridor pour les embarcations non motorisées). Possibilité de louer des planches à pagaies.
  • Parc Poirier.
  • Parc Kounak.
  • Parc Sainte-Thérèse (service de location de kayak et de planches à pagaie)
Partager cet article