La mécanique automobile au féminin

Jean-Claude Bonneau
La mécanique automobile au féminin
Jessica Côté. (Photo Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Un proverbe bien connu dit que «la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre». Un autre dit «tel père, tel fils» ou «telle mère, telle fille» pour nous rappeler qu’on hérite souvent des qualités et des défauts de ses parents. Pour la Drummondvilloise Jessica Côté, le proverbe le plus révélateur serait sans aucun doute «tel père, telle fille» ou, encore plus, «tel grand-père, telle petite-fille».

Il y a cinq ans, Jessica Côté a décidé, du jour au lendemain, d’amorcer un changement de carrière… mais pas n’importe quel changement. Travaillant au service à la clientèle dans un important complexe hôtelier de la ville, cette jeune femme a tout laissé tomber pour retourner sur les bancs d’école, plus précisément au Centre de formation professionnelle Paul-Rousseau où elle s’est inscrite en mécanique automobile. Vous avez bien lu… en mécanique automobile, certainement pas le métier le plus traditionnel pour une jeune femme qui venait à peine de traverser la vingtaine.

Aucun regret

Depuis trois ans, Jessica Côté occupe un poste de mécanicienne chez Toyota Drummondville et, en aucun moment, elle a regretté ou elle a mis en doute sa décision de changer de carrière.

Mais comment lui est venue cette passion pour la mécanique automobile?

Amorcer une carrière de mécanicienne au printemps, en pleine saison pour les changements de pneus, voilà certes un bon test qu’a pu traverser notre interlocutrice avec beaucoup d’aplomb. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Elle me vient sûrement de mon grand-père Paul-Eugène et de mon père Michel. Tous les deux, sans être mécaniciens professionnels, aimaient bien faire un peu de mécanique sur leur propre voiture. Je les voyais souvent faire et je trouvais ça intéressant. Lorsque j’ai eu ma première auto, j’ai commencé, avec l’aide de mon père, à effectuer certains petits travaux de réparation sur mon véhicule et j’ai aimé ça. Je trouvais ça ¨le fun¨ et je voulais toujours en apprendre plus. Mon père me disait tout le temps ¨On va faire ça ensemble¨. Et plus mon père m’en montrait, plus je voulais en apprendre davantage.

N’étant également pas la plus forte physiquement parlant, mon père m’a aussi montré plusieurs trucs pour éviter les blessures. Et rapidement, les changements de pneus, les vidanges d’huile ou les changements de freins n’avaient plus de secret pour moi.

Mais je voulais en apprendre encore plus et c’est là que j’ai décidé de m’inscrire à Paul-Rousseau. Après un an et demi de cours, j’ai obtenu mon diplôme de mécanicienne automobile, non seulement avec distinction, mais aussi avec une très grande fierté», souligne celle qui ne se cache pas pour dire qu’elle aime bien se salir les mains.

Une fille de défis

Aujourd’hui plus que jamais, notre jeune mécanicienne automobile se définit comme une «fille de défis».

«Je n’ai jamais eu peur de foncer dans la vie et j’aime bien relever certains défis. Présentement, je suis reconnue comme apprentie 2, ce qui me permet de travailler au niveau des freins, des pneus, des liquides de refroidissement, des liquides de transmission, des systèmes d’échappement et sur d’autres travaux qui ne demandent pas nécessairement une expertise de haut niveau. Je n’ai pas encore les connaissances pour changer un moteur ou pour travailler sur le système électronique d’une voiture, mais ça va venir. Chez Toyota, on est très bien encadré et l’entreprise nous offre la possibilité de poursuivre notre apprentissage en s’inscrivant à différents cours. Pour l’instant, je vise une reconnaissance d’apprenti 4 et j’aimerais aussi me spécialiser en électricité. Mais Toyota propose aussi des cours pour devenir maître mécanicien A, B et C, maître hybride et maître mécanicien Toyota.

Jessica Côté. (Photo Ghyslain Bergeron)

J’adore vraiment ce que je fais et je côtoie des mécaniciens d’expérience, ce qui me permet d’en apprendre chaque jour. Je pense que je progresse très bien et c’est très encourageant», précise celle qui est en couple avec… devinez… un mécanicien, Lucas Girardin.

«Lucas travaille aussi chez Toyota. Il a vraiment été une belle rencontre pour moi. Il m’a aidée à m’intégrer et il m’a donné beaucoup de conseils. Mais à la maison, on ne parle pas beaucoup de mécanique automobile. On a plusieurs autres sujets de discussion fort intéressants et ça fait du bien», ajoute celle qui n’hésite pas à dire que dans la vie, il faut aller au bout de ses rêves.

Aujourd’hui, Jessica Côté est fière d’elle, fière de ne pas avoir eu peur de tenter quelque chose pour améliorer son sort. Et elle sourit à belles dents en pensant que deux autres personnes partagent cette grande fierté, son grand-père de là-haut et son père qui continue à lui prodiguer quelques conseils.

La mécanique automobile, on connaît ça chez les Côté.

 

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