CULTURE. Le Musée de la photographie Desjardins a organisé, le 6 juin, un premier vernissage depuis plusieurs mois lançant ainsi trois expositions «complètement animales». Les œuvres des photographes québécois de renommée internationale Jean-Simon Bégin, Jacques-André Dupont et Jérémie Leblond Fontaine y seront en vedette tout l’été.
«C’était un travail de longue haleine. Au départ, on était censé avoir une ou deux expositions, mais on a décidé de faire une immersion animale complète étant donné l’émancipation de la photographie animalière et la qualité des photographes animaliers qu’on a au Québec», a expliqué le directeur général du musée, Jonathan-Hugues Potvin. Ce sont d’ailleurs 150 œuvres photographiques qui sont exposées dans le cadre de l’événement «un musée complètement animal».
Le directeur général se réjouit d’avoir réussi à amener trois photographes de renommée internationale à exposer à Drummondville. «Si je compare ça au hockey, on a des joueurs de premier trio. Au Québec, on a une faune qui est très variée. La neige représente aussi quelque chose de très exotique pour certains. Jean-Simon Bégin a été publié par le National Geographic, Jacques-André Dupont a exposé ses œuvres dans plusieurs pays et Jérémie Leblond-Fontaine est une sommité dans l’enseignement de la photographie animale», a témoigné M. Potvin.
Présenté devant une assistance limitée en raison des contraintes sanitaires, le vernissage a permis au musée d’accueillir un public important pour la première fois depuis longtemps. «Il y a un contraste avec nos vernissages habituels lors desquels on est habitué de recevoir de 300 à 400 personnes. Aujourd’hui, à 50 visiteurs, j’ai l’impression que c’est plein. On s’habitue, mais on espère qu’on pourra revenir à la normale bientôt», a dit le directeur général.
Retrouver le public
Étant aussi artiste peintre, Jean-Simon Bégin n’avait pas pu participer à des expositions depuis plusieurs mois. Le vernissage du Musée de la photographie lui a donc permis de retrouver un sentiment qui lui avait manqué. «Au début, ça ne me manquait pas parce qu’à faire beaucoup d’expositions, ça devenait essoufflant. Il y a des étés où j’en ai fait près de 30. Ce répit-là m’a fait réaliser qu’il manquait quelque chose à mes œuvres, il manquait une finalité. Les commentaires sur les réseaux sociaux sont intéressants, mais plutôt volatiles. Ce que je trouve bien d’une exposition en personne, c’est l’émotion de présenter une œuvre à des gens et l’émotion que ces gens vivent en la regardant. C’est la raison pour laquelle on fait de l’art : pour toucher les gens au cœur», a exprimé M. Bégin.
«Depuis la COVID-19, il y a une popularité immense qui est apparue pour la photographie animalière, surtout au Québec. Il y a plusieurs bons photographes qui se sont manifestés. C’est vraiment intéressant parce que plus on est à faire la promotion et à partager notre nature, mieux ce sera pour elle, plus on sera conscientisé et plus de gens s’y intéresseront», s’est également réjoui l’auteur de l’exposition Solstice.
De son côté, Jacques-André Dupont était très heureux de participer au vernissage alors que celui-ci lui a permis de voir son père pour la première fois en près d’un an. «Ça fait chaud au cœur de revoir la famille, des amis et des amateurs de photos. C’est très excitant de voir du monde et, comme photographe, de voir nos œuvres imprimées en grand format. C’est très rare qu’on imprime dans d’aussi grands formats. La relation avec une image sur un mur n’est pas la même que sur un écran. La réalité est qu’on en imprime de moins en moins. C’est un beau sentiment de voir autant de ses œuvres imprimées comme elles le sont ici», a rapporté le photographe qui présente l’exposition Libre et sauvage.
Jérémie Leblond Fontaine, qui offre l’exposition Vulpes, mettant en vedette le renard roux, croit que la photographie n’est pas complète tant qu’elle ne peut pas être vue ni touchée. «De pouvoir observer les photos de manière tangible, c’est l’accomplissement du travail du photographe. Tant et aussi longtemps que la photographie ne se retrouve pas sur un papier, le travail est incomplet. Retrouver des collègues photographes, des gens et parler de la photographie après un an et demi, ça fait du bien», a admis le photographe originaire de Lévis.
Un livre
Pour la première fois, le Musée de la Photographie publie un livre présentant les œuvres des trois expositions. Les profits de la vente de ce document permettront de financer des visites scolaires.
«C’est pour nous un beau projet. Depuis quelques années, on avait remarqué que c’étaient les écoles qui ont un meilleur budget qui avaient la chance de venir nous visiter. La vente du livre va permettre de créer un fonds scolaire qui permettra d’inviter des écoles qui n’ont pas les moyens de venir au musée. Pour nous, c’est important parce qu’on a une mission d’éducation. Lors de la dernière année normale, il y a au-delà de 30 000 élèves qui sont passés. On a vu l’impact que ça peut avoir alors que certains sont revenus et se sont mis à faire de la photographie», a informé Jonathan-Hugues Potvin.
Les expositions Solstice, Libre et sauvage et Vulpes seront présentées jusqu’au 29 août au Musée de la photographie. De plus, celui-ci proposera une activité d’escapade photo à travers la MRC Drummond dès le 8 juillet.