Une relève prometteuse pour les Huiles Champy

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Par Emmanuelle LeBlond
Une relève prometteuse pour les Huiles Champy
Les nouveaux propriétaires de la ferme Améroquois sont Janel Laplante et Anthony Houle. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. À quelques pas de Drummondville, il se cache une entreprise qui rayonne à l’échelle du Québec. La ferme Améroquois, dirigée de main de maître par Janel Laplante et Anthony Houle, compte produire au moins 20 000 litres d’huile de tournesol cette année, dans ses installations à Sainte-Christine.

Janel Laplante et Anthony Houle sont nouvellement propriétaires de cette entreprise mise sur pied par Christian Champigny, celui qui a popularisé les Huiles Champy. Les deux acolytes se sont rencontrés à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe, lors de leur parcours académique. La chimie a tout de suite opéré entre eux.

«Anthony avait des idées liées à la transformation agricole. J’avais un intérêt. À travers ça, j’ai fait mon projet de synthèse sur le chanvre qui m’a amené à rencontrer quelqu’un en Ontario. Il m’a présenté à un homme qui faisait de l’huile avec de la graine de citrouille. Ça m’a amené à aller voir Christian pour avoir des conseils. De visite en visite, Christian m’a proposé d’acheter son huilerie», raconte Janel Laplante, qui est originaire de Sainte-Christine.

Les deux entrepreneurs en action. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Les entrepreneurs ont embarqué à pied joint dans cette aventure. Même si la transaction finale s’est déroulée en janvier, Janel Laplante et Anthony Houle ont profité des derniers mois pour reconstruire le bâtiment principal, question de partir sur de nouvelles bases.

Sans contredit, le duo sait où il va. «M. Champigny produisait 15 000 litres d’huile de tournesol par année. Cette année, on vise entre 20 000 et 24 000 litres. À la ferme, on veut se rendre à 36 000 litres», soutient Janel Laplante.

La ferme Améroquois cultive des tournesols à même ses champs à Sainte-Christine. «On rachète des grains des autres producteurs pour combler la différence de ce qu’on ne produit pas. Ils ont tous la certification biologique.»

Les entrepreneurs sont conscients que la culture de tournesol a ses caprices. «Ce n’est pas évident. Les années de récolte sont en dent de scie. Ce n’est pas toujours égal. Le tournesol est sensible au champignon – la scleritinia – qui se loge dans les tiges. L’approvisionnement en grain est un défi que M. Champigny rencontrait beaucoup.»

Les Huiles Champy

La production d’huile de tournesol est un processus de longue haleine. Au printemps, les semis sont plantés dans les champs. En août, les fleurs géantes se déploient lors de la floraison. Le tout est récolté en automne.

L’Huile Champy est biologique. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Les graines sont entreposées dans un immense silo près du bâtiment principal. Lorsque le tout est nettoyé, les graines sont prêtes à être pressées à froid. Par une opération de broyage, l’huile est extraite de la graine, laissant un résidu de tourteau.

«Le tourteau est le résidu de presse. Ce produit est utilisé en alimentation animale. On est en train de regarder pour développer des débouchées pour l’alimentation humaine. Pour des personnes qui ont un régime végétarien, le tourteau est une très bonne protéine. On compte développer une farine à base de tourteau», indique Anthony Houle, en exprimant son désir de diversifier la gamme de produits de l’entreprise.

L’huile est filtrée à l’année par décantation naturelle. Une filtration de finition est exécutée afin de s’assurer de la pureté du produit.

Un travail d’éducation

Les entrepreneurs se sont donné pour mission d’éduquer la population concernant les vertus de leur produit vedette. «L’huile de tournesol n’est pas connue et pourtant, elle peut facilement remplacer l’huile d’olive à tous les niveaux. On peut faire des sautés de légumes, faire cuire de la viande et faire des vinaigrettes», énumère Janel Laplante.

«Comparativement à l’huile d’olive, l’empreinte environnementale de l’huile de tournesol est meilleure. C’est un produit local et non européen. C’est important de développer la conscience des citoyens», poursuit-il.

L’huile est fait de manière artisanale. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Des projets pleins la tête

Les tournesols attirent les regards avec leur forme de soleil. Les entrepreneurs désirent mettre de l’avant des activités agrotouristiques, question d’en faire profiter la population. «On va commencer à faire des événements sur la ferme. On veut faire des visites et avoir un marché public durant la fin de semaine. On est en train d’aménager des aires de piquenique et des sentiers», raconte Anthony Houle.

D’ailleurs, un petit kiosque sera ouvert sur place afin de s’approvisionner de produits. Ces différentes initiatives sont actuellement en développement, mais leurs réalisations dépendent de l’évolution de la pandémie.

Depuis l’acquisition de l’entreprise, les propriétaires rêvent grands. Ils sont prêts à mettre les efforts nécessaires pour réussir.

«C’est notre petit bébé. On va voir ça grandir pour l’apporter à un autre niveau. Christian avait l’entreprise depuis vingt ans. Il commençait à grossir. On part sur une base solide», concède Anthony Houle.

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