Le yoga du rire ou l’art de s’éclater et se faire du bien

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Le yoga du rire ou l’art de s’éclater et se faire du bien
Cathy Leblanc anime des séances de yoga du rire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Rigoler un bon coup procure toujours une sensation agréable. Le rire a plusieurs bienfaits insoupçonnés que l’on peut découvrir via des séances de yoga du rire. À Drummondville, Cathy Leblanc en anime depuis quelques années déjà.  

D’entrée de jeu, nul besoin d’arriver en tenue de sport et être souple comme un gymnaste pour pouvoir suivre une séance de yoga du rire. Cette activité ne ressemble en rien au yoga traditionnel.

«La seule et unique raison pourquoi il y a le mot yoga, c’est que la femme du fondateur est une maître yogi. Elle disait à son mari de mettre des moments de pause lors de ses séances pour ne pas que les gens meurent de rire!», indique Cathy Leblanc.

Le yoga du rire a été développé à Mumbai, en Inde, en 1995 par Madan Kataria, médecin généraliste.

«Il était fasciné par le fait que certains patients guérissaient toujours un peu plus vite que les autres. Après observations et recherches, il s’est aperçu que ceux qui étaient plus positifs et riaient souvent guérissaient plus rapidement. Il a donc commencé à faire des séances de blagues dans les parcs, qui se sont ensuite transformées en séances où il commençait à rire sans raison entraînant ainsi les autres», explique celle qui a été formée par Linda Leclerc. Après avoir eu comme mentor M. Kataria, Mme Leclerc a fondé la première école de yoga du rire au Canada.

Dans le yoga du rire, les personnes rient intentionnellement, sans avoir recours à l’humour ou aux blagues. Le rire est initié, comme un exercice et devient rapidement naturel et contagieux.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Les bienfaits

Lorsqu’on rit, on offre un massage tout en profondeur à notre corps, stimulant ainsi tous nos organes et hormones du bonheur.

«Le rire, ça fait du bien. Ça déclenche plusieurs hormones, dont l’endorphine. Le diaphragme étant énormément sollicité vient faire un gros ménage au niveau des poumons. De plus, le rythme cardiaque augmente, ce qui permet de se sentir mieux. Plusieurs deviennent les yeux pleins d’eau et ont le nez qui coule, c’est normal, car ça masse toutes les glandes qui fabriquent les muqueuses. Bref, le plus beau dans tous ces bénéfices, c’est que le cerveau ne fera pas la différence entre un rire naturel ou forcé», énumère l’animatrice.

De surcroît, le rire met en perspective les choses, dédramatise.

«Le yoga du rire nous apprend à rire de toutes les situations! Ceci nous permet de dédramatiser beaucoup de choses et de protéger notre corps des effets négatifs du stress, de la colère et de l’anxiété», explique celle qui est interprète en langue des signes de profession.

Le déroulement d’une séance

Une séance de yoga du rire dure environ une heure et se déroule en plusieurs étapes.

D’abord, comme pour toute pratique d’activité sportive, des exercices d’échauffement et d’étirement sont proposés. Ces derniers sont nécessaires, les abdominaux étant extrêmement sollicités!

S’ensuivent une série d’exercices courts et ludiques, en alternance avec le clapping, qui consiste à frapper dans ses mains afin de stimuler des points énergétiques.

Les exercices courts peuvent se traduire en grimaces, imitations d’animaux, interprétation d’une langue fictive ou encore en divers rires apposés à une situation quelconque.

(Photo Ghyslain Bergeron)

La séance se poursuit ensuite avec des exercices de respiration.

Puis, arrive le summum de la rencontre : la méditation du rire où les participants commencent à rire sans raison puis se dilatent la rate pendant, trois, quatre ou cinq minutes.

Après ce moment complètement déjanté, l’animateur termine avec de la relaxation guidée.

«L’affaire la plus importante à faire avant une séance, c’est d’enlever la gêne», laisse entendre Mme Leblanc.

 

Une expérience approuvée

J’ai pris part à une des séances animées par Cathy Leblanc, soit la première offerte via la plateforme Zoom, COVID oblige.

Ayant au quotidien le rire facile, il a été plutôt difficile pour moi de me laisser aller lors des exercices proposés. Impossible de savoir si la barrière de l’écran y était pour quelque chose. J’ai néanmoins apprécié ce segment. Par contre, à mon grand étonnement, j’ai ri à gorge déployée et sans arrêt durant la méditation d’une durée de trois minutes. Le rire des autres était très communicatif et force est de constater que les exercices qui ont précédé ce segment ont stimulé suffisamment le réflexe du rire. Les larmes roulaient sur mes joues et des crampes abdominales accompagnaient le tout.

Une sensation de détente profonde s’est rapidement emparée de mon corps. Nul doute que je tenterai l’expérience à nouveau!

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