La volonté à toute épreuve de Marc-André Béliveau

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Par Emmanuelle LeBlond
La volonté à toute épreuve de Marc-André Béliveau
La photographie est le médium de prédilection de Marc-André Béliveau. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Quand Marc-André Béliveau a appris que l’exposition des finissants au baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (UQTR) était annulée, il a décidé de passer à l’action pour présenter le fruit de son travail. Après avoir traversé de longs mois de hauts et de bas, l’artiste photographe peut enfin déclarer «mission accomplie».

L’année 2020 avait une importance particulière aux yeux de Marc-André Béliveau puisqu’elle était synonyme de la fin de son baccalauréat en arts visuels à l’UQTR. Pendant plusieurs mois, l’étudiant a travaillé sur son projet de fin d’études, prêt à boucler la boucle de son parcours. Pour lui, l’exposition des finissants représentait le point culminant de trois années d’études universitaires.

«Quand j’ai terminé mon baccalauréat, en avril dernier, c’était le chaos. L’exposition a été annulée et ma remise finale a plutôt été un PowerPoint. Je voyais toutes mes allées retours entre Drummondville et Trois-Rivières, comme si ça n’avait rien donné. J’étais découragé», exprime-t-il.

Le jeune homme de 23 ans s’est rapidement ressaisi. «Je ne voulais pas m’apitoyer sur mon sort. Je voulais présenter mon projet. Je l’ai envoyé à Axart. Après tout, Drummondville était ma ville. Je voulais m’impliquer de cette manière.»

Au mois de février, Marc-André Béliveau lançait sa première exposition solo à Drummondville, S’évader, chez Axart. (Photo: Ghyslain Bergeron)

C’est avec un mélange de joie et de soulagement que Marc-André Béliveau a appris que son projet était retenu au centre de diffusion drummondvillois. «C’était la bonne nouvelle que j’attendais. J’avais enfin réussi», prononce-t-il, tout sourire.

Rien n’arrête un passionné

La photographie est le médium de prédilection de Marc-André Béliveau. L’artiste a eu un coup de cœur pour la photographie argentique lors d’un cours universitaire. «On était dans une chambre noire. On développait nos propres photos à la main. Faire une photo pouvait me prendre une heure. C’est différent d’un téléphone cellulaire où tu peux prendre 500 photos. Quand tu en prends une, tu prends le temps de l’apprécier au maximum. Ça venait vraiment me chercher», témoigne-t-il, les yeux brillants.

Un appareil photo datant de 1978 le suit dans tous ses projets. «C’est la caméra de mon père. Il me l’a donnée et maintenant, je ne peux plus m’en départir», raconte-t-il.

Dans tous les cas, la photographie fait maintenant partie du quotidien de l’artiste. «Quand tu as vraiment une passion, il n’y a rien qui t’arrête. Ce n’est pas parce qu’il y a une pandémie que je vais arrêter d’aller à l’extérieur prendre des photos. Je vais toujours trouver un moyen de faire ma passion.»

S’évader

Par son approche, Marc-André Béliveau s’intéresse à la notion de quotidienneté et d’évasion. C’est de ces réflexions qu’est née sa première exposition solo à Drummondville, S’évader. «J’ai posé la même question à tous les participants : de quelle façon t’évades-tu au quotidien? Le participant me faisait part de l’acte qu’il exerce. Il m’amenait à l’endroit spécifique et je m’infiltrais dans sa réalité», raconte-t-il, en précisant que la spontanéité était de mise.

«Mon but était de comprendre les émotions et les sentiments que les participants ressentaient lorsqu’ils exerçaient cet acte d’évasion, à un moment et à un endroit précis.»

Marc-André Béliveau s’intéresse à la notion de quotidienneté et d’évasion. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Le projet de Marc-André a un lien direct avec la réalité actuelle. «C’est important de décrocher de la formule ‘’métro, boulot, dodo’’. Surtout, en ces temps de confinement et de déconfinement où il faut retrouver nos passions.»

L’artiste a pris de 200 à 250 clichés par participant, pour s’arrêter sur un choix final. «La beauté avec la photographie argentique, c’est que tu ne sais pas si la photo est bonne ou pas. C’est seulement quand tu développes la photo que tu as la surprise. C’est mieux d’en avoir plus que pas assez.»

D’ailleurs, le tout a été imprimé dans un grand format. «À l’école, on est souvent restreint dans les formats. Le format est souvent imposé. Je voulais quelque chose de plus monumental. C’est mon exposition. J’avais le droit de choisir mes propres critères.»

Le dévoilement

Si l’exposition de Marc-André Béliveau a longtemps habité ses pensées, ce dernier avoue avoir vécu une tonne d’émotions en voyant son projet de concrétiser sous ses yeux. «Quand j’ai vu mes photographies pour la première fois, j’étais impressionné. On les a déroulés à l’extérieur pour les voir à la lumière naturelle. J’étais content d’enfin les voir. J’étais censé les voir un an plus tôt.»

Quoi qu’il en soit, l’artiste photographe compte bien poursuivre ses réflexions dans le cadre de ses prochains projets artistiques. En étant en début de carrière, Marc-André Béliveau est à un carrefour où se côtoient de multiples opportunités.

Soif de transmettre ses connaissances, le jeune homme poursuit, en parallèle, ses études pour enseigner les arts visuels au collégial.

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