Madeleen Dubois, une conférencière qui n’a pas froid aux yeux

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Par Emmanuelle LeBlond
Madeleen Dubois, une conférencière qui n’a pas froid aux yeux
La conférencière Madeleen Dubois. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Madeleen Dubois a eu une florissante carrière en tant que conférencière. Parcourant les quatre coins du Québec, la Drummondvilloise aujourd’hui âgée de 75 ans a su faire sa place en transmettant ses enseignements dans le domaine du développement personnel et de la spiritualité.

Madeleen Dubois a un parcours parsemé de hauts et de bas. Grâce à sa persévérance et son travail acharné, plusieurs réalisations parsèment son tableau de réussites. Que ce soit à Drummondville, Sorel, Saint-Hyacinthe, Victoriaville ou les régions de la Beauce, le Bas-Saint-Laurent et Gatineau : cette femme de tête a sillonné la province pour prodiguer ses différents conseils. Par ses conférences, six publications ont vu le jour, sans compter les rééditions. Un total de 62 000 livres a été vendu par sa maison d’édition Québecor.

À l’origine, la Drummondvilloise n’était pas destinée à emprunter la voie des conférences. Dans les années 1960, la jeune femme s’est d’abord tournée vers le domaine de la santé. «J’ai commencé à travailler à l’hôpital comme aide-infirmière. J’avais 16 ans. Après ça, je suivais des cours de soir. Je suis devenue technicienne en cardiologie. J’ai été transférée du côté de la cardiologie qui relevait de l’urgence et des soins intensifs à Drummondville», raconte celle qui excellait dans son métier.

Un jour, elle est tombée sur une annonce dans le journal qui signalait la venue du philosophe Julien Giguère à Drummondville. «La conférence était à l’Hôtel Le Dauphin. Julien Giguère avait laissé l’enseignement traditionnel à l’Université du Québec à Trois-Rivières pour donner des conférences populaires.»

Madeleen Dubois s’est tout de suite sentie interpellée par les propos du conférencier. «Quand j’ai entendu Julien parler de la philosophie de la vie, j’ai trouvé ça important. J’ai réalisé que j’aimais guérir les malades, mais travailler avec ceux qui ne le sont pas, c’est encore mieux. Je me suis dit que c’était ça que je voulais faire.»

Caressant le rêve d’avoir un jour sa propre tribune, la jeune femme a écouté diverses conférences, dont celles données par Julien Giguère afin de parfaire ses connaissances dans le domaine du développement personnel. «Même si je travaillais à 7h le matin, j’écoutais les conférences le soir et parfois même la fin de semaine. Mon grand-père me faisait un lunch. Je prenais l’autobus à Drummondville et j’allais à Victoriaville jusqu’au terminus. J’allais aussi à Sherbrooke et à Montréal. Mes parents ne le savaient pas. Je revenais vers 17h», se remémore-t-elle, un sourire en coin.

Le grand saut

Dans la trentaine, Madeleen Dubois exerçait un métier qu’elle aimait, tout en empochant un bon salaire. Au fond d’elle, elle savait que quelque chose de plus grand l’attendait. Cette dernière a fait le grand saut, afin de débuter sa carrière de conférencière. «J’ai commencé à Drummondville à 2$ par personne pour me pratiquer. Il y avait beaucoup de gens. Je donnais des conférences l’après-midi et le soir. L’audience se multipliait d’une fois à l’autre. Après deux ans, les conférences se sont mises à très bien marcher.»

La femme de tête a dû se battre pour faire sa place dans un milieu généralement composé d’hommes. «Parfois, je donnais huit conférences par semaine. Pendant l’été, je n’avais plus de voix. J’avais tellement parlé. Il y avait des endroits sans micro. Les hommes avaient le privilège des micros avant moi», raconte-t-elle, avec transparence.

En tant que femme, Madeleen Dubois devait prouver sa crédibilité. En repensant à ces années, plusieurs souvenirs jaillissent dans son esprit. «J’avais une salle à Trois-Rivières à l’Auberge des Gouverneurs. Je remplissais le dimanche soir trois salles consécutives. Je demandais aux membres du personnel de mettre des chaises pour 300 personnes. On ne me croyait pas. Quand les gens commençaient à arriver, il manquait de chaises. Je devais aller à la réception pour insister.»

Ses enseignements

Madeleen Dubois a abordé différents sujets dans ses conférences qui ont été traités dans ses romans. Sa publication la plus populaire porte sur le pouvoir de la bénédiction. «Ça n’a rien à voir avec le signe de croix et l’eau bénite. C’est plutôt une formule de pouvoir. On commence par se bénir avec amour et gratitude. Par la suite, on peut bénir toutes les personnes qu’on rencontre. On ne doit jamais bénir le négatif parce qu’on le multiplie», soutient-elle.

La pensée positive est aussi au cœur de ses enseignements. «Je parle beaucoup de la pensée. Elle crée pour nous. Ce qu’on pense des autres, ça nous concerne. Notre parole a une force. En arrière de la parole, il y a des émotions. Dès qu’on met en marche quelque chose avec des émotions, le moteur est parti. Si on veut avoir quelque chose de positif, c’est de le penser, de le visualiser et de le ressentir pour que ça fonctionne.»

Aux yeux de Madeleen Dubois, les défaites n’existent pas. «Pour moi, il y a toujours une réussite à travers un échec. Ce que nos yeux nous montrent, c’est un échec. Pourtant, tu apprends. Quand tu vas te reprendre, ça va marcher. C’est en vivant des moments difficiles qu’on peut rebondir.»

Se relever

Après près de quarante ans dans le milieu des conférences, Mme Dubois a dû prendre une pause forcée à la suite d’une dépression. «J’étais épuisée. J’ai pressé le citron au maximum. Je n’avais plus de jus. Je n’ai pas fait attention à ma santé. Je travaillais 18h par jour. Je ne dormais pas parce que je lisais la nuit», souffle-t-elle.

Ce moment de répit lui a permis de se reconstruire. Notamment, elle a racheté les droits d’auteur de ses livres pour former sa propre maison d’édition. À partir du mois de janvier, elle compte rééditer ses publications, en proposant des traductions en anglais et en espagnol. D’ailleurs, un documentaire sur son parcours sera mis à la disposition du public.

Ainsi, l’ambitieuse Madeleen Dubois poursuit son ascension avec plaisir et sérénité, en entamant un nouveau chapitre de sa vie.

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