Une trentaine de ménages sans logement à Drummondville

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Par Emmanuelle LeBlond
Une trentaine de ménages sans logement à Drummondville
La hausse des loyers a un impact direct sur l’appauvrissement des ménages locataires. (Photo : Depositphotos)

HABITATION. Pas moins de 30 ménages recherchent activement un logement à Drummondville, ce qui représente une hausse comparativement à l’année dernière, indique l’Office d’habitation Drummond (OHD).

«Ces gens-là ne sont pas encore à la rue, mais ils sont identifiés comme particulièrement problématiques. On doit faire des efforts marqués pour leur trouver un logement. Pour un mois de janvier, c’est énorme. L’année passée, on en avait une dizaine», mentionne David Bélanger, directeur général de l’OHD.

Ce dernier a constaté une augmentation de demandes pour le Service d’aide à la recherche de logement (SARL), lors de la dernière année. «En 2021, les gens ont encore beaucoup de misère à trouver un logement et il y a très peu de logements sur le marché. On n’est pas dans un horizon où les choses vont s’améliorer.»

«Il y a beaucoup de logements qui se construisent à Drummondville, mais ce ne sont pas des logements accessibles à tous. Ça crée un certain mouvement, mais le mouvement va prendre plusieurs années à vraiment s’opérer. Les gens qu’on accompagne ne peuvent pas se permettre un loyer de 700 à 900$ par mois», ajoute-t-il.

La hausse des loyers a un impact direct sur l’appauvrissement des ménages locataires. «On a des gens qu’on accompagne et qui versent l’équivalent de 40 à 60% de leurs revenus pour se loger», précise M. Bélanger.

Les locataires se trouvent devant des dilemmes. «Les gens sont confrontés à des choix. Ils peuvent aller dans un logement qui est beaucoup trop dispendieux pour leur revenu. Ça va les pousser à couper dans des besoins essentiels, comme l’alimentation. Ils peuvent aussi choisir de prendre un logement et de ne pas le payer. Ils vont alors tomber en conflit avec le propriétaire.»

Une clientèle diversifiée

Dans la dernière année, M. Bélanger a constaté qu’une clientèle variée utilisait le SARL. «On a majoritairement des personnes seules. Il y a beaucoup de personnes qui sont au début de leur retraite, soit de 50 ans et plus. Après ça, il y a les familles avec des enfants.»

«Contrairement à ce qu’on peut penser, on a appuyé des gens de plusieurs horizons. On n’a pas juste accompagné des gens prestataires de l’aide sociale. C’est probablement ceux qu’on a le moins accompagné. On a accompagné des gens en emploi, en perte d’emploi et des travailleurs à temps plein», complète-t-il.

Un total de deux employés sont attitrés à l’accompagnement de la clientèle. «On a beaucoup de demandes. On n’est pas capable de traiter le dossier quand il entre. C’est malheureux, mais c’est la réalité», amène M. Bélanger. Plusieurs efforts sont tout de même déployés pour assurer une prise en charge immédiate.

Les enjeux de disponibilité et d’accessibilité resteront des défis importants pour les prochains mois. «Ma grande crainte, c’est qu’on ait des gens à la rue. L’année passée, il y a quatre familles qui se sont retrouvées sans logement, à la rue. On fait tout en notre possible pour que ça n’arrive pas.»

Rappelons que l’OHD prévoit construire un immeuble de 48 unités, sur un terrain de la rue Cockburn, face au Centre Marcel-Dionne. Les travaux de construction débuteront d’ici le mois d’avril ou de mai, dépendant de la période du dégel.

 

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