Le marché de l’immobilier est compétitif plus que jamais à Drummondville

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Par Emmanuelle LeBlond
Le marché de l’immobilier est compétitif plus que jamais à Drummondville
La valeur des maisons à Drummondville a augmenté d’environ 30 000$. (Photo : archives)

IMMOBILIER. Faible inventaire de maisons, forte demande des acheteurs et offres multiples. Le marché immobilier de la région de Drummondville connaît un record historique en matière de transactions. Selon les experts du milieu, l’année 2021 s’avère tout aussi compétitive, ce qui est favorable aux vendeurs.

«Ils disaient que 2019 était la meilleure année de tous les temps. Finalement, 2020 a dépassé 2019, même si on a été arrêté pendant deux mois. Ça a été une année record», exprime d’entrée de jeu Pierre Sansoucy, directeur de l’agence Remax à Drummondville.

Selon les données récoltées par M. Sansoucy sur le site Centris, un total de 499 maisons unifamiliales ont été vendues à Drummondville en 2019, ce qui représente une augmentation de 204 ventes comparativement à l’année précédente. «En 2020, il y a eu 524 maisons vendues. La valeur des maisons à Drummondville a augmenté d’environ 30 000$. C’est incroyable.»

D’un côté, la demande est très forte auprès des acheteurs et de l’autre, l’inventaire des résidences est à la baisse. «On a débuté l’année 2020 avec 263 maisons à vendre et l’année s’est terminée avec 126 maisons à vendre. L’inventaire a baissé de 50%», précise M. Sansoucy.

Les offres multiples

Depuis les derniers mois, le marché est très compétitif. «L’aspect des offres multiples est devenu un nouveau joueur. On le voyait plus dans la région de Montréal et de la Rive-Sud, mais c’est rendu dans le Centre-du-Québec», soutient Patrick Charbonneau, directeur de l’agence Via Capitale à Drummondville.

D’ailleurs, un nouveau profil d’acheteur a fait son entrée dans le marché. «On voit arriver une nouvelle battue de personnes qui n’étaient pas prévues. Ces gens proviennent de l’extérieur de Drummondville, comme Montréal. Ils viennent s’établir ici ou ils viennent faire de l’investissement en achetant des immeubles à logements.»

Le coût des résidences a aussi augmenté de manière significative. «Ça a fait en sorte qu’il y a eu une grande progression dans les prix. Généralement, ces personnes viennent d’un marché où les prix sont plus élevés que notre secteur. Ça a fait un effet levier concernant la valeur de nos propriétés», constate-t-il.

Les migrations interrégionales

D’après les données de l’Institut de la statistique du Québec, l’île de Montréal a perdu un nombre important de résidants en 2020. «Montréal a connu des pertes de 35 900 personnes dans ses échanges migratoires avec les autres régions administratives du Québec en 2019-2020. Il s’agit de son plus lourd déficit depuis que les données sont disponibles, soit depuis 2001-2002», est-il inscrit dans leur dernier bulletin sociodémographique.

Les villes comme Drummondville ont rapidement été ciblées par les Montréalais. «Avec les éclosions de COVID-19 des grands centres, les gens ont voulu s’éloigner pour rejoindre les régions. De façon majoritaire, les grands centres ont mis leurs employés en télétravail. Les gens peuvent donc travailler à domicile», explique M. Charbonneau.

Les prédictions

Selon les experts du milieu, les prix continueront de connaître une pression à la hausse. Aussi, les conditions du marché seront toujours favorables aux vendeurs. Les unifamiliales continueront d’être la catégorie de propriété la plus recherchée.

«Concernant les maisons neuves, les entrepreneurs ont de la misère à trouver des matériaux. Quand ils décident de lever une maison, ça prend de huit à neuf mois à la place de trois mois. Il manque de constructions neuves et il n’y a pas beaucoup de maisons à vendre. Ça va débouler à Drummondville, encore plus que l’année passée», estime M. Sansoucy.

Aux yeux de Yanick Dionne, directeur de l’agence Royal LePage à Drummondville, les courtiers immobiliers continueront de surfer sur la vague, tout en évitant les obstacles qui se poseront sur leur chemin.

«Le défi sera de trouver des maisons aux acheteurs. Il y a beaucoup de gens qui commencent à paniquer parce qu’il n’y a pas beaucoup de choix sur le marché», conclut-il.

 

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