Deux fois plus d’appels d’aide au CEPS

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Par Louis-Philippe Samson
Deux fois plus d’appels d’aide au CEPS
Sandrine Vanhoutte, directrice générale du CEPS. (Photo: Ghyslain Bergeron) (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉCOUTE. Le Centre d’écoute et de prévention suicide (CEPS) Drummond reçoit chaque jour une cinquantaine d’appels de gens qui sont en détresse ou qui ont simplement besoin de se sentir écouté. Depuis le début de la pandémie, l’organisme a doublé son effectif pour répondre à une demande croissante.

L’annonce du second confinement, accompagnée d’un couvre-feu, a causé un certain découragement qui s’est fait sentir sur les lignes d’écoute. «Il y a beaucoup d’incompréhension et les anxieux deviennent plus anxieux. Par contre, le bon signe, c’est qu’ils nous appellent. Ils ne vivent pas tout seuls avec leur détresse non plus. Depuis le début de la pandémie, on a doublé le nombre d’appels qui rentrent», a commenté Sandrine Vanhoutte, directrice générale du CEPS.

Pour réussir à accomplir son mandat, le CEPS a pu compter sur l’aide de plusieurs partenaires qui l’ont appuyé financièrement. «On a eu de l’aide de Centraide et des caisses Desjardins pour ajouter une employée. Dès le début de la première vague de la COVID, on savait qu’il y aurait une augmentation de la demande pour nos services. Donc, on a fait des demandes d’aide financière à plusieurs endroits qui nous ont permis de doubler notre effectif», a ajouté Mme Vanhoutte.

Afin de ne pas épuiser ses employés et bénévoles, le CEPS tenait à augmenter son personnel proportionnellement à la hausse de la demande pour ses services. On a également ouvert le programme d’aide aux employés à tous et la direction demeure alerte aux signes d’épuisement.

Lors d’une année normale, le CEPS reçoit environ 7 000 appels. En date du 31 décembre, l’organisme avait déjà répondu à 10 000 appels, alors qu’il reste encore trois mois à l’exercice de comptabilisation annuelle. Au total, incluant les appels d’aide entrant et sortant, ce sont en moyenne 50 appels qui ont lieu chaque jour, la barre des 75 téléphones a aussi été franchie pour la première fois. Sur une semaine, le cap des 350 appels est facilement atteint.

À l’écoute

Le centre remplit un mandat autant d’écoute, de prévention que de gestion de crise suicidaire. La directrice générale évalue que les appels d’écoute représentent environ 55% du volume contre 45% pour les gens qui sont en crise suicidaire.

Bien que la pandémie représente une source d’inquiétudes, ce sont ses dommages collatéraux qui semblent affecter le plus la clientèle du CEPS. «Les gens ne nous parlent plus tant de la pandémie. Ils vont nous parler beaucoup de la solitude, de l’anxiété, de l’ennui et des difficultés, soit avec les enfants à la maison, de gérer les pertes d’emploi, le retour au travail qui n’arrive pas. Le confinement, ça vient s’ajouter, mais je pense que c’est un rien par rapport au reste. Les gens ne voient pas le bout, quand ça va finir non plus», a rapporté Sandrine Vanhoutte.

Le personnel est formé pour détecter les idées suicidaires et à aider à faire grandir la partie qui veut vivre chez la personne en crise. De plus, le CEPS effectue des suivis, avec les gens qui en ont besoin, aussi rapidement que quelques heures après un premier appel, tout dépendant de la situation.

Le CEPS reçoit aussi un volume d’appels plus important en début d’après-midi et le soir entre 20h et 22h. Les gens qui contactent le centre sont autant des jeunes que des travailleurs ou des personnes âgées. En permanence, il y aura toujours deux intervenants qui seront prêts à répondre au téléphone.

Si jamais vous avez des idées noires ou éprouvez le besoin de parler à quelqu’un de vos difficultés, la ligne d’écoute du CEPS est accessible de 8h30 à 22h et le service de prévention suicide est disponible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept au 819-477-8855.

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