Du journalisme à l’enseignement

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Par Marilyne Demers
Du journalisme à l’enseignement
Caroline Lepage enseigne à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, à Saint-Hyacinthe. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Sans faire une croix sur le métier de journaliste, Caroline Lepage a décidé de faire le saut en enseignement à l’âge de 45 ans.

«Ça faisait environ 20 ans que j’étais en journalisme, j’avais touché pas mal à tout. J’essayais d’envisager la suite. Je suis une personne qui aime beaucoup la nouveauté, les nouveaux défis, apprendre de nouvelles choses. J’avais l’impression d’avoir fait le tour du jardin», explique Caroline Lepage, qui signe des articles comme pigiste pour le Journal de Montréal depuis 2014.

Caroline Lepage. (Photo Ghyslain Bergeron)

Bien au fait de l’actualité, c’est la pénurie de professeurs dans les écoles qui l’a interpellée. «En voyant les reportages qui se faisaient de plus en plus insistants sur le manque de personnel, j’ai décidé d’envoyer un courriel à différentes commissions scolaires. J’ai eu quatre réponses positives sur quatre, dont trois officielles. J’ai été convoquée en entrevue», raconte celle qui détient un baccalauréat en études françaises.

«Quand j’ai commencé mon premier emploi en journalisme à la télévision locale de Drummondville, j’ai donné mon nom au Centre de langues internationales Charpentier (CLIC) pour offrir des cours. À l’époque, c’était très populaire pour les cours d’anglais, mais il commençait à avoir une demande pour des cours de français. Souvent, c’étaient des travailleurs, des adultes qui venaient d’autres pays et qui avaient besoin de parler français pour être fonctionnels dans leur milieu de travail. J’ai commencé à travailler les soirs, les fins de semaine et ç’a perduré», poursuit la Drummondvilloise, qui a aussi travaillé à L’Express.

Avant même le début de la pandémie, Caroline Lepage a remplacé dans des classes de secondaire 4 et 5. «Pendant ce temps, j’avais encore des contrats en journalisme et je me suis retrouvée à enseigner à temps plein. J’étais très occupée», lance-t-elle.

Durant l’été, elle a conjugué journalisme et enseignement en étant pigiste au Journal de Montréal et professeure à des camps pédagogiques. Puis, elle a accepté un contrat à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, qui compte quelque 2 000 élèves, pour l’année scolaire en cours. «J’enseigne auprès d’élèves de 4e et 5e secondaire, en plus d’offrir du soutien COVID-19. J’ai huit groupes», indique-t-elle.

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Caroline Lepage reconnaît que la crise des médias entraîne des incertitudes, mais n’a que de bons mots pour la profession de journaliste. «J’ai adoré ce métier-là. D’ailleurs, mon but n’est pas de faire une croix sur le journalisme.»

Si elle est heureuse de renouer avec les règles de grammaire, transmettre son savoir à des adolescents est un défi qu’elle souhaite relever. «Comme journaliste, on a le souci d’intéresser les gens. En enseignement, on a le défi d’intéresser une autre génération. Il y a un partage qui est intéressant avec les jeunes», soutient-elle.

«Je fais le saut. On verra comment va se dérouler l’année, mais je pense que ça vaut la peine d’essayer. L’avenir dira si c’est concluant», ajoute Mme Lepage, qui pourrait, si elle le souhaite, suivre une formation pour décrocher son brevet d’enseignement.

Étant encore au début de son changement de carrière, croit-elle qu’il soit trop tard pour se réorienter? «Il me reste encore 20 ans, minimum. Mon idole, c’est Janette Bertrand. Moi, j’aimerais travailler toute ma vie. J’aime ce que je fais, je suis passionnée. Donc est-ce qu’il est trop tard? Non», répond-elle sans hésiter.

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