Maquiller sur les plateaux de télévision, un rêve devenu réalité

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Par Emmanuelle LeBlond
Maquiller sur les plateaux de télévision, un rêve devenu réalité
Marie-France Ménard est passionnée par le maquillage depuis son jeune âge. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Marie-France Ménard est passionnée par le maquillage depuis son adolescence. À ses yeux, ce métier non conventionnel était inaccessible. Portée par l’ambition, la Drummondvilloise a surmonté ses peurs pour se lancer dans cette aventure en réalisant ses rêves les plus fous, dont celui de travailler sur les plateaux de télévision.

«Quand j’étais jeune, je ne pensais pas que c’était possible de devenir maquilleuse. C’était un métier qui n’était pas traditionnel. Dans ma famille, tout le monde étudiait à l’université ou dans le domaine de la santé. Pour moi, être maquilleuse à Drummondville, c’était inaccessible», confie-t-elle.

Pourtant, la jeune femme avait bel et bien un talent dans ce domaine. «J’ai toujours eu de la facilité là-dedans, mais je me disais que c’était un passe-temps. Finalement, j’ai continué mon parcours scolaire jusqu’au Cégep pour devenir professeure. Je voulais devenir enseignante en éducation physique», explique-t-elle.

Avant d’entamer l’université, Marie-France Ménard avait le pressentiment qu’elle n’était pas à sa place. «Je me suis rendu compte que j’aimais l’école, mais pas assez pour vivre dans une école toute ma vie. Je suis plus artistique.»

À l’âge de 24 ans, la Drummondvilloise a décidé de suivre ses convictions en s’engageant dans une formation en maquillage au Collège LaSalle à Montréal. «Je suis arrivée à l’école et c’était facile pour moi. Je regardais une technique et je la refaisais. C’était inné», témoigne-t-elle.

L’univers des plateaux de télévision

Lorsque Marie-France Ménard a terminé sa formation, son objectif était de se faire connaître dans le milieu. «J’ai foncé. Je suis allée ouvrir des portes partout où c’était possible d’avoir un métier. Finalement, j’ai fait des contrats non rémunérés avec une photographe qui était en contact avec un réalisateur de TVA Sports.»

De fil en aiguille, la Drummondvilloise a intégré l’équipe d’une émission de télévision au canal sportif. «On était tout le temps sur la route. Je me promenais à travers le Québec, comme Boisbriand, Victoriaville, Sherbrooke et Drummondville. On se promenait dans les arénas pour le hockey junior. J’ai fait ça pendant quatre ans», se remémore-t-elle.

La maquilleuse a dû faire preuve de polyvalence lors de sa présence sur les plateaux de télévision. «Je faisais souvent les mises en plis, en plus de faire le maquillage, soutient-elle. Pour le maquillage, je devais vraiment être minutieuse parce qu’à la télévision, on voit tous les défauts. C’est très révélateur. Le réalisateur voulait que le visage ne soit pas lumineux. Même si la personne avait chaud, il ne fallait pas qu’elle soit rouge.»

Marie-France Ménard avait des directives précises pour son travail. «Les réalisateurs veulent des maquillages naturels, tout en ressortant les yeux. Souvent, je maquillais dans des tons de bruns. Je prenais du rouge à lèvres près de la couleur de lèvre de la personne. Si je mettais un rouge à lèvre rouge vif, on pouvait perdre l’attention du téléspectateur. On veut se concentrer sur le contenu de l’émission.»

La rapidité était de mise. «J’avais beaucoup de temps avant le tournage pour faire le maquillage parce que les techniciens installaient les caméras. En cours de tournage, j’avais entre les pauses publicitaires pour retoucher tout le monde. Il fallait vraiment que je coure», affirme-t-elle.

L’artiste a aussi fait ses preuves à Radio-Canada. «J’ai travaillé pour les gens du bulletin de nouvelles le matin. Je les préparais avant qu’ils partent pour les tournages. J’arrivais à 10h. Je maquillais aussi les journalistes pour le téléjournal à 18h puis pour les chroniques qu’ils donnaient dans la journée.»

Le Duo

Par son expérience à la télévision, Marie-France Ménard a constaté que le maquillage et la coiffure étaient des disciplines complémentaires. C’est pour cette raison qu’elle a décidé d’ouvrir son propre salon dans son patelin. «À Drummondville, j’étais la première à lancer un concept comme ça, en étant spécialisé autant en maquillage qu’en coiffure.»

Depuis les dernières années, la maquilleuse a réduit les contrats sur les plateaux de tournage pour se rapprocher de sa famille. «Je suis contente de pouvoir faire maintenant une conciliation avec le travail et la famille et surtout, de pouvoir en vivre. Je ne pensais pas réussir toutes ces étapes-là. J’ai touché à toutes les sphères de mon métier. J’ai touché à la mode, à la télé et aux mariages. En télévision, je ne pensais pas me rendre là aussi rapidement», avoue-t-elle.

Dans tous les cas, la Drummondvilloise désire que le domaine du maquillage soit reconnu à sa juste valeur. «On est présent dans tous les événements importants. Le visage, c’est la première partie du corps qu’on regarde chez une personne. Quand tu arrives dans un nouvel emploi, c’est important d’avoir une belle présentation», conclut-elle.

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