HOCKEY. Les Voltigeurs de Drummondville pourraient-ils bientôt arborer un nouveau logo? Après avoir refusé la proposition d’une agence montréalaise, qui lui suggérait de moderniser son image de marque, l’organisation soutient qu’un tel projet ne fait pas partie de ses plans à court terme.
Cette proposition de logo, qu’on peut voir sur le site web de l’agence Roberge design & branding, montre un soldat empoignant une torche enflammée. Le nom de l’équipe apparaît sous cette image tandis que le traditionnel «V» est déplacé sur les épaules du chandail. Le rouge, le noir et le blanc demeurent les trois couleurs à l’honneur, avec une touche de gris.
Le président des Voltigeurs, Éric Verrier, a confirmé à L’Express que son organisation a décliné l’offre de l’agence Roberge.
«C’est lui qui est arrivé avec cette proposition. Ce n’est pas nous qui lui avons donné ce mandat. On a écouté son offre, qui était bien étoffée, mais on l’a refusé. C’est un beau logo, mais c’est l’image d’un Patriote, pas celle d’un Voltigeur. Le conseil d’administration en est aussi venu à la conclusion qu’on n’avait pas le budget pour ça», a expliqué Éric Verrier, qui entend demander à l’entreprise de retirer ces images de son site web.
Le président des Voltigeurs a assuré qu’un changement de logo ne fait pas partie des plans de l’organisation à l’heure actuelle. «On ne changera pas de logo à court terme. Dans le contexte de la COVID, notre budget ne nous le permet pas. Présentement, on se demande plutôt comment faire pour passer à travers la crise.»
Fusil assumé, concours annulé
Le récent mouvement lancé par les équipes de sport professionnel, telles que les Redskins de Washington, les Indians de Cleveland ou les Eskimos d’Edmonton, qui changeront de nom et de logo en raison de connotations racistes, pourrait-il aboutir par une réflexion semblable chez les Voltigeurs? En choisissant de remplacer le fusil qu’on aperçoit sur le logo actuel, l’organisation pourrait éliminer toute trace de violence dans son image.
«La question du fusil, on n’y pense pas pour l’instant. Cette image est historique : elle se rapporte à celle d’un soldat du régiment des Voltigeurs. Ce n’est pas un fermier ni un comptable qui est sur notre chandail : c’est un soldat», a tranché Éric Verrier, en faisant référence au fameux régiment militaire qui a fondé la colonie de Drummondville en 1815.
En avril dernier, les Voltigeurs ont pourtant lancé un concours afin de trouver un logo soulignant leur 40e anniversaire, qui aura lieu lors de la saison 2021-2022. Une bourse de 10 000 $ devait être remise au gagnant, mais l’organisation a finalement fait marche arrière.
«On a lancé ce concours un peu trop rapidement, sans trop d’analyse. Il y a eu un manque de communication, c’est pourquoi le concours est annulé. Pour notre 40e anniversaire, on va y aller juste avec un écusson, comme on avait fait pour notre 35e. On a aussi pensé à créer un troisième chandail, comme pour notre 30e anniversaire, mais on ne veut pas investir là-dedans», a expliqué Éric Verrier.
Depuis 1982, les Voltigeurs ont arboré quatre logos différents. La version actuelle date de 2004, mais quelques modifications ont été apportées au chandail en 2016.
«Un outil de promotion»
Se décrivant comme un spécialiste dans la création d’images de marque, le propriétaire de l’agence Roberge design & branding, André Roberge, a confirmé avoir approché les Voltigeurs le printemps dernier, avant même la tenue du concours lancé par le club.
«Je suis spécialisé dans le design de logos sportifs. Je trouvais que les Voltigeurs méritaient un meilleur logo pour gagner en crédibilité et en professionnalisme. Une organisation sérieuse et respectée ne mérite pas une caricature comme logo. J’ai travaillé un bout de temps sur ce projet-là. J’ai sorti l’artillerie lourde pour créer un symbole fort, une image percutante qui inspire le courage et la détermination des joueurs et qui respecte l’héritage militaire du club», a raconté André Roberge, qui dit avoir vécu son adolescence à Drummondville.
«Au départ, j’ai senti un intérêt favorable et de l’enthousiasme de la part des Voltigeurs, mais ils ont refusé. À la place, ils ont choisi de lancer un concours, mais j’ai préféré tourner la page sur cette histoire. C’est dommage, car je pense qu’il y avait un momentum avec leur 40e anniversaire. Ça aurait pu marquer le coup et relancer l’organisation après la pandémie», a ajouté l’entrepreneur.
Sur la page web de son agence, André Roberge a partagé des logos de diverses entreprises, mais la majorité d’entre eux n’ont jamais été adoptés officiellement par ces organisations. Outre le logo refusé par les Voltigeurs, on retrouve des identités imaginées pour le Rocket de Laval, l’Impact de Montréal, les Caisses Desjardins et la Sûreté du Québec. L’entrepreneur se défend de susciter la confusion chez les internautes en présentant ces images comme «une nouvelle expression de la marque».
«Avec toutes les heures que j’ai mises dans ces réalisations, je veux que les gens les voient. Pour moi, c’est un outil de promotion de mon travail», a-t-il expliqué.
Sur son site web, André Roberge conclut son message en affirmant que «le sentiment de fierté et d’adhésion qui émane de cette image a le potentiel de contribuer étroitement au succès de l’équipe, non seulement auprès de ses joueurs, mais aussi dans le cœur de ses supporteurs et de ses commanditaires. En se dotant d’une image professionnelle, les Voltigeurs rayonnent désormais au sein de toute la ligue. Elle inspire, rassemble et suscite l’engagement.»