Un projet original sur la cohabitation intergénérationnelle au Cégep de Drummondville

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
Un projet original sur la cohabitation intergénérationnelle au Cégep de Drummondville
(Photo : Gracieuseté)

GÉRONTOLOGIE. La cohabitation intergénérationnelle est un concept qui demande à être mieux documentée scientifiquement et c’est ce que le Cégep de Drummondville se prépare à entamer avec un projet fort original.

À l’heure où la pandémie de COVID-19 laisse à notre société moultes leçons sur la manière de vivre avec les personnes aînées, le Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG) du Cégep de Drummondville mènera une recherche novatrice en permettant à des étudiants d’obtenir un hébergement complet (studio) et au minimum un repas par jour en échange de 40 heures de bénévolat dans une résidence pour personnes âgées (RPA).

Trois des Résidences Pelletier (Centre d’hébergement St-Joseph, Jardins de la Cité et Centre d’hébergement Nicolet) ont embarqué dans le projet qui verra le jour à l’automne 2021, et ce pour une durée de 12 mois.

Si l’avantage est évident pour l’étudiant qui sera logé gratuitement, Nathalie Mercier, directrice du CCEG, voit beaucoup plus loin les bénéfices que pourront en tirer les différents partenaires avec l’objectif de favoriser la cohabitation intergénérationnelle dans les résidences pour aînés.

«Après avoir minutieusement choisi les étudiants le printemps prochain, à raison d’un ou deux par résidence, nous allons entreprendre ce projet, en collaboration étroite avec le gestionnaire de la RPA, avec l’idée de mieux comprendre les liens qui peuvent être tissés entre les générations sur une base quotidienne. Le concept de cohabitation intergénérationnelle n’est pas encore bien documenté, ni évalué rigoureusement», souligne-t-elle.

Selon elle, cette expérience portera éventuellement ses fruits au-delà des résidences pour personnes aînées et posera des jalons vers une meilleure compréhension des impacts dans l’établissement de maisons bigénérationnelles, un intérêt de plus en plus marqué dans la foulée des conséquences du confinement imposé par la Santé publique. «On constate que nos aînés ne veulent plus vivre comme ça, d’être ghettoïsés», dit-elle.

«Bien sûr, il faudra voir de quelle sorte de bénévolat on parle. Nous avons reçu une subvention de 50 000 $ du Secrétariat à la jeunesse du Québec, qui servira à la formation des étudiants, à déployer des outils dans le cadre de notre recherche et à faire les suivis nécessaires. Il faut reconnaître que le projet a un coût pour le Groupe Pelletier, qui aura à laisser l’une de ses chambres à l’étudiant, mais, en échange, il aura des bras pour aider à certaines tâches qui seront définies ultérieurement. Une de celles-là pourrait être d’accompagner les aînés dans la manipulation de différents appareils technologiques. Chose certaine, il y a une richesse à exploiter dans les relations intergénérationnelles, chacun peut apprendre beaucoup de l’autre, y compris une expérience très formatrice pour les étudiants qui leur sera profitable toute leur vie».

Nathalie Mercier souhaite que, à la suite de la réalisation de ce projet, les RPA participantes soient suffisamment outillées pour poursuivre la cohabitation intergénérationnelle, de même que d’autres RPA de la région du Centre-du-Québec ou du Québec. Elle tient à préciser que le CCEG est le seul centre collégial spécialisé sur le vieillissement en recherche appliquée au Canada. Le CCEG est aussi un Centre collégial de transfert de technologies.

D’autres projets liés à la gérontologie, pour lesquels des fonds ont été octroyés, seront annoncés d’ici la fin de l’été.

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