Les travailleurs guatémaltèques finalement dans les champs

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Par Ghyslain Bergeron
Les travailleurs guatémaltèques finalement dans les champs
Les travailleurs guatémaltèques procèdent actuellement à la plantation des boutures. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CHANVRE. Après un an d’attente, l’entreprise La feuille verte de Saint-Cyrille a ouvert vendredi matin ses portes à neuf Guatémaltèques venus prêter main-forte pour la saison estivale.

Les travailleurs devaient arriver au pays le 1er juin, mais des délais ont repoussé l’arrivée des futurs employés de quelques jours. «Nous étions confiants, mais pendant quelques jours, il ne se passait rien sur les plateformes Web qui nous permettent de connaître l’état des dossiers des travailleurs. Avec la fermeture de plusieurs frontières, il y avait de quoi se poser des questions. Tout d’un coup, ça s’est mis à bouger, à notre grand soulagement. On aurait pu faire sans, mais nous aurions eu de la broue dans le toupet! Je suis fébrile, car ça fait des années que j’attends ça», a lancé Dany Lefebvre, PDG de l’entreprise.

Les travailleurs ont aussi découvert les produits Kombuchanv. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Après avoir fait leur quarantaine dans une maison spécialement aménagée pour eux à Saint-Cyrille, les neuf travailleurs masculins ont reçu une belle surprise avant d’entrer au boulot, vendredi. «Je leur ai donné des t-shirts personnalisés, des pantalons, des souliers de travail et une casquette afin qu’ils aient un sentiment d’appartenance à l’entreprise. Il y en a qui avait les larmes aux yeux», a raconté M. Lefebvre.

De plus, à l’usine du 4e rang, un espace a été consacré à eux afin de limiter les contacts avec les autres employés en cette période de crise.

Pour les six prochains mois, ces Guatémaltèques procéderont à la plantation de 25 000 boutures de plants de chanvre dans les champs adjacents à l’entreprise. Ils seront aussi assignés à d’autres tâches en cas de pluie ou de diversification de la production.

«Ils en sont tous à leur première fois au Canada. On veut que ce soit récurent, car ils vont déjà connaître le travail à faire. Il va se créer un lien de confiance avec eux. On a un beau groupe, ils sont vraiment respectueux de ce qu’on leur demande», a ajouté M. Lefebvre.

Quitter sa famille
Gabriel a quitté sa famille et sa femme enceinte pour venir travailler au Canada. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Leur arrivée signifie aussi un départ. Un départ pas toujours facile pour ces travailleurs âgés de 21 à 36 ans. Ils ont laissé derrière eux parents, amis et famille.

Gabriel, le plus jeune du groupe, deviendra papa dans quelques semaines. Mais ses proches l’ont encouragé quand même à venir travailler au pays. «Le père de ma conjointe est déjà venu travailler au Canada. Il m’a beaucoup aidé dans les démarches. Je suis un peu préoccupé par la naissance de mon deuxième enfant, mais la famille va aider ma conjointe en attendant que je revienne. Il aura déjà quelques mois à mon retour, mais au moins il y a Internet. On va pouvoir se parler», a-t-il raconté.

Malgré la barrière de la langue, tout se déroule comme prévu. «J’ai déjà une bonne connaissance de l’espagnol. Une de mes employées, Erika, est ici depuis 1 an et demi, alors elle parle bien français, ça va faciliter l’intégration. Nous avons eu d’excellents conseils de la direction des couvoirs Boire & Frères qui ont l’expertise des travailleurs étrangers. Il faut leur expliquer comment ça fonctionne ici afin de limiter des situations désagréables», a terminé Dany Lefebvre, fier de tout le travail déjà accompli, en milieu de journée.

Les gars sont heureux ce matin 🇬🇹😍🇬🇹

Posted by Dany Lefebvre on Friday, June 19, 2020

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