Incursion dans l’unité de dépistage mobile

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Par Cynthia Martel
Incursion dans l’unité de dépistage mobile
(Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

CORONAVIRUS. L’Express a récemment pu observer le travail accompli quotidiennement par l’équipe qui œuvre au sein de l’unité de dépistage mobile de Drummondville, lors d’une incursion dans cet autobus complètement transformé.

Il est 10 h lorsque l’auteure de ces lignes et le photographe se présentent dans le stationnement de la Place Charpentier, endroit où sera garé l’autobus toute la journée. Les membres de l’équipe, au nombre de sept incluant le chauffeur, ont déjà rencontré huit personnes en 30 minutes. Tous nous accueillent dans la bonne humeur, arborant un sourire dans les yeux. La passion et la motivation sont perceptibles et semblent l’emporter sur la fatigue.

Annie Deschambeault coordonne les activités de la clinique de dépistage mobile. (Photo – Ghyslain Bergeron)

«L’équipe a fait beaucoup de temps supplémentaire ces dernières semaines, mais quand on a parlé du projet d’unité mobile, tous étaient enthousiastes et le trouvaient super. Tout le monde a embarqué sans hésiter», souligne Annie Deschambeault, chef de service de la prévention et gestion intégrée des maladies chroniques et des groupes de médecine de famille (GMF) et pilier du personnel œuvrant au sein de la clinique d’évaluation et de l’unité de dépistage mobile.

10 h15 : Une dame arrive. Elle s’inquiète de certains symptômes que son fils, dix ans, présente. C’est Rachel Bouchard, intervenante psychosociale, qui est son premier contact.

«C’est moi qui vois tous les usagers en premier. On commence par discuter des symptômes, ensuite je leur pose des questions comme : Habitez-vous seul? Avez-vous des enfants et vont-ils à l’école? Connaissez-vous des personnes âgées? Cela me permet de détecter ou non des signes de détresse. Au fil de la conversation, les gens s’ouvrent, en général. Mais je remarque que les gens s’en sortent relativement bien, que le confinement n’a pas causé trop d’effets indésirables, mais ils ont besoin d’en parler», explique-t-elle à L’Express.

Rachel Bouchard, intervenante psychosociale. (Photo Ghyslain Bergeron)

Après l’évaluation, Mme Bouchard lui suggère de revenir avec son garçon pour que celui-ci subisse un dépistage. Il sera l’un des rares enfants ayant été testés dans l’unité mobile jusqu’à ce jour.

«Nous n’avons pas de clientèle type, je dirais que c’est hybride : autant des hommes que des femmes, des personnes âgées que des plus jeunes, mais il n’y pas beaucoup d’enfants (…) Il faut dire aussi que c’est environ la moitié des personnes qui se présentent qui se fait tester», avait indiqué Mme Deschambeault, quelques minutes avant.

10 h 30 : Justin, le jeune garçon, se présente avec sa maman. Avant de subir le dépistage, il doit suivre un protocole clairement expliqué par les professionnels, lesquels savent mettre en confiance les usagers.

On lui demande de se laver les mains, puis, un oxymètre de pouls lui est installé sur le bout de son doigt pour quantifier sa saturation.

«C’est un virus qui s’attaque beaucoup aux poumons. Si la saturation est en bas de 93 et une respiration de 24, c’est un cas sévère, donc il va directement à l’urgence», indique Patricia Bianki, infirmière.

Après avoir mis un masque, se laver les mains et s’être inscrit auprès de l’agente administrative, Justin est invité à s’asseoir dans l’un des deux cubicules destinés au dépistage.

Sur un ton rassurant et accueillant, l’infirmière lui explique comment elle va procéder : «Le prélèvement se fait au niveau de la gorge et ensuite du nez».

Justin doit enlever son masque et se moucher afin de «sortir les petites cellules nécessaires à un bon prélèvement». Il se lave les mains à nouveau.

L’écouvillon est inséré une quinzaine de secondes dans son nez. Il ne bronche pas d’un poil. Il ne fait que toussoter.

«Il a bien fait ça. Il y a des adultes que c’est moins bien que ça!» lance Mme Bianki.

À la sortie de Justin, une dame dans la soixantaine attend son tour. Le personnel, toujours aussi motivé, répète le même protocole.

(Photo – Ghyslain Bergeron)

«Oui, c’est une clinique mobile de dépistage, mais on pourrait aussi ajouter les mots enseignement et éducation. On donne beaucoup d’informations sur le port du masque (comment le mettre, l’enlever sans se contaminer et l’entretenir) de même que sur les symptômes. L’équipe contribue aussi à ce que le déconfinement se passe de façon sécuritaire en répétant les consignes», conclut Mme Deschambeault.

 

De jour en jour

Voici le nombre de tests de dépistage réalisés quotidiennement depuis l’inauguration de l’unité mobile jusqu’au 5 juin.

2020-05-18 : 0
2020-05-19 : 16
2020-05-20 : 145
2020-05-21 : 8
2020-05-22 : 18
2020-05-25 : 43
2020-05-26 : 55
2020-05-27 : 9
2020-05-28 : 11
2020-05-29 : 11
2020-06-01 : 12
2020-06-02 : 7
2020-06-03 : 18
2020-06-04 : 43
2020-06-05 : 25
Total : 421

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