La réouverture, un casse-tête pour les CPE

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Par Emmanuelle LeBlond
La réouverture, un casse-tête pour les CPE
Ce local accueillera, lundi prochain, une éducatrice et quatre enfants. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

FAMILLE. Au centre de la petite enfance (CPE) Plumeau-Soleil, le personnel s’affaire aux derniers préparatifs pour accueillir les enfants lundi prochain. Réaménagement des locaux, apposition des pastilles de distanciation sociale, livraison du matériel de protection : une restructuration complète est en train de s’opérer.

Une première mise à niveau a été réalisée au début du mois d’avril dans le cadre des services de garde d’urgence. Lors de cette période, le CPE Plumeau-Soleil acceptait entre deux et neuf enfants par jour.

«Pour la semaine prochaine, on ouvre à 30% de nos capacités. J’aurais pu avoir une clientèle plus grande, mais j’aime mieux ouvrir graduellement. Je ne me rends pas à 50% avant la semaine prochaine ni celle qui va suivre», précise la directrice générale Stéphanie Fréchette. Un total de 21 enfants se présenteront au CPE dès la semaine prochaine.

La réouverture partielle du 11 mai apporte son lot de nouvelles mesures. Entre autres, les locaux du CPE ont été réaménagés de A à Z afin de répondre aux mesures de distanciation sociale. «Mes éducatrices ont mis des collants par terre pour délimiter les zones de jeu. Certaines ont mis un petit ‘’x’’ pour que les enfants se tiennent dans ce coin-là. Elles ont préparé des bacs de jeux individuels pour chaque enfant pour éviter qu’ils se partagent les jouets», explique la directrice générale.

Stéphanie Fréchette, directrice générale au CPE Plumeau-Soleil, se prépare à la réouverture graduelle. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«Avant ça, les enfants se promenaient dans les airs de jeux de manière aléatoire. Ils avaient un vaste choix quotidien. Maintenant, le seul choix que l’enfant va avoir, c’est de choisir sa station de jeu pour la journée. Au niveau de leur liberté, c’est sûr que ça va être diminué», concède Marie-Claude St-Jacques, une éducatrice à l’enfance au CPE.

Jeu, repas, dodo : les enfants devront rester dans leur zone, lors des activités à l’intérieur. L’éducatrice prédit une gestion importante auprès des plus petits : «Il va falloir que l’enfant comprenne ça. Si on est dans les quatre ans, c’est facile à expliquer les microbes et les virus. La méthode de transmission est facilement explicable. Le défi est de dire aux 18 mois et aux deux ans de garder leurs distances.»

Le même principe s’applique aux jeux extérieurs. «On a délimité des zones dans la cour pour respecter les ratios, c’est-à-dire une éducatrice pour quatre enfants. Avant, les enfants jouaient ensemble dans toute la cour. Là, on essaie de ne pas mélanger les groupes d’enfants», mentionne Stéphanie Fréchette.

D’ailleurs, des pastilles ont été apposées sur le sol quand les parents viennent porter leur enfant.

Matériel de protection

Au CPE Plumeau-Soleil, les éducatrices porteront un uniforme à partir de la semaine prochaine. Elles revêtiront notamment une visière et un masque lorsqu’elles travailleront à l’intérieur. «J’ai décidé que j’allais acheter des uniformes d’infirmière pour mes éducatrices. L’éducatrice va entrer ici et s’habiller avec ses vêtements de travail. Elle va passer sa journée avec ses vêtements de protection et à la fin de la journée, elle va enlever ses vêtements pour les mettre au lavage», ajoute la directrice générale.

Des mesures sanitaires semblables se feront auprès des enfants. Les vêtements de rechange, les couvertures et les draps resteront au CPE afin d’être lavés directement dans l’installation.

Marie-Claude St-Jacques est une éducatrice à l’enfance qui a plus de vingt ans d’expérience. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Les éducatrices intégreront la désinfection dans leur routine. «On n’avait pas l’habitude de désinfecter trois fois par jour. On faisait de la désinfection quotidienne, mais pas autant qu’aujourd’hui. Le carré de sable, on touchait rarement à ça, c’était désinfecté une fois par semaine. Là, c’est tous les jours», souligne Marie-Claude St-Jacques. Le lavage de main fréquent devra aussi devenir un réflexe chez les éducatrices.

Face à cette nouvelle réalité, Marie-Claude St-Jacques est consciente que les éducatrices devront s’ajuster sur le terrain: «On s’est adapté pour l’accueil de lundi, mais tout n’est pas coulé dans le béton. On pense qu’on est bien enligné, mais probablement qu’on va s’apercevoir au fil des semaines qu’il y a des lacunes et des choses à réajuster.»

Quant à la directrice générale, elle anticipe l’arrivée des prochaines semaines: «Éventuellement, on va avoir un manque d’éducatrices. Pour 30%, ça va toujours. À 50%, je ne sais pas à quoi ça va ressembler. Il y a déjà quatre éducatrices qui ne peuvent pas venir travailler. Je tombe avec moins de personnel, mais avec autant d’horaires.»

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