Sébastien Schneeberger a perdu son père dans des circonstances dramatiques

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Par Jean-Pierre Boisvert
Sébastien Schneeberger a perdu son père dans des circonstances dramatiques
Hansruedi Schneeberger (Photo : Gracieuseté)

Le malheur a frappé la famille de Sébastien Schneeberger en fin de semaine dernière alors que son père, Hansruedi, est décédé dans des circonstances dramatiques.

Sur sa page Facebook, le député de Drummond/Bois-Francs de la CAQ raconte comment ça s’est passé : «Il nous a quittés samedi après son petit déjeuner. Malheureusement, nous l’avons appris seulement dimanche vers midi. N’ayant pas de réponse après deux appels dimanche matin, ma sœur (Cindy) s’est rendue à sa maison et a vu la terrible scène. Imaginez ma mère, atteinte de sclérose en plaques sévère et malencontreusement paraplégique, clouée dans sa chaise, qui ne pouvait appeler personne, n’étant pas proche de son téléphone adapté. Mon papa a souffert d’un malaise cardiaque. C’est ainsi que ma mère a passé 28 heures avec son mari gisant à côté d’elle totalement impuissante avant l’arrivée de ma sœur».

Il ajoute : «Mon père était un aidant naturel de la plus grande dévotion. Depuis 20 ans, il s’occupait de ma mère tous les jours, en lui donnant à boire et à manger, il l’assistait pour les soins du corps, la couchait, se levait toutes les nuits pour les toilettes et l’habillait le matin. Parfois, il trouvait ça dur, mais il ne l’a jamais abandonnée! Je pense qu’il a respecté son engagement de mariage, pour le meilleur et le pire. Papa, tu as gagné ton ciel. Tu vas nous manquer. Bon voyage».

Sébastien Schneeberger a accepté, après hésitation, de livrer une part de ses émotions lors d’un entretien avec le journal aujourd’hui, journée d’anniversaire de sa mère de surcroît.

«Ce n’est pas évident. On est à se demander où elle pourrait être placée. On n’a pas le goût de l’envoyer dans un CHSLD. Il y a 14 ans, elle avait été dans un CHSLD et nous sommes allés la chercher après seulement une semaine. Ma mère n’arrivait pas à discuter avec les autres dont certains avaient des troubles cognitifs. Bien qu’elle soit paraplégique, elle a encore toute sa tête et possède une excellente mémoire. Avant Facebook, elle me disait souvent : n’oublies pas aujourd’hui c’est la fête d’un de tes amis… Ma sœur est sur place depuis 48 heures, j’irai la remplacer plus tard aujourd’hui», a précisé celui qui a accepté d’être porte-parole régional de la Semaine de la sclérose en plaques, du 24 au 30 mai.

Québécois depuis 1987

La famille Schneeberger est arrivée au Québec le 27 août 1987 en provenance de la Suisse romande (partie française). Sébastien venait d’avoir 14 ans.

«Mon père lisait beaucoup. Il était abonné à La Presse, puis à La Tribune puis au Journal de Montréal. Il aimait commenter l’actualité et l’injustice le révoltait. Il a contribué sans le savoir à l’éveil d’une conscience politique chez moi. Il n’était pas un gauchiste à proprement parler, mais s’il lui arrivait de dénoncer les mêmes problématiques que Québec Solidaire, il n’arrivait pas aux mêmes conclusions pour les régler. Pour lui, la liberté individuelle était sacrée, mais elle s’accompagnait d’importants devoirs citoyens. En Suisse, le service militaire est obligatoire. Il existe toutefois la possibilité d’effectuer un service civil, mais dans ce cas on paye plus d’impôts. Cela développe un fort esprit de citoyenneté… Il était allé en Iraq en 1977 pour y construire une immense aérogare pouvant loger un 747. Il était parti de chez nous avec un camion 10 roues. C’était à une époque difficile en Iraq. Il était fier d’avoir réalisé ce projet qui lui a pris six mois. À la fin, il s’était fait voler tout son stock. Plus tard, lors de la guerre contre Saddam Hussein, il regardait les nouvelles à la télévision en espérant y apercevoir son aérogare… »

Le politicien drummondvillois n’oubliera jamais les derniers moments qu’il a vécus avec son père. «Vendredi dernier, la veille de son décès, sachant que je faisais des travaux chez moi, il m’a appelé pour me dire qu’il s’en venait m’aider à poser des panneaux de gypse au plafond. Évidemment, on n’a pas respecté la règle du deux mètres, mais je ne le regrette pas, car ce sont les trois dernières heures que nous avons passées ensemble. Mon père était en excellente forme. Son décès nous a d’autant surpris. Il s’occupait bien de ma mère. Il lui était redevable je crois pour avoir accepté d’amener la famille au Québec».

Hansruedi Schneeberger, comme l’ont indiqué les résultats de l’autopsie, est décédé d’une maladie du cœur.

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