Une saison rocambolesque pour Beaudoin

Une saison rocambolesque pour Beaudoin
Charles-David Beaudoin se retrouvera à nouveau sur le marché des agents libres cet été. (Photo : gracieuseté)

HOCKEY. Du Manitoba jusqu’au Dakota du Sud, avec un détour par la Floride… et un retour précipité au Québec. La dernière saison de Charles-David Beaudoin aura été rocambolesque jusqu’au bout.

À sa quatrième campagne dans le hockey professionnel, Beaudoin a partagé son temps entre la Ligue américaine et la ECHL. Peu employé avec le Moose de Winnipeg, le défenseur drummondvillois de 26 ans a été cédé aux Icemen de Jacksonville avant d’être échangé au Rush de Rapid City.

Charles-David Beaudoin dans l’uniforme du Rush de Rapid City. (Photo gracieuseté Robert Dyer)

Ironiquement, Beaudoin connaissait ses meilleurs moments de la saison lorsque la ECHL a suspendu ses activités en raison de la crise mondiale du coronavirus, le 12 mars. Seulement deux jours plus tard, le troisième circuit en importance en Amérique du Nord mettait un terme à sa saison. Rentré au pays en catastrophe, Beaudoin est confiné au domicile de sa conjointe, à Chambly, depuis bientôt trois semaines.

«Pendant deux jours, c’était la panique totale. Les informations qu’on nous donnait n’étaient pas claires, alors il y avait beaucoup d’incertitude. En peu de temps, on est donc passé d’une situation où on se préparait pour un match à l’annulation du reste de la saison. Puis, quand on a su que les frontières allaient fermer, on a paqueté nos affaires et on a pris la route vers le Canada», a raconté Beaudoin, qui voulait éviter de rester coincé au Dakota du Sud, même si le nombre de cas de la COVID-19 demeure peu élevé dans cet État du Mid-Ouest américain.

«C’est triste, parce que je jouais du bon hockey, a poursuivi celui qui a récolté 11 points en seulement 9 parties avec le Rush. J’ai passé beaucoup de temps dans la ECHL cette saison, mais ce n’est pas en raison de mes performances. Je me suis promené pas mal, mais je suis satisfait de mon jeu. J’ai retrouvé mes instincts offensifs. J’avais la confiance complète de mes entraîneurs et ça me permettait de jouer avec confiance. Bref, je n’avais pas grand-chose à me reprocher.»

La Ligue américaine… ou l’Europe

Dans l’éventualité où la Ligue américaine amorce ses séries éliminatoires au cours des prochains mois, Charles-David Beaudoin pourrait être appelé en renfort par le Moose. Un scénario qui demeure toutefois hautement hypothétique.

«Avec les frontières qui sont encore fermées pour quelques mois, je ne m’attends pas à ce que la saison reprenne. En ce moment, le hockey est loin dans les priorités, même pour les joueurs. On essaie juste de passer au travers de cette crise en restant à la maison», a exprimé l’ancien capitaine des Voltigeurs de Drummondville et gagnant de la coupe du Président avec l’Océanic de Rimouski.

Charles-David Beaudoin (à droite). (Photo gracieuseté Robert Dyer)

Ayant paraphé un contrat d’une seule saison avec le club-école des Jets de Winnipeg, Beaudoin se retrouvera à nouveau sur le marché des agents libres cet été. Il se dit conscient que la situation actuelle aura des répercussions sur la carrière de plusieurs hockeyeurs professionnels.

«Certains devront changer leurs plans ou même devancer leur retraite. C’est pourquoi je garde toutes les options ouvertes, que ce soit dans la Ligue américaine ou en Europe. Certaines équipes européennes m’ont déjà démontré de l’intérêt, mais pour l’instant, tout est arrêté. Je demeure patient et je me concentre sur ce que je peux contrôler, c’est-à-dire mon entraînement», a laissé entendre celui qui est représenté par l’agent drummondvillois André Ruel au sein de la firme CAA.

«C’est une saison rocambolesque que je veux mettre derrière moi. Je regarde vers l’avant. J’ai déjà hâte à la prochaine saison. Je suis confiant. Je veux continuer de prouver ma valeur et démontrer que je peux m’établir pour de bon dans la Ligue américaine», a ajouté l’ancien porte-couleurs des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Quant à son école de hockey pour les défenseurs, Charles-David Beaudoin garde toujours espoir de présenter la deuxième édition cet été. Le camp D2D doit réunir plus de 60 jeunes défenseurs ainsi qu’une brochette d’entraîneurs invités à l’Olympia Yvan-Cournoyer, du 27 au 31 juillet.

«Il est encore tôt pour statuer, même si des parents sont inquiets. Pour ma part, je veux que ça fonctionne. Je vais attendre de voir si l’aréna sera ouvert et si les rassemblements seront permis à ce moment-là. Chose certaine, je n’irai pas contre les recommandations gouvernementales», a conclu le diplômé en administration des affaires.

Partager cet article