Plans d’intervention : du travail supplémentaire pour les enseignants

Plans d’intervention : du travail supplémentaire pour les enseignants
(Photo : Unsplash)

ÉDUCATION. Bien que les plans d’intervention (PI) soient un outil pour la réussite scolaire des élèves, cela demande un engagement supplémentaire aux professeurs, qui sont déjà débordés.

Le pourcentage d’élèves ayant recours à un PI à la Commission scolaire des Chênes (CSDC) a augmenté de 25,5 %, en 2015, à un peu plus de 30 % en 2019.

Les enseignants le reconnaissent : il s’agit d’un outil qui les aide à intervenir auprès des élèves ayant des troubles de comportement, d’apprentissage ou les deux.

«C’est un outil pour nous parce qu’on a des mesures précises pour aider un élève. Grâce à cela, on sait ce qui fonctionne avec lui et ce n’est pas toujours à recommencer», explique une enseignante de la CSDC, qui a préféré garder l’anonymat.

Toutefois, il y a un revers à la médaille.

«Lorsqu’on fait un PI pour un jeune, on doit prévoir une rencontre avec ses parents, la direction et les intervenants. Souvent, ces rencontres se font le soir – en dehors de nos heures de classe. Sauf qu’on n’a pas d’heures supplémentaires selon le nombre de plans d’intervention faits… On nous dit que ça fait partie de notre tâche», ajoute-t-elle.

«Dans certains groupes où il a plus d’élèves en difficulté, il n’est pas rare d’avoir 10 à 12 PI», fait savoir Ghislain Rheault, directeur du service des ressources éducatives à la CSDC.

Avec le nombre de plans d’intervention qui augmente continuellement, les enseignants titulaires voient leur charge de travail s’intensifier.

«Quand j’ai commencé en enseignement, les élèves qui avaient un PI étaient rares. Depuis les deux dernières années, j’en ai sept dans ma classe, et ce, avec le même nombre d’heures sur ma paie. Très souvent, ça ne se résume pas seulement au PI, mais aussi à toute une panoplie de formulaires à remplir, et ce, pour chacun des spécialistes que l’enfant consulte : ergothérapeute, pédiatre, pédopsychiatre, travailleur social, médecin généraliste, orthophoniste, etc. C’est très lourd», rapporte Josée Joyal, une enseignante à la CSDC qui cumule plus de 30 ans d’expérience.

Et d’après les chiffres à la hausse, les professeurs n’auront pas de répit de sitôt.

Questionné à savoir qui a la tâche de produire un PI, Ghislain Rheault n’a pas émis de réponses précises : «La responsabilité d’un PI revient à la direction d’école. Après ça, la direction délègue selon le type de plan à produire. Si l’élève a seulement des troubles d’apprentissage, ce sera l’orthopédagogue, mais si les problèmes sont multiples, plusieurs intervenants seront impliqués tels que le psychoéducateur, la direction et l’enseignant».

Au primaire, la réponse est plus évidente : l’enseignant titulaire, avec les intervenants concernés, produit le plan d’intervention. Au secondaire, un comité d’intervention rédige ledit document et c’est du «cas par cas», selon les besoins de chacun.

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