Toujours plus d’élèves ont des plans d’intervention

Toujours plus d’élèves ont des plans d’intervention
Les élèves de la CSDC et du Cégep de Drummonville sont plus nombreux à avoir un plan d’intervention. (Photo : Unsplash)

ÉDUCATION. Que ce soit parce qu’ils ont des troubles de comportement ou d’apprentissage, les étudiants drummondvillois sont plus nombreux à avoir recours à un plan d’intervention (PI), et ce, tant au primaire, au secondaire qu’au collégial.

En 2015, pas moins de 22,5 % des élèves du primaire avaient un PI. En 2019, ils étaient 22,7 %, selon la Commission scolaire des Chênes (CSDC). (NDLR : Les commissions scolaires sont maintenant abolies par la Loi 40, mais le journal conservera cette appellation en attendant la création des centres de services scolaires).

L’augmentation est davantage marquée au secondaire. En 2015, 30,4 % des élèves avaient un PI tandis qu’en 2019, ils étaient 42,2 %.

«Depuis 10 ans, il y a une tendance à la hausse, et ce, à travers tout le Québec», fait savoir Ghislain Rheault, directeur du service des ressources éducatives à la CSDC.

Le PI est un outil de planification conçu pour répondre aux besoins spécifiques d’un élève ayant des défis particuliers.

«Chaque professeur ou personne-ressource veut aider à sa façon. Cet outil vient assurer une certaine cohérence des interventions faites auprès d’un élève», explique Olivier Patoine, conseiller pédagogique en adaptation scolaire à la CSDC.

Dans ce document, on retrouve différents moyens afin de soutenir un étudiant dans sa réussite scolaire. Par exemple, quelqu’un qui a un trouble de déficit de l’attention pourrait avoir droit d’effectuer ses examens dans un local isolé ou encore d’utiliser le logiciel Antidote. Chaque PI est personnalisé selon les besoins de la personne.

«Quand on arrive avec la solution de faire un PI, c’est parce que l’élève a des difficultés qui persistent malgré des moyens déjà mis en place. Premièrement, on fait une cueillette de données avec les intervenants et les parents. Ensuite, on priorise des objectifs et on cible des moyens pour les atteindre», ajoute M. Patoine

Du primaire au secondaire

La CSDC soutient chaque élève dans son passage du primaire au secondaire en ajustant le PI afin de le préparer à entrer dans la cour des grands.

Depuis que les PI sont numérisés — soit depuis les trois dernières années —, cela facilite beaucoup le passage d’un niveau à l’autre, car l’outil pédagogique suit l’élève.

Et pendant son parcours à la polyvalente, il voit son PI ajusté à nouveau pour qu’il puisse développer continuellement son autonomie. Le dernier plan, fait en cinquième secondaire, est créé en fonction de la transition vers le collégial.

L’entrée au cégep

La CSDC n’a pas besoin d’un diagnostique officiel provenant d’un professionnel pour mettre en place un PI tandis que le cégep, oui. L’élève doit donc se faire évaluer, si cela n’est pas déjà fait.

«Ça fait une bonne différence parce qu’il y a beaucoup d’élèves qui arrivent du secondaire avec des besoins et des outils particuliers et ils n’ont plus droit à ces outils sans diagnostic», explique Olivier Patoine.

Le Cégep de Drummondville et la CSDC se concertent chaque année pour préparer les futurs étudiants collégiaux qui ont recours à des mesures particulières.

En 2017, 15,9 % des élèves au niveau collégial avaient un PI. En 2019, ce chiffre est passé à 18,9 %. Le pourcentage suit la même tendance qu’au primaire et secondaire.

«C’est normal que ça augmente, car les écoles secondaires sont plus équipées pour offrir des mesures adaptatives. Les institutions mènent de plus en plus leurs élèves à la diplomation et ceux-ci ont davantage accès à des études postsecondaires», explique Rudy Houle, directeur adjoint aux études au Cégep de Drummondville.

Parmi les défis que rencontre le Cégep, il y a l’augmentation des troubles de santé mentale.

«Pour ce qui est des troubles neurologiques tels qu’un déficit de l’attention, ça se passe bien avec les étudiants. Ils utilisent leurs mesures et leurs outils technologiques de façon autonome. Par contre, quand on parle de troubles comme l’anxiété, le stress ou la dépression, ça nous amène de nouveaux défis», souligne M. Houle. Dans ces cas, l’accompagnement de chaque étudiant est personnalisé selon ses besoins.

Dans les dernières années, le Cégep de Drummondville «a stabilisé» son équipe aux ressources éducatives afin d’être en mesure de répondre aux besoins de la communauté étudiante.

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