Ils arrivent tout droit du pôle Nord

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Par Lise Tremblay
Ils arrivent tout droit du pôle Nord
Après un long vol en avion, les chiots sont arrivés à Drummondville et vivent dans une famille d’accueil. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Ils sont hauts comme trois boules de neige et mignons comme tout. Il y a quelques jours, ils ont quitté le Grand Nord québécois pour entreprendre un long voyage jusqu’à Drummondville où ils seront adoptés par des familles bienveillantes. Une histoire de Noël… comme on les aime.

Tout a commencé par un désir d’aider. Celui de deux femmes, Marie-Laurence Cournoyer et Julie Lavoie, de la boutique Nutrition animale René-Lévesque, qui ont choisi de supporter Chiots nordiques. Depuis 2012, cet organisme prend en charge les toutous laissés à eux-mêmes dans des communautés autochtones situées dans le Nord du Québec.

«On voulait aider un organisme qui a les valeurs à la bonne place», laisse tomber Mme Lavoie, les yeux pétillants.

(Photo Ghyslain Bergeron)

C’est ainsi qu’elles ont effectué un généreux don en nourriture, qu’elles évaluent à plus de mille dollars. Celui-ci a notamment permis à l’organisme Chiots nordiques de nourrir les sept rejetons poilus d’une magnifique chienne qui venait de mettre bas dans une contrée où le froid, la neige et le vent font rougir les joues.

«Là-bas, les chiens doivent se débrouiller pour s’alimenter, ce qui fait que la majorité est en carence. Il y a aussi une surpopulation de chiens, donc des problèmes d’errance», explique Julie Lavoie.

Ce sont des membres de l’organisme Chiots nordiques, dont fait partie la Drummondvilloise Alexandrine Baril, qui ont livré la nourriture dans le Grand Nord et qui ont pris soin de ramener la petite famille canine au bercail, une mission qui est loin d’être anodine compte tenu de l’âge des chiens et du stress causé par le voyage.

«Je fais l’aller-retour plusieurs fois par année. Je dirais que je suis obsédée par la qualité de vie des chiens. Quand je pars en mission avec d’autres bénévoles, je vis beaucoup d’émotions. On pleure beaucoup quand on trouve des chiens. Tout ce qu’on fait est 100 % bénévole, de là l’importance des dons. Nous fournissons notamment un appui professionnel pour examiner, stériliser, micropucer et vermifuger les chiens», explique Mme Baril, qui est fiscaliste dans la vie de tous les jours.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Si elle et les autres bénévoles ont pu secourir ces petites frimousses au regard timide, c’est parce qu’ils ont réussi à s’entendre avec le propriétaire des chiens.

«On lui a promis qu’on allait lui ramener la chienne lorsque les petits seront sevrés. Nous allons le faire, mais avant, nous allons nous assurer qu’elle ait été opérée», précise Mme Baril.

Depuis 2012, l’organisme a permis de stériliser 2500 chiens. Plus de 2000 ont aussi trouvé un nouveau foyer pour la vie, grâce aux transferts vers des refuges partenaires et des familles d’accueil, comme celle de Michael Meloche, qui a accepté d’ouvrir toutes grandes les portes de sa maison aux sept chiots et leur mère.

«C’est la sixième fois que j’accueille des portées. C’est beaucoup de travail, mais ça va bien. Je leur donne beaucoup de temps et je m’occupe de leur socialisation. Le plus difficile, c’est de gérer mes autres chiens qui ont aussi besoin de moi», partage ce Cyrillois, qui est aussi membre de Chiots nordiques.

Plusieurs personnes ont contribué à éviter une situation d’errance à ces chiots, soit Julie Lavoie, Marie-Laurence Cournoyer, de Nutrition animale René-Lévesque, ainsi que Alexandrine Baril et Michaël Meloche, des bénévoles de Chiens nordiques. (Photo Ghyslain Bergeron)

C’est à lui que reviendra la décision finale d’approuver ou non une adoption. De fait, les gens qui souhaitent élever un chiot de race mixte issu de l’organisme Chiots nordiques doivent se soumettre à une entrevue et répondre à plusieurs conditions. Si le futur maître passe les tests, il devra ensuite obtenir la confiance de Michaël Meloche, la personne qui connaît le mieux les chiens à placer.

Chose certaine, à voir leur façon de se lover dans les bras de tous ces gens qui se sont unis pour leur donner une deuxième chance, il ne fait nul doute que ces chiens venus tout droit du pôle Nord permettront à leur future famille de connaître l’amour… à quatre pattes.

 

 

 

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