MAGAZINE. Il y a quelques mois, l’épicier Métro annonçait que ses établissements aux quatre coins du Québec allaient désormais accepter les contenants réutilisables pour acheter de la viande, des fruits de mer et des mets cuisinés, notamment. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de la bannière IGA de partir en guerre contre le plastique. Les épiceries IGA retirent tous les sacs de plastique aux caisses sur l’île de Montréal et le reste de la province emboîtera «prochainement» le pas.
À Drummondville, il y a une épicerie à tendance zéro déchet, M. Vrac, et une boutique qui offre des produits en vrac, L’Atelier québécois. Puis, il y a aussi tous ces petits commerces qui tentent par des gestes concrets d’améliorer l’empreinte qu’ils laissent sur la planète. Quand on parle d’environnement, il faut comprendre que chaque petit geste est important.
L’Express Magazine a sillonné les rues de la ville à la recherche de ces initiatives environnementales.
À la guerre contre le plastique
Plusieurs commerces à Drummondville mettent eux aussi sur pied différentes actions pour réduire au maximum leur utilisation de plastique. Tout peut commencer par un geste bien simple : éliminer les pailles.
Alors que le pub Saint-Georges a remplacé ses pailles en plastique par celles en carton, le restaurant Le Rachel propose plutôt des pailles fabriquées en bambou ou d’autres qui sont lavables et réutilisables.
Il y a également le bar laitier le Relais glacé, situé à Saint-Charles, qui vend désormais des pailles comestibles et aromatisées au coût de 30 cents. Elles peuvent être utilisées avec n’importe quel breuvage. «Quand j’ai acheté le bar laitier, je voulais changer tous les plats en plastique par des biodégradables, mais malheureusement c’est encore très cher. Il y a une chose dont j’étais certaine et c’est que je voulais éliminer les pailles en plastique», explique Maryka Dionne, propriétaire.
Est-ce qu’on va sauver la planète en éliminant les pailles? Il y a peu de chances, mais il s’agit tout de même d’un pas dans la bonne direction.
Depuis mai, de nombreux restaurants et cafés du coin se sont ralliés au mouvement écologique La Tasse. Il faut dire que cette initiative en est une efficace pour contrer les gobelets jetables, qui représentent une immense source de pollution et de gaspillage.
En échange de 5 $, il est possible d’emporter son café dans une tasse réutilisable. Après utilisation, il suffit de réutiliser votre tasse pour votre nouvelle consommation ou de la rapporter, sale ou propre, à un des commerces qui fait partie du mouvement et vous aurez en retour votre petit billet bleu. Le réseau drummondvillois La Tasse, une initiative montréalaise, prend de l’ampleur dans la ville alors que de plus en plus de commerces y adhèrent.
«On commence à voir beaucoup de gobelets La Tasse en circulation et ça fait seulement un mois qu’on l’utilise (NDLR : au moment d’écrire ces lignes). Les gens assimilent le principe et effectivement, j’achète moins de gobelets jetables qu’avant», souligne Emmanuel Bertrand, copropriétaire de Rose Drummond et de Rose café.
D’ailleurs, quand les gens arrivent au Rose café avec leur tasse réutilisable, peu importe la forme de celle-ci, ils obtiennent 25 cents de rabais sur le prix d’une boisson chaude. En contrepartie, les verres jetables sont désormais vendus au coût de 25 cents. Au final, les clients qui apportent leur tasse économisent donc 50 cents.
Les cafés Morgane vont dans le même sens : les clients qui apportent leur contenant obtiennent un rabais. Même que la chaîne de restauration drummondvilloise pousse l’exercice encore plus loin en offrant 10 % de rabais à ceux qui utilisent leur pot réutilisable pour le remplir de café en grains. Du café en rabais, c’est toujours une bonne idée!
L’achat en vrac est également une alternative intéressante pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces contenants de plastique qui ont une durée de vie éphémère. C’est que le recyclage n’est pas une solution optimale, car selon un reportage de Rad, le taux d’acheminement au recyclage du plastique est de 18 % au Québec. Il y a de quoi s’inquiéter…
Outre chez M. Vrac et L’Atelier québécois, il est possible de se procurer du shampoing et du revitalisant de ligne professionnelle en vrac au salon de coiffure Statik.
«J’ai espoir qu’il y aura un virage vert dans l’industrie de la coiffure, mais on peut dire que nous sommes des pionniers», lance la propriétaire du salon Élisabeth Lafleur, qui reconnaît que son équipe l’a poussée à mener à terme ce projet écologique.
Lorsque les galons de shampoing et de revitalisant sont vides, elle les achemine à une entreprise qui les transforme en tables de pique-nique ou en bancs de parc fabriqués avec des matières recyclables.
Également, la pharmacie Proxim, située au coin des rues Cormier et Saint-Pierre, a entrepris un virage vert. Depuis l’hiver dernier, elle offre différents produits en vrac tels que les shampoings, revitalisants, dentifrices et plusieurs autres.
Il y a également  le Festival de la poutine qui contribue en proposant chaque année des citernes d’eau pour remplir sa bouteille gratuitement et de façon écoresponsable. Cela permet de réduire la consommation d’eau embouteillée.
L’achat local à l’avant-plan
Même si l’on gagne quelques batailles contre le plastique à usage unique, la guerre est loin d’être terminée. Heureusement, réduire sa consommation de plastique n’est pas le seul moyen de poser un geste vert. Questionnés à propos de leurs initiatives environnementales, de nombreux commerçants de la région se sont dits sensibilisés face à l’importance d’acheter local.
D’ailleurs, Mathieu Gauthier, propriétaire du restaurant Le Rachel, tire profit de la saison estivale pour se faire des réserves pour cet hiver. Sa technique est simple et elle était pourtant très utilisée par nos grands-mères : le cannage. Alors que dernièrement ce sont les tomates qui poussaient au Québec, il en a profité pour mettre en pot ces fruits avec lesquels il pourra cuisiner pendant la saison froide. Pour lui, il n’est pas question d’acheter des fruits et des légumes qui arrivent des pays chauds et qui ont parcouru de longues distances.
Emmanuel Bertrand du Rose café propose également la solution de l’achat local et il martèle même que «l’avenir est ici».
Le producteur souhaite s’associer, l’an prochain, avec des entreprises qui offriront à leurs employés non pas une augmentation de salaire, mais plutôt des paniers de fruits et de légumes frais. «Il nous reste à trouver une entreprise assez sensible pour embarquer dans le projet et je suis sûr que d’autres emboîteront le pas», lance-t-il.
Quand on parle d’achat local, il est impossible de passer sous silence le Marché public, qui propose pendant la saison estivale des produits régionaux de tous genres aux consommateurs. Plus d’une vingtaine de marchands sont prêts, chaque semaine, à rencontrer les clients pour parler de leurs produits.
Dans ce combat contre les changements climatiques, il importe à tous de faire son petit bout de chemin. L’achat local est une possibilité plutôt facile et peu coûteuse si l’on obtempère aux produits saisonniers. C’est sans compter le goût délicieux des aliments frais du Québec!
Un coup de cœur pour #Remplisvert
L’Express a eu un coup de cœur pour #Remplisvert, l’initiative environnementale de six enfants originaires de Windsor. Ce projet consiste à distribuer des autocollants que les commerces peuvent apposer sur leur vitrine afin d’indiquer aux passants qu’ils sont les bienvenus pour remplir leur bouteille d’eau réutilisable. L’objectif est évidemment de réduire la consommation de bouteilles en plastique. Dans la région, deux commerces possèdent l’autocollant : le bistro végétarien Ölistik et La petite école Vision de Drummondville.
Drummondville en mode compostage
Plusieurs initiatives de la part de la Ville de Drummondville démontrent que l’environnement est un sujet au cœur de ses priorités.
«Les choses sont en train de changer et pour le mieux. Il y a eu un grand changement de mentalité à la Ville. Si on recule de 7 ans, Drummondville était devant la justice contre un couple qui avait aménagé un potager en avant de sa maison et maintenant, la Ville elle-même aménage des potagers urbains», fait observer l’homme d’affaires Emmanuel Bertrand.
Par-dessus tout, la Ville souhaite réduire la quantité de matières organiques envoyées au site d’enfouissement grâce au compostage. D’abord, les 18 municipalités de la MRC de Drummond ont désormais accès à ce service.
Depuis un an, les industries, commerces et institutions (ICI) peuvent aussi participer volontairement à la collecte des matières organiques. Les entreprises qui prennent part au mouvement ont pour la plupart apposé le petit collant dans la porte de leur établissement. La Ville a également mis sur pied le site www.geretapoubelle.ca qui permet de savoir dans quel bac mettre ses déchets.