Alexandre Picard fier de sa carrière

Alexandre Picard fier de sa carrière
Alexandre Picard a roulé sa bosse pendant 14 saisons dans le hockey professionnel. (Photo : gracieuseté)

HOCKEY. Après un long exil en Europe, Alexandre Picard est de retour au Québec. Originaire de Gatineau, le nouveau retraité de 34 ans a choisi de s’installer à Drummondville, d’où sa conjointe Marika Smith est native.

Au terme d’une carrière de 14 ans dans le hockey professionnel, Alexandre Picard a accroché ses patins à l’issue de la dernière campagne. Ces deux dernières années, l’ancien défenseur de la Ligue nationale de hockey (LNH) a porté les couleurs du club de Düsseldorf, dans l’ouest de l’Allemagne.

«Avant même le début de la saison, j’avais décidé que j’allais prendre ma retraite, a raconté Picard lors d’un récent passage dans les bureaux de L’Express. Je voulais faire ça différemment. J’en ai profité pleinement. J’ai été capable de faire mon deuil au fur et à mesure. J’ai eu beaucoup de plaisir, même si mon dernier match a été plus émotionnel que je l’avais imaginé.»

Alexandre Picard lors de sa participation à une classique hivernale, la saison dernière, avec son équipe de Düsseldorf. Ce match extérieur a eu lieu au stade de soccer de Cologne, devant plus de 47 000 spectateurs. (Photo gracieuseté)

«On dirait que je ne le réalise pas encore à 100 %, a ajouté le père de deux garçons et une fillette âgés de sept ans, quatre ans et un an. Pour nous, c’est une nouvelle vie qui commence. Drummondville, c’est un choix familial. Avant toute chose, ça nous permet de nous rapprocher de la famille de ma femme.»

Au cours de sept dernières années, le couple et ses enfants ont traîné leurs valises en République tchèque, en Autriche, en Suisse ainsi qu’en Allemagne. Une expérience internationale enrichissante pour toute la famille.

«On a vécu de super belles affaires en Europe. Ç’a été difficile par moments, mais on ne regrette rien. On se sent vraiment choyés d’avoir découvert tous ces endroits et rencontré tous ces gens. On s’est fait des amis en dehors du hockey, des gens qui vont être liés à nous pour toujours», a confié Picard, qui a notamment évolué aux côtés du Drummondvillois d’adoption Ryan McKiernan à Düsseldorf.

«Je suis vraiment fier de ma carrière, mais j’ai travaillé fort pour gravir les échelons jusque dans la meilleure ligue au monde. Ma femme et moi avons fait beaucoup de sacrifices», a-t-il ajouté.

Le Tricolore, un rêve d’enfance

Avant de traverser l’Atlantique en 2012, Picard a passé sept saisons en Amérique du Nord, partageant son temps entre la LNH (253 matchs) et la Ligue américaine (178 matchs).

Alexandre Picard dans l’uniforme du Canadien. (Photo : notrehistoire.canadiens.com)

En plus de disputer une saison avec les Canadiens de Montréal en 2010-2011, Picard a roulé sa bosse dans l’organisation des Flyers de Philadelphie, qui l’avaient choisi en troisième ronde en 2003, du Lightning de Tampa Bay, des Sénateurs d’Ottawa, des Hurricanes de la Caroline et des Penguins de Pittsburgh. Au fil du temps, il a côtoyé des joueurs étoiles tels que Sidney Crosby, Daniel Alfredsson, Martin St-Louis ou encore Carey Price.

«C’est vraiment un honneur d’avoir joué avec eux. Pour le fan de hockey en moi, c’était impressionnant. Plus jeune, je regardais jouer Peter Forsberg durant ses meilleures années avec l’Avalanche. Quand je suis arrivé dans le même vestiaire que lui à mes débuts chez les Flyers, c’était spécial. Mais au-delà des joueurs de hockey, ces gars-là sont de bonnes personnes avant tout. C’est ça qui les différencie des autres.»

S’estimant chanceux d’avoir joué à Ottawa, à deux pas de sa ville natale, Picard a réalisé un véritable rêve d’enfance en portant les couleurs du Tricolore. «Jouer au Centre Bell, c’est un trip que plusieurs joueurs voudraient vivre. J’ai eu la chance de vivre ça. Jouer pour les Canadiens, c’est spécial même en dehors de la glace, parce que tout le monde te reconnaît et vient te parler. C’est de loin l’organisation la plus professionnelle pour laquelle j’ai joué dans le monde du hockey. Avec leur fondation, ils impliquent les femmes des joueurs. Tout le monde se sent important et fier de faire partie de cette grande famille.»

Cet été, Picard a d’ailleurs été invité à participer au tournoi de golf des anciens Canadiens. «C’est là que j’ai réalisé que je fais partie de la famille des anciens. Parce qu’avant toute chose, je suis un fan des Canadiens. De rencontrer Yvon Lambert, Serge Savard et compagnie, c’était spécial pour moi.»

Une question de confiance

Même s’il n’a pas encore un grand recul sur sa carrière, Alexandre Picard parvient à tirer quelques leçons de son passage dans le hockey professionnel. «Ce que je retiens le plus, c’est l’importance d’avoir confiance en ses moyens pour connaître du succès. Souvent, j’étais blessé ou laissé dans les estrades. Quand venait le temps de revenir au jeu, ma confiance n’était pas là à 100 %. Si je pouvais revenir en arrière, c’est un côté que je travaillerais davantage avec un psychologue sportif. À l’époque, ce n’était pas encore très à la mode», a affirmé Picard, qui compte une participation au match des étoiles de la Ligue américaine ainsi que la conquête de la coupe Spengler dans l’uniforme du Canada parmi ses exploits.

Alexandre Picard. (Photo gracieuseté)

Dans le hockey junior, Picard a fait ses classes avec les Mooseheads de Halifax et les Screaming Eagles du Cap-Breton. Il a d’ailleurs aidé les Mooseheads à atteindre la finale de la coupe du Président à deux reprises. «Le junior majeur, c’est une belle expérience de vie. Partir de la maison à 16 ans et étudier dans une école anglaise, ça permet de former son caractère. Je suis tombé dans de belles familles de pension. Les gens des Maritimes sont tellement accueillants», s’est-il souvenu.

Maintenant que sa carrière active est derrière lui, Alexandre Picard souhaite faire le saut dans le milieu des médias sportifs. Le coaching l’intéresse également. «Le hockey va toujours rester ma passion numéro un», a expliqué celui qui a mis sur pied une école de hockey à Gatineau il y a quelques années.

À Drummondville, Picard suivra évidemment les activités des Voltigeurs et de son bon ami Denis Gauthier. «J’ai rencontré ma femme à Philadelphie, quand elle gardait les enfants de Denis et Stéphanie. Ils sont d’ailleurs le parrain et la marraine de notre plus jeune. On a vu grandir leurs enfants. Je suis vraiment content pour Kaylen, qui a percé l’alignement des Voltigeurs», a conclu le nouveau partisan des Rouges.

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