Le bruit des avions : exagéré ou insoutenable?

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Par Jean-Pierre Boisvert
Le bruit des avions : exagéré ou insoutenable?
Le conseiller municipal Daniel Pelletier (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Exagère-t-on le bruit causé par les avions de l’école de pilotage ou est-il insoutenable?

Là est toute la question, celle qui est au centre du débat entre les exaspérés par le passage quotidien de ces machines volantes au-dessus de leurs têtes et les autres, dont certains ne sont pas nécessairement loin de l’aéroport, qui non seulement s’en accommodent mais brandissent l’argument économique dû à la présence de Select Aviation.

Selon Daniel Cyr, copropriétaire de l’école de pilotage, les citoyens qui se plaignent du bruit «exagèrent». C’est le mot qu’il a utilisé dans l’entrevue accordée à notre collègue Érika Aubin samedi dernier, lors de la journée porte ouverte.

Par contre, Daniel Pelletier, le conseiller municipal de Drummondville, qui connaît bien le dossier, reprend le terme employé par le maire Alexandre Cusson en affirmant que le bruit est «insoutenable».

«Le nombre des avions augmente tout le temps, constate Daniel Pelletier, surtout depuis trois ou quatre ans.  Les plaintes aussi. À raison de quatre ou cinq par semaine. C’est même déjà arrivé la nuit. C’est même parfois agressif. Je comprends que ça peut finir par tomber sur les nerfs, surtout pour ceux qui sont retraités et qui ne sont pas absents le jour. Je le dis, c’est insoutenable. Je demeure sur la rue des Voiliers et je peux dire que ce n’était pas comme ça avant. Ce qui est tannant, nous disent les citoyens, c’est que les avions font toujours le même trajet. On a demandé que le corridor soit dévié vers le site d’enfouissement et on nous dit que c’est impossible, notamment en raison des vents».

Une des façons de trancher la question de façon objective serait d’avoir une étude sur le bruit causé par les avions autour de l’aéroport. Une telle étude a-t-elle déjà été faite? «Non, pas à ma connaissance, répond Daniel Pelletier.

Le conseiller municipal du district 11 a fait son nid : «La relocalisation, c’est la meilleure chose qui pourrait arriver pour tout le monde. Il y aurait une perte de revenus pour la Ville, oui, mais est-ce si rentable que ça? Compte tenu des nuisances que déplorent les citoyens. Et je ne crois qu’une croissance des activités, comme celle qui est prévue par l’entreprise, sera acceptée par la population avoisinante. Il y a actuellement des discussions avec Select Aviation pour s’entendre sur une solution à l’amiable», a-t-il rappelé sans pouvoir dire à quel point elles sont avancées.

Un certain coût

En bout de piste, la Ville pourrait avoir à verser une compensation si une relocalisation, pour ne pas dire déménagement, est convenue par les deux parties. C’est aussi l’avis de Daniel Pelletier : «Il y aura un certain coût. La Ville pourrait vendre des terrains, entre autres sur la rue des hangars, pour se renflouer, car ce n’est pas aux contribuables de payer pour ça», a-t-il donné à entendre.

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