Les Jeux panaméricains dans la mire des sœurs Pivin

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Par Frederic Marcoux
Les Jeux panaméricains dans la mire des sœurs Pivin
Alexandra et Camilia Pivin après le Tournoi de la dernière chance au Mexique. (Photo : archives, gracieuseté)

HANDBALL. Alexandra et Camilia Pivin, deux sœurs originaires de Saint-Germain-de-Grantham, ont aidé l’équipe féminine canadienne senior de handball à obtenir son billet pour les prochains Jeux panaméricains qui se dérouleront à Lima, au Pérou, en juillet.

Au Tournoi de la dernière chance, qui se déroulait du 26 au 28 mars dernier, au Mexique, les Canadiennes se sont d’abord inclinées contre le pays hôte, avant de rebondir contre le Chili et le Guatemala pour parvenir à se qualifier pour les Jeux panaméricains

«Après notre défaite contre le Mexique, il fallait changer notre état d’esprit. On devait battre le Chili par un écart important pour espérer se qualifier et gagner contre le Guatemala. Il fallait prier pour passer à l’autre étape. Ç’a été une journée riche en émotions», a raconté Alexandra Pivin à l’aide de l’application Messenger.

Évoluant en France, dans la région de Besançon, pour une équipe de la division nationale 2, Alexandra Pivin a pu vivre le Tournoi de la dernière chance avec sa sœur Camilia. La gardienne âgée de 17 ans en était à ses premiers pas sur la scène internationale.

«C’était la première fois que nous étions ensemble, souligne la jeune femme âgée de 20 ans, qui évolue à la position de pivot. Quand j’étais chez les juniors, elle jouait cadette. C’était le fun d’avoir ma petite sœur avec moi et de fêter avec elle. Camilia s’en allait là pour prendre de l’expérience, mais la gardienne partante a reçu un carton rouge au premier match. Ma sœur n’avait pas le choix de bien performer pour qu’on se qualifie. Elle a bien fait. Elle a fait plusieurs arrêts importants sous pression.»

Les deux sœurs participeront à un camp de sélection pour tailler leur place respective, en juin prochain. Alexandra croit en ses chances de percer l’alignement canadien pour vivre ses premiers Jeux panaméricains en juillet. Elle est d’avis que la récente prestation de sa sœur l’a également mise sur le radar de l’équipe nationale. Camilia était l’une des deux filles âgées de 17 ans au sein de la formation canadienne au Mexique.

«C’était ma première expérience avec l’équipe canadienne, signale Camilia Pivin. C’est un sentiment incroyable de représenter le pays. Ç’a m’a aidé de vivre ça avec ma sœur, on se supportait. Mon objectif à court terme est d’être sélectionnée à Lima.»

Si Alexandra évolue encore en France la saison prochaine, Camilia ne ferme pas la porte à aller la rejoindre.

«J’aimerais vraiment ça. Par contre, si elle ne reste pas, je ne crois pas que ça va être dans mes plans. Je suis une personne insécure et je ne voudrais pas être seule en Europe», précise l’étudiante en sciences de la nature au Cégep de Drummondville.

Même si elle reconnaît pour sa part que les défis seront importants sur la route du Canada aux Jeux panaméricains, Alexandra sait que l’équipe vendra chèrement sa peau.

«Il y a des grosses nations comme le Brésil et l’Argentine, mais on sait qu’on n’a rien à perdre, constate-t-elle. On va être capable de rivaliser contre plusieurs pays comme les États-Unis, Cuba et Porto Rico.»

Un défi monétaire

Chaque athlète devra débourser une somme de 4300 $ pour représenter l’équipe canadienne au Pérou. C’est donc dire que les sœurs Pivin devront débourser 8600 $, si elles sont sélectionnées. Alexandra Pivin ne cache pas sa volonté de trouver des commanditaires.

«Pour y arriver, ça va demander beaucoup de conciliation entre le travail, l’entraînement et les études, reconnaît-elle. C’est assez compliqué de trouver des commanditaires au Québec si tu ne pratiques pas un sport comme le hockey. C’est plus facile de pratiquer un autre sport que le handball. Si un joueur de hockey des Voltigeurs se cherche un travail, les gens comprennent sa situation. Dans mon cas, ce que je fais n’a souvent aucune signification pour un employeur. Je pourrais jouer au bingo et je me ferais regarder de la même façon.»

La France, une décision salutaire

En août dernier, quelques jours après avoir célébré son 20e anniversaire de naissance, Alexandra Pivin a pris la décision de se diriger vers l’Hexagone, après avoir reçu quelques offres.

«En août, j’ai acheté un aller simple pour la France, sans penser aux conséquences, se remémore-t-elle en riant. Je n’ai jamais regretté ma décision. Je vis tout ce qu’il y a de plus beau avec le sport. J’ai des installations qui me permettent de performer encore plus.»

Son arrivée dans le Vieux Continent a cependant été retardée, en raison d’un problème de visa. En octobre, un mois après le début de la saison, Alexandra a finalement rejoint ses coéquipières au sein de la quatrième ligue la plus relevée en France.  Son équipe de la division nationale 2 surprend depuis le début de la campagne. Avec six rencontres à disputer, elle occupe la première position du classement.

Alexandra Pivin. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«On est bombardé d’informations sur le handball en France, se réjouit celle qui pratique le sport depuis l’âge de huit ans. On voit des tournois internationaux et il y a constamment des parties diffusées à la télévision. Ça nous aide à progresser. Le handball est quelque chose de super important ici, beaucoup plus qu’au Canada. Il y a des gens qui paient pour assister à nos matchs, tandis qu’au Québec, s’il y a dix personnes dans les estrades, on est contentes.»

Celle qui étudie à distance en administration saura dans les prochains jours si son équipe sollicitera ses services pour la prochaine saison. Si le club termine au premier rang, il évoluera dans une catégorie supérieure en 2019-2020. Alexandra Pivin n’est pas en mesure de vivre exclusivement de son sport, mais elle reçoit tout de même une prime après chaque partie.

«Je vais continuer à jouer, tant et aussi longtemps que mon corps va me le permettre, affirme-t-elle avec assurance. À court terme, je veux que mon équipe termine en première position. Je vais ensuite tout faire pour arriver au sommet de ma forme au Pérou.»

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