Congédiement de l’agronome Louis Robert : «un geste inadmissible» selon le RVHQ

Congédiement de l’agronome Louis Robert : «un geste inadmissible» selon le RVHQ
Richard Langelier (Photo : Archives)

ENVIRONNEMENT ­– Réunis en assemblée générale, à Drummondville, samedi dernier, une vingtaine de comités de citoyens du Centre-du-Québec et de l’Estrie, affiliés au Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), ont vertement condamné le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêcheries du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, pour le congédiement de l’agronome Louis Robert.

La résolution adoptée à l’unanimité par la trentaine de participants présents réclame «sa réintégration avec tous les droits et privilèges de sa fonction» de l’agronome congédié par le ministère pour avoir communiqué avec les médias et dénoncé l’influence indue des lobbyistes de l’industrie des pesticides sur les recherches agronomiques.

«Pour nous, les enjeux environnementaux et scientifiques dans cette affaire dépassent de loin le seul cas de monsieur Robert»,  indique Jean Falaise, porte-parole des comités de citoyens de cette région. «De fait, poursuit-il, il s’agit de savoir si les fonds publics sont utilisés pour justifier l’empoisonnement graduel de nos populations par les vendeurs et prescripteurs des pesticides et des atteintes graves à notre environnement. Nous ne pouvons demeurer indifférents, les bras croisés, devant une telle dégradation de nos milieux de vie».

Pour le sociologue et juriste Richard E. Langelier qui travaille de près avec ces comités de citoyens et les élus locaux du Centre-du-Québec, les enjeux scientifiques et juridiques sont cruciaux dans ce genre d’affaires. «On ne peut examiner cette affaire par le petit bout de la lorgnette, soit celui  du droit du travail et les questions de loyauté à l’égard d’un employeur. La loyauté d’un fonctionnaire public s’établit en regard du bien public et de la société tout entière, et pas à l’égard d’un simple gestionnaire, surtout quand celui-ci semble gagné par la logique du profit et des intérêts privés», lance le juriste. Il ajoute que la liberté d’expression d’un scientifique ne saurait être bridée par des considérations administratives qui cachent le plus souvent des intérêts ou des considérations inappropriées et secondaires.  Les comités de citoyens de la région du Centre-du-Québec et de l’Estrie ne comptent pas se contenter de cette prise de position. «Nous allons demander à rencontrer le député-ministre Lamontagne et les autres députés de la région pour faire part de nos préoccupations sur ce dossier comme sur celui plus général des hydrocarbures et des changements climatiques», conclut  M. Falaise. (JPB)

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