DRUMMONDVILLE. Soutenant vouloir créer des conditions qui vont «redonner de la quiétude aux citoyens», la Ville de Drummondville a choisi de resserrer les règles entourant l’école de pilotage basé sur le site de l’aéroport régional du secteur Saint-Nicéphore.
On se rappellera que l’été dernier, des citoyens habitant dans le quartier de l’aéroport ont multiplié leur présence à l’hôtel de ville, lors des séances du conseil municipal, pour faire part de leurs doléances, la plupart du temps avec beaucoup d’émotion, en regard du bruit causé par les aéronefs utilisés par l’école de pilotage. Des citoyens ont même réclamé sa fermeture.
Précisant que la Ville n’a pas le pouvoir de faire fermer l’école – tout comme elle n’a pas le pouvoir de fermer aucun commerce – le maire Alexandre Cusson avait néanmoins commandé un rapport assorti de recommandations.
Questionné lundi soir au terme de l’assemblée publique sur l’avancement du dossier, M. Cusson a assuré que le rapport a permis de dégager quelques pistes de solution. Un premier pas a aussi été fait : une résolution a été adoptée pour interdire les avions de l’école de décoller et d’atterrir entre 23h et 7h.
«C’est un dossier qui progresse. Je le dis depuis le début : on souhaite créer des conditions qui vont redonner la quiétude aux citoyens, qui ont des attentes. Donc, de façon immédiate, il y a eu adoption de résolution pour interdire les décollages et les atterrissages entre 23h et 7h. Certains vous diront que ce qu’ils veulent, c’est la fermeture totale de l’école, mais nous, ce qu’on dit, c’est qu’on ne peut pas l’exiger. On peut mettre en place des mesures cependant», a fait savoir le maire de Drummondville.
Alexandre Cusson entend poursuivre dans cette veine et ajouter des restrictions pour encadrer les activités les fins de semaine et les jours fériés.
De plus, la Ville entend analyser la possibilité de charger aux utilisateurs de l’aéroport des frais pour chacun des décollages et des atterrissages.
«Nous allons poursuivre l’analyse de la tarification. À date, selon les informations que j’aies, peu de petits aéroports comme le nôtre exigent des frais pour les atterrissages et les décollages. On va regarder ça. Ce n’est pas parce que certains ne le font pas que nous devons faire pareil», a indiqué Alexandre Cusson, tout en insistant sur le fait que la Société de développement économique de Drummondville doit garder en tête sa mission de développement.
Le rapport qui a été commandé a aussi mis en relief les failles du système de plaintes.
«Avec nos consultants, on a constaté que notre système n’est pas très structuré. On manque de renseignements et d’outils qui nous permettraient d’agir. Nous allons aussi analyser les ressources humaines et voir si nous avons suffisamment de personnel en place», a ajouté M. Cusson, en n’écartant pas la possibilité d’ajouter des caméras sur le site.
«On souhaite rendre obligatoire l’utilisation d’un équipement minimal de fréquence radio avec lequel les pilotes pourront communiquer leur arrivée et prendre connaissance des exigences. Cela nous a été recommandé et on fait les démarches en ce sens, avec Transport Canada».
Enfin, la Ville entend renforcer le rôle du comité de vigilance de l’aéroport. «On voudrait que les citoyens aient encore plus de place. On va donc réviser sa composition.»
D’ici à ce que la Ville ait terminé de mettre en place ses mesures d’encadrement à l’aéroport, elle assure qu’elle garde ouvert le canal de communication avec l’école de pilotage et les citoyens qui habitent à proximité.
«Des rencontres sont d’ailleurs prévues au cours des prochaines semaines» a fait savoir Alexandre Cusson, en mentionnant encore une fois que l’école de pilotage demeurera ouverte et en insistant sur le fait qu’objectif des mesures est de redonner de la quiétude des citoyens.
(Avec les informations de Jean-Pierre Boisvert)