Sébastien Charpentier, l’homme-orchestre des Voltigeurs

Sébastien Charpentier, l’homme-orchestre des Voltigeurs
Sébastien Charpentier (Photo : archives, Ghyslain Bergero)

HOCKEY. L’entrée en scène de Sébastien Charpentier chez les Voltigeurs se veut en quelque sorte une étape logique dans la carrière de cet ancien globe-trotteur. De retour dans son patelin, l’homme de hockey file le parfait bonheur dans ses nouvelles fonctions au sein de l’organisation drummondvilloise.

Après cinq années passées à la tête du programme sport-études des Sénateurs du Collège Saint-Bernard, puis de brefs passages chez les Dragons du Collège Laflèche de Trois-Rivières les Tigres de Victoriaville, Charpentier a accepté de relever le défi que lui ont proposé les Voltigeurs. Depuis quelques mois, il occupe ainsi un poste unique à travers la LHJMQ et créé sur mesure pour lui : celui de directeur technique et du développement des joueurs de l’organisation.

«Dès le départ, j’étais enthousiaste de voir le rôle et l’implication que l’équipe voulait me donner. Je l’ai déjà dit : j’aime toutes les facettes du hockey. Présentement, je fais du coaching, mais aussi du développement et un peu de management. Je touche vraiment à tout. Ce sont plusieurs mandats qui sont importants. Je travaille fort sur plusieurs fronts», a expliqué Charpentier dans une entrevue accordée à L’Express.

Au quotidien, l’homme-orchestre des Voltigeurs fait le pont entre les joueurs, les entraîneurs, la direction et le département du recrutement du club. En plus de superviser les joueurs et les espoirs de l’équipe sur la glace et en dehors, l’homme de 41 ans originaire de L’Avenir cumule les tâches d’entraîneur-vidéo et de conseiller pédagogique. Membre du comité hockey, celui qui détient un certificat universitaire en gestion du sport a également son mot à dire dans les orientations stratégiques de l’organisation.

Dernièrement, Charpentier a d’ailleurs entamé une tournée afin de visiter les espoirs des Voltigeurs au Québec et dans les Maritimes. Certains d’entre eux ont ensuite été invités à venir s’entraîner avec le club.

«On veut garder la continuité et l’identité que l’équipe a développées ces dernières années. C’est un processus qui est important. Souvent, les équipes juniors n’ont pas ces ressources-là, mais c’est peut-être un point qui va devenir important. Je crois qu’à long terme, les gens du milieu sont curieux de voir l’impact sur les résultats», a expliqué Charpentier, qui a également côtoyé le groupe de recruteurs de l’organisation lors du récent Challenge de Moncton.

Apprendre à se connaître

Présent sur la glace lors des séances d’entraînement des Voltigeurs, Charpentier travaille en étroite collaboration avec l’entraîneur-chef Steve Hartley ainsi que ses adjoints. «Je passe beaucoup de temps dans le bureau des coachs. J’ai déjà joué avec Steve Bégin [avec les Foreurs de Val-d’Or], mais je ne connaissais pas Steve Hartley. On apprend à se connaître un peu plus chaque jour. J’apprends aussi à découvrir Ryan Falkenham, un jeune homme très assidu au travail qui accomplit un boulot incroyable. C’est enrichissant de côtoyer de nouveaux entraîneurs. J’ouvre mes horizons et ça m’apporte des outils et des ressources différentes», a fait valoir l’ancien gardien de but, qui a disputé quelques matchs dans la LNH devant le filet des Capitals de Washington.

Sébastien Charpentier (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Steve m’a délégué plusieurs responsabilités. À travers le coaching, j’apprends à connaître les joueurs individuellement, ce qui sera utile lors de la période des transactions. Quand vient le temps de prendre des décisions, il faut avoir vu les joueurs au quotidien. On ne se fie pas juste aux statistiques ou à ce qu’on voit dans les matchs. Quand on côtoie un joueur à l’extérieur de la glace, on peut mieux cerner son potentiel et son développement.»

À l’approche de la période des échanges, Charpentier s’impose donc comme un proche collaborateur du directeur général Stéphane Desroches. «On va travailler ensemble, discuter de ce qu’on voit. On va peser les pour et contre au sujet de nos joueurs. J’ai hâte qu’on soit rendu là.»

Charpentier encadre également les joueurs de l’équipe à titre de conseiller pédagogique, un rôle qu’il a longtemps occupé chez les Sénateurs. «Il y avait un certain travail à faire pour organiser ce département. La structure se met en place, alors je peux maintenant passer du temps avec les jeunes pour les guider. Je suis à leur écoute. J’essaie de savoir pourquoi le jeune est à l’école, dans quoi il veut se diriger. On essaie de trouver les bons domaines pour que les gars restent motivés à travers un horaire hyper chargé», a-t-il fait observer.

«Les gars sont ouverts à venir me voir. On parle beaucoup de côté académique. Parfois, ça tourne au hockey. On touche à plusieurs facettes du joueur dans une seule rencontre. Par exemple, un jeune qui arrive dans le junior va traverser une période d’adaptation. À travers des enseignements plus collectifs, je peux parfois me glisser et offrir un support ou une écoute différente», a ajouté celui qui a fondé une famille à Drummondville en compagnie de l’ancienne hockeyeuse et médaillée d’or olympique Isabelle Chartrand.

Savoir gérer les attentes

Considérés favoris pour soulever la coupe du Président, les joueurs des Voltigeurs doivent également composer avec d’immenses attentes cette saison. Du lot, seuls les vétérans Joseph Veleno, Félix Lauzon et Gregor MacLeod ont déjà vécu la pression de faire partie d’une équipe aspirant aux grands honneurs.

(Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«On l’entend partout : les experts nous placent parmi les équipes dangereuses et les gars se le font rappeler par leur entourage. En début de saison, on avait plusieurs joueurs dans les camps professionnels, alors on ne voulait pas trop mettre de pression sur les jeunes avec ça. De toute façon, les gars sont conscients de l’enjeu. Bien jouer dans une équipe gagnante, ça peut t’amener loin. On n’a pas besoin d’insister là-dessus», a expliqué Charpentier.

Le message que les entraîneurs répètent sans cesse aux joueurs des Voltigeurs, c’est donc de faire abstraction de tous ces bruits externes et de se concentrer sur le processus qui les mènera jusqu’à la terre promise. «On travaille avec eux au quotidien pour rendre notre équipe meilleure, tout simplement. On n’est pas différents des autres équipes, mais la carotte au bout du fil est un peu plus grosse que d’habitude cette année», a imagé Charpentier.

Même si les Voltigeurs figurent parmi le peloton de tête au terme du premier tiers de la saison régulière, force est de constater que l’équipe fait preuve d’un certain manque de constance.

«Parfois, on sort avec la victoire dans un match où a on a été moyens ou pendant lequel on n’a pas joué pendant 60 minutes. Ça reste un bon signe, car on trouve le moyen de gagner. Maintenant, il faut amener les gars à être plus constants, plus efficaces pendant de plus longues périodes et d’un match à l’autre. C’est un processus qui prend un certain temps et qui demande de la répétition», a conclu celui qui a traîné son baluchon dans la Ligue nationale, la Ligue américaine, la ECHL, en Russie, en Autriche ainsi qu’en Allemagne durant sa carrière professionnelle d’une quinzaine d’années.

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