Un projet scientifique vise à réduire la production de lixiviat

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Par Jean-Pierre Boisvert
Un projet scientifique vise à réduire la production de lixiviat
Le directeur général de WM au Québec, Simon Mercier (manteau noir) et le professeur Alexandre Cabral sont accompagnés de deux des étudiants chercheurs, Mauro Duarte de Oliveira et Virginie Simard. (Photo : Gracieuseté)

Un projet de recherche scientifique, visant à réduire la production de lixiviat dans les cellules du site d’enfouissement du secteur Saint-Nicéphore, est mené par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke.

Ce projet a été présenté, les 23 et 24 octobre, dans le cadre de la 5e édition du colloque du Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels du Québec (CRIBIQ) au campus de l’UQTR à Drummondville où s’étaient réunis une centaine d’étudiants et chercheurs. Le but du colloque était de discuter de la collaboration entre les étudiants et les industriels dans l’objectif de favoriser le développement de la bioéconomie québécoise.

Lors des deux journées du colloque, les participants ont échangé sur l’apport essentiel de la recherche universitaire à des projets qui ont vu le jour dans des domaines aussi variés que l’énergie, le bioalimentaire et l’environnement.

C’est le professeur en Génie civil, Alexandre Cabral, qui travaille avec quatre de ses étudiants de l’Université de Sherbrooke sur ce projet visant à réduire les eaux de lixiviation dans les cellules d’enfouissement. Dans le cadre du colloque, les participants se sont rendus sur le lieu d’enfouissement de Waste Management (WM) à Drummondville pour en connaître davantage sur cette recherche universitaire.

Joint à son bureau de l’Université de Sherbrooke, le professeur Cabral a ainsi détaillé son travail.

«À Drummondville, il s’agit de l’un des projets de recherche sur le sujet le plus avancé au monde. Sur quatre parcelles expérimentales aménagées spécialement en partenariat avec Waste Management sur le toit du lieu d’enfouissement, nous évaluons l’efficacité de différents types de recouvrement afin de limiter les infiltrations d’eau. Tout est mesuré et documenté. Nous sommes confiants que ces travaux de recherche contribueront à rendre encore plus sécuritaire la gestion des lieux d’enfouissement et à réduire la génération des eaux de lixiviation, une considération de premier ordre dans l’exploitation de telles installations. Des projets comme celui-là, on en fait un à tous les cinq ou six ans. C’est surtout à partir de la deuxième année que ça devient intéressant. Ce projet s’est amorcé en juillet 2017 et les conclusions devraient être connues d’ici deux ans», a-t-il mentionné.
Comme l’a indiqué à L’Express Élise St-Pierre, du CRIBIQ, le projet de recherche, évalué à 465 000 $, est co-financé par trois entités : Waste Management à 40 %, le CRIBIQ à 20 % et le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) à 40 %. «Les projets sont étudiés et éventuellement acceptés par un comité d’experts», a souligné Mme St-Pierre. À ce jour, le CRIBIQ a analysé 192 projets et en a appuyés 148 d’une valeur totale de 60 millions $.
Le directeur général des lieux d’enfouissement de WM au Québec, Simon Mercier, a fait valoir que «chez Waste Management, nous sommes toujours à l’affût des nouvelles technologies permettant une protection accrue de l’environnement et sommes heureux de mettre nos installations à la disposition de ceux qui font progresser la science. Nous sommes toujours fiers de collaborer à l’avancement de la recherche et d’intégrer dans nos projets des principes de développement durable comme l’accès au savoir, la protection de l’environnement et l’efficacité économique. C’est ce que nous accomplissons avec ce projet du professeur Cabral».

La problématique

La production de lixiviat est très importante dans certains sites anciens, en particulier dans les cellules qui ont été recouvertes selon l’ancienne réglementation québécoise sur l’enfouissement. Cette dernière n’exigeait pas qu’on créé une impédance aux infiltrations d’eau à travers la couverture, ce qui mène à une réduction de la génération de lixiviat. Ce dernier est coûteux à collecter et à traiter, et sa présence dans les cellules d’enfouissement peut gêner la décomposition des déchets et obstruer les crépines des puits de biogaz.

Les travaux

Les chercheurs testeront la fiabilité des lysimètres pour évaluer l’infiltration sur le terrain. Ceci est fondamental pour donner de la crédibilité à l’exercice d’évaluation de l’efficacité de toute conception de couverture finale. En ce qui concerne la conception et les matériaux, ils évalueront le comportement des sols contaminés dans le cadre des systèmes de couverture et leur impact sur le milieu environnant.

Résultats à atteindre

Une réduction significative des coûts de traitement des lixiviat, l’élaboration de nouvelles stratégies de couverture finale, une valorisation accrue des sols contaminés et la documentation des lysimètres à grande échelle et des flux à travers les milieux poreux non-saturés.

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