Rebondissement majeur au Village québécois d’antan (VQA), Pierre Levasseur quitte son poste de président du conseil d’administration.
Précisant l’avoir annoncé aux administrateurs lors de l’assemblée d’hier soir, l’ex-conseiller municipal a fait transmettre un communiqué de presse en début d’après-midi dans lequel il est souligné que sa décision est motivée par des raisons personnelles. La décision a pris effet le soir même.
C’est Hélène Sauvageau, vice-présidente du CA, qui assumera dorénavant la présidence.
Pierre Levasseur est devenu président du VQA en 2016, mais son implication au sein de l’organisation remonte à plusieurs années. Il avait d’ailleurs décrit son attachement pour le Village en ces termes. «Le Village transmet l’histoire de nos ancêtres et nous fait découvrir la fierté d’une nation qui a façonné de ses mains l’amour qu’elle avait pour sa famille, pour son pays. On doit se donner les moyens de le préserver».
Si sa présidence a été marquée par plusieurs bons coups, comme le démontrent les augmentations fulgurantes du nombre de visiteurs pour le Village sucré, le Village illuminé Desjardins et le Village hanté, son départ survient au moment où l’organisme fait face à une poursuite importante pour une somme de 620 000 dollars par deux entreprises dont une de la région de Sherbrooke. Ces dernières prétendent que leur contrat avec le VQA, en lien avec le projet de Village invisible, a été «rompu sans raison valable». Dans le cadre de ce litige judiciaire, on apprenait dernièrement que le procès devra se dérouler dans le district de Saint-François et non celui de Drummond, nécessitant des dépenses supplémentaires pour les déplacements. On attend toujours une date pour le début de ce procès.
Pierre Levasseur a fait de la reconnaissance nationale du VQA son cheval de bataille, portant la cause de ce qu’il appelle fièrement «le grenier du Québec» auprès des différents paliers de gouvernement.
Dans une entrevue accordée à L’Express l’automne dernier, alors qu’il était accompagné du directeur général Guy Bellehumeur, M. Levasseur avait fait remarquer que le processus de reconnaissance nationale allait devoir s’accompagner de gros investissements, principalement pour des bâtiments à rénover, une gouvernance à améliorer et des projets innovateurs à mettre sur pied durant la période estivale, là où précisément se joue la mission fondamentale du Village québécois d’antan.
S’agissant de la rénovation des bâtiments, il avait affirmé : «Il en ressort que le coût total sera de 7 millions de dollars. C’est une rénovation complexe qui exige un travail minutieux pour respecter le cachet de l’époque, tout en utilisant des matériaux qui sont en accord avec le 19e siècle. En gros, on demande deux millions de dollars à Ottawa, deux millions à Québec et deux millions à la Ville de Drummondville. Nous prévoyons une levée de fonds dans la communauté avec l’objectif de récolter un million $». Il avait aussi dit espérer que l’aide financière annuelle de la Ville passe de 200 000 $ à 500 000 $.
Le VQA est un organisme autonome mais la Ville n’en est moins un partenaire important et c’est à ce titre que nous avons demandé au maire Alexandre Cusson de réagir, ce qu’il a fait de la façon suivante : «Pierre a été un président extrêmement dévoué. Très impliqué. Il avait à cœur le développement du Village et sa représentation auprès des différents paliers de gouvernement. Je pense que le VQA continuera de récolter les effets de son travail acharné. Nous assurons la nouvelle présidente de notre appui indéfectible. C’est une partenaire impliquée et déterminée. Nous la félicitons pour sa nomination».
Au moment de publier, il n’avait pas encore été possible de parler avec M. Levasseur.
