Accident mortel à l’Autodrome Drummond : un impact à environ 130 km/h

Accident mortel à l’Autodrome Drummond : un impact à environ 130 km/h

Le 27 mai 2017, Guy Ouellette a perdu la vie lors d’un accident survenu à l’Autodrome Drummond. Le rapport d’investigation du coroner Yvon Garneau est clair : le pilote automobile est décédé d’un traumatisme crânio-cérébral contondant.

C’est lors du 21e tour du programme de course automobile de série «Dirt car», modèle Sportsman, que l’événement tragique est survenu.
Le véhicule de M. Ouellette se trouvait à l’est de la courbe 4 au moment où il remontait vers l’intérieur de la piste. À ce moment, il frappe l’avant-gauche d’un autre bolide avec l’arrière droit du sien. Au volant de sa voiture numéro 32, il perd le contrôle et ne réussit pas à le reprendre malgré une manœuvre sécuritaire d’un compétiteur.
C’est alors qu’il heurte le mur extérieur dans la ligne droite de la piste, percute un bloc de béton se trouvant à son extrémité, bondit dans les airs, retombe au sol et débute un renversement latéral sur son côté gauche suivi d’un presque ¾ de tonneau latéral (sens contraire des aiguilles d’une montre).
Au final, il était positionné sur son flanc droit avec l’avant pointant vers l’extérieur de la piste. Le signaleur fait tourner les lumières au jaune, et puis au rouge.
À la vue de ces signaux, les autres compétiteurs décélèrent, mais le pilote du véhicule 74 entre en collision de plein fouet avec celui de M. Ouellette. Rapidement, les membres de l’équipe de premiers soins appellent les ambulanciers et se dirigent vers l’accident. Pendant plusieurs minutes, les intervenants ont procédé à une désincarcération afin d’extirper le pilote du bolide 32. À ce moment, il ne présente aucun signe de vie et les manœuvres de réanimations sont inutiles.
Un protocole d’intervention a tout de même été respecté par les ambulanciers arrivés sur place, mais le décès de Guy Ouellette a été officialisé à 23 h 12 le soir même par un médecin de l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville.
L’autopsie au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal n’a révélé, outre le trauma, aucune autre lésion contributive au décès. De plus, toutes les analyses toxicologiques se sont avérées négatives.

Le coroner Yvon Garneau.

Les analyses

L’analyse des faits précédant l’impact est claire. L’expert consulté explique que le renversement latéral du véhicule de M. Ouellette et le ¾ de tonneau subséquent ont été provoqués par la présence de blocs de béton, empilés et non alignés avec l’extrémité du mur.
La configuration est donc en cause et confirmée par l’examen du véhicule de la victime. L’impact avec l’autre véhicule a alors causé un déplacement important de la partie supérieure avant gauche de la cage de sécurité et engendré un autre impact en une de ces membrures et le coin supérieur avant gauche du casque porté par la victime. Celui-ci était conforme aux règlements de sécurité, mais n’était pas conçu pour résister à des forces d’une telle ampleur. À l’intérieur, il a été remarqué que la mousse absorbante était brisée à plusieurs endroits.
Il ressort de l’expertise commandée au spécialiste en génie mécanique et collision que si les blocs avaient été alignés avec le mur, il est fort probable que le véhicule du pilote Ouellette n’aurait pas amorcé un tonneau latéral.
D’autres éléments comme le châssis, la ceinture de sécurité et l’état de la piste ont été considérés, mais aucun élément n’a été considéré dans la mort de Guy Ouellette.
Le coroner Yvon Garneau soulève que même si la structure des bolides de course de cette catégorie n’est pas défaillante sur le plan réglementaire, il faudrait peut-être prévoir, dans l’avenir, une façon de solidifier les membrures de toit au point de les rendre résistantes à des impacts d’une telle vélocité.
Aucun élément (intention criminelle) de négligence ou de témérité extrême n’a été suggéré à la fin de l’investigation du coroner Garneau.

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