Train à grande fréquence: «le temps n’est plus à la réflexion»

Train à grande fréquence: «le temps n’est plus à la réflexion»
Alexandre Cusson (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

NATIONAL. Le projet d’un monorail entre Québec et Montréal n’est «pas souhaitable»; il faut concentrer les efforts sur le train à grande fréquence reliant Québec à Windsor, en Ontario, et rapidement.

«Le temps n’est plus à la réflexion sur les différentes options à étudier. Il faut maintenant passer à l’action et appuyer le projet de Via Rail», écrivent des élus et des représentants de chambres de commerce. Ceux-ci ont publié une lettre ouverte intitulée «Nous disons oui au projet de TGF», qui est parue dans l’édition de mercredi de plusieurs quotidiens.

Interrogé à ce sujet mercredi, le premier ministre Philippe Couillard a exprimé de l’ouverture, en disant attendre l’aval d’Ottawa.

«On a besoin d’un signal du fédéral, clair, qu’ils vont financer l’affaire. Parfait, on va aller là. On aura d’autre chose à faire également pour la mobilité», a commenté le premier ministre lors d’un point de presse à Québec.

«Je veux voir quelle sera la technologie déployée du côté ontarien. Moi, je veux de la technologie moderne du côté du Québec aussi», a-t-il pris soin d’ajouter.

Les signataires de la lettre sont le maire de Drummondville, Alexandre Cusson; le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque; le député caquiste de Deux-Montagnes, Benoît Charette; la présidente générale de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, Amélie St-Pierre; et le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummondville, Nicolas Martel.

De son côté, le député péquiste Alain Therrien, responsable du dossier, s’est étonné de l’appui de M. Couillard et du député caquiste Charette au projet. «On voit le PLQ et la CAQ faire à la fois la promotion du REM (Réseau électrique métropolitain) et du TGF. Malheureusement, faire les deux c’est impossible car l’un et l’autre doivent emprunter le tunnel Mont-Royal. De par leur technologie différente, le passage de l’un empêche le passage de l’autre. Il faut donc choisir», a-t-il commenté en entrevue.

Il a carrément reproché aux deux partis de «prendre les gens pour des valises» ou de ne pas connaître le dossier vraiment.

Au cours d’une entrevue, le maire Cusson a défendu le projet de TGF.

«C’est un projet qui réunit les deux rives du Saint-Laurent, Trois-Rivières et Drummondville. Historiquement, les projets qui avaient été proposés par le passé ne faisaient pas l’unanimité; il y avait toujours une rive qui se battait pour avoir plus que l’autre. Le projet de Via Rail, actuellement, ce qu’il permet de faire, c’est d’assurer un service intéressant des deux côtés du Saint-Laurent», a-t-il justifié.

«Tout le monde y trouve son compte. Et nous, bien, plus on a d’appuis derrière ce projet-là, plus c’est intéressant», a ajouté le maire de Drummondville, en précisant que la démarche n’était pas partisane.

«On pense que le momentum est là. Il y aura le budget fédéral dans quelques semaines. Nos échos nous disent qu’il y a un intérêt. M. (le premier ministre Justin) Trudeau, lors de son passage à Québec, a démontré de l’intérêt pour ce dossier-là», a-t-il renchéri.

Le maire Cusson ne dénigre pas le projet de monorail, mais trouve que le temps presse trop.

«Le monorail, je ne pense pas que c’est un projet impossible, mais c’est un projet qui va nécessiter trop de temps pour se réaliser. Il faut des solutions à court et moyen termes et il peut aussi y avoir des solutions à long terme. On a pris trop de retard au Québec dans le transport collectif — entre autres le transport de passagers — pour se dire qu’on va relancer des études, qu’on va recommencer. Là, Via Rail a un projet qui est prêt.»

La Presse canadienne

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