La femme d’affaires Julia Bouvet n’a pas froid aux yeux

La femme d’affaires Julia Bouvet n’a pas froid aux yeux
Julia Bouvet a récemment signé un texte dans le livre «It’s your turn» de Melody Adhami, qui réunit 150 femmes inspirantes et influentes du Canada. (Photo : Gracieuseté)

PERSONNALITÉ. Julia Bouvet nage depuis son plus jeune âge dans le milieu des affaires. À 35 ans, elle peut se targuer d’avoir travaillé au sein de prestigieuses entreprises comme le Cirque du Soleil (qu’elle a d’ailleurs contribué à remettre sur pied, il y a quelques années).

Petite, Julia Bouvet se voyait déjà comme une femme d’affaires. «Je me voyais dans les aéroports avec ma mallette et mes tailleurs», raconte Julia Bouvet en riant. Elle précise ne jamais vraiment s’être posée de questions sur son avenir professionnel.

Après ses études collégiales, elle avait le désir d’étudier en totale immersion anglaise. Julia Bouvet n’a fait ni une ni deux, et est partie étudier à la Ivey Business School de l’université de Western Ontario, dans la ville ontarienne de London. Il s’agit d’une des écoles les plus réputées en matière de commerce en Amérique du Nord.
Elle a également complété une maîtrise à l’Institut européen d’administration des affaires, en France.
Une fois son diplôme obtenu, elle a œuvré dans une grosse boîte de Toronto en tant que conseillère en consultation stratégique pour des commerces de détail… partout dans le monde.

«J’ai réalisé mon rêve de jeunesse : j’ai été engagée par une compagnie qui me permettait de voyager. Je partais en avion avec ma mallette et mon tailleur le lundi et je revenais le jeudi soir. Parfois, je passais quelques semaines au même endroit, et je pouvais inviter une personne à passer le week-end avec moi. Ça me permettait de visiter un peu», raconte la Drummondvilloise d’origine. Elle blague également avoir été très connue auprès d’Air Canada, à cette époque.

Dans ses temps libres, Julia Bouvet s’entraîne à des demi-Ironman avec son conjoint.

Le mal du pays l’a cependant rattrapée… «Ça a l’air très glamour, mais c’est exigeant. Après sept ans, avec quelqu’un dans ma vie, il a fallu que je fasse des choix.»

Une porte s’est alors ouverte devant elle : le Cirque du Soleil cherchait à bâtir une équipe de consultants à l’interne. «Je n’ai pas hésité», confie Mme Bouvet.

En 2013, cependant, l’organisation québécoise traversait une période plus sombre : selon le journal Les Affaires, un total de 400 postes avaient été abolis, et l’entreprise était même considérée comme étant «non-rentable».
La femme d’affaires de Drummondville a donc travaillé à redresser le Cirque du Soleil pendant un peu plus d’un an. Elle n’avait pas encore 30 ans.

En tout, elle est restée dans la prestigieuse organisation pendant environ quatre ans, avant de tourner la page pour aller travailler au sein du groupe Dynamite comme vice-présidente de la division de la répartition.
Restructuration oblige, son poste a été aboli. «Je vois ça positivement, parce que ça me donne l’opportunité de me lancer moi-même en affaires comme consultante stratégique, ce que je faisais au début de ma carrière», dit-elle.

Son carnet de contacts est d’ailleurs plutôt bien rempli, même si elle n’a que 35 ans. Elle avoue d’ailleurs que son jeune âge a longtemps été un complexe.

«Je me trouvais trop jeune par rapport à mes collègues. J’étais discrète sur mon âge, mais maintenant j’assume pleinement!»

Julia Bouvet a aussi signé un texte dans le livre «It’s your turn» [en français : C’est votre tour] de Melody Adhami, qui réunit 150 femmes inspirantes et influentes du Canada.
«Ce texte porte sur l’équilibre de mes vies familiale, sportive et professionnelle, car c’est le conseil le plus important que j’ai pour la prochaine génération de leaders.»

Si Julia Bouvet a une carrière enviable, elle trouve tout de même le temps de s’entraîner pour des demi-Ironman (1,9 km de nage, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied). «Je crois sincèrement que c’est en faisant d’autres activités en dehors du travail que je réussis à être aussi performante au boulot, contrairement à certaines croyances qu’il faut travailler 80 heures par semaine pour être performant.»

Les femmes en affaires, encore du chemin à faire

Julia Bouvet n’a jamais eu l’impression que son sexe constituait un handicap dans le milieu des affaires. «De ma perception, j’ai toujours été considérée comme l’égale de mes collègues masculins», précise-t-elle.
«Il n’y a pas assez de femmes dans le milieu, soyons clair. Je ne suis quand même pas trop pour les quotas obligeant les entreprises à engager le même nombre de femmes que d’hommes : je penche plutôt pour engager du talent, peu importe le sexe», est d’avis Julia Bouvet. Selon elle, la solution repose davantage dans la promotion du milieu auprès des femmes.

«Il faut travailler les mentalités, autant celle des employeurs que celle des femmes, surtout quand vient le temps de concilier travail et vie familiale. Souvent, ça peut être un frein.»

Suivre son cœur

À quiconque souhaite se lancer dans le monde des affaires, Julia Bouvet conseille d’écouter son cœur. «Souvent, on a tendance à écouter son côté plus rationnel. Cependant, l’instinct ne trompe jamais. C’est encore plus important de suivre son cœur.»

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