Saint-Cyrille : «Mes taxes sont plus élevées qu’à Anjou»

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Par Lise Tremblay
Saint-Cyrille : «Mes taxes sont plus élevées qu’à Anjou»
La petite salle du conseil municipal de Saint-Cyrille était bondée lundi soir.

SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER. Les quelque 35 entrepreneurs de Saint-Cyrille-de-Wendover sont frustrés. Leur compte de taxes a littéralement explosé et ils exhortent le conseil municipal de réviser ses chiffres et, à tout le moins, d’échelonner la facture de plusieurs milliers de dollars qu’ils se sont fait refiler.

La petite salle du conseil municipal de Saint-Cyrille, deuxième plus grande municipalité de la MRC de Drummond, était bondée lundi soir. Des entrepreneurs issus de plusieurs secteurs sont venus exprimer leur indignation après avoir reçu leur compte de taxation.

«J’ai une entreprise à Saint-Cyrille, mais j’en ai aussi à Drummondville et à Montréal et c’est ici qu’on a les taxes les plus élevées au Québec. Est-ce qu’il y a moyen de réviser ça? On n’a même pas de services. Mon compte est passé de 27 000 $ à 51 000 $. Ça n’a pas d’allure et il faut absolument que vous réduisiez notre taux», a exprimé Louis-Aimé Lepage, président-directeur général de l’entreprise Condor chimique, qui a été le premier à prendre la parole.

Exploitant le marché Bouvette, la petite épicerie au cœur du village, M. Bouvette a fait observer que sa facture a grimpé de 20 000 $ depuis l’an passé.

«Je fais quoi avec ça? Je refile la facture aux clients? Si je monte mes prix, plus personne ne viendra dans mon commerce», a-t-il indiqué en s’adressant au maire Éric Émond.

Louis-Aimé Lepage, président-directeur général de l’entreprise Condor Chimique. (Photo Lise Tremblay)

Même portrait pour Jean-Guy Dubé qui gère quelques restaurants A&W, dont celui de Saint-Cyrille. Sa facture est passée de 9 000 $ à 18 000 $.

«Je ne peux quand même pas augmenter mes burgers de 50 %. Il faut absolument répartir cette augmentation sur trois ans», a fait valoir l’homme d’affaires, qui gérait autrefois l’abattoir de la municipalité.

«Je ne digère pas que la facture nous ait été refilée d’une shot. On paye plus cher ici qu’à Anjou. Je vais contester la facture. Je vous demande de réviser vos affaires», a indiqué quant à lui Pierre Boisvert, qui détient une entreprise de transport de lait.

Un autre homme d’affaires, Michel Tremblay de l’entreprise de réfrigération portant son nom, a quant à lui fait un plaidoyer pour demander une meilleure répartition de la facture.

«On est 35 entrepreneurs et on nous demande de prendre en main 10 % de la charge. Ça ne marche pas. Si nous étions que deux entreprises sur le territoire, c’est sûr qu’on ferait faillite. Il faut en mettre aussi aux résidences et répartir le reste sur des années. Il faut que ce soit mieux splitter», a-t-il affirmé, en ajoutant qu’une «municipalité devrait être gérée comme une entreprise.»

«Tout ceci va venir freiner le développement économique de la municipalité», a exprimé Serge Comeau, propriétaire de l’entreprise Komo Création spécialisée dans la fabrication de support à vélos pour remorques. Lui aussi, ses taxes ont doublé.

«Indicateurs erronés»

Selon les documents budgétaires qui ont été remis à L’Express, le taux de taxation pour les industriels est passé de 1,845 % à 2,883 % en 2024. En dollars, cette augmentation représente 100 428 $ de plus pour un total de 321 971 $.

M. Bouvette du marché Bouvette de Saint-Cyrille-de-Wendover. (Photo Lise Tremblay)

«Il s’agit de la conséquence d’erreurs de gestion commises au cours des deux dernières années, a expliqué l’élu devant les entrepreneurs lundi soir. Depuis le 6 octobre, ça fait six fois que je refais le budget, car j’ai trouvé plein de surprises. Je ne le referai pas ici ce soir. Les derniers budgets étaient basés sur des indicateurs erronés. On a essayé de remettre la barque bien droite, mais c’est clair qu’il s’agit d’un budget austère. L’ensemble des dépenses a été passé au peigne fin. On a passé la hache une, deux et même trois fois dans nos dépenses. La différence, ce sont nos frais fixes qui ont grandement augmenté», a expliqué le maire Éric Émond.

Ce dernier a rappelé qu’un montant d’un million de dollars a été puisé dans les surplus de la Municipalité afin d’amoindrir le choc de l’augmentation sur la communauté.

Indiquant ne pas vouloir de «confrontation», le maire a consenti à mettre à l’agenda une rencontre explicative avec les entrepreneurs et a assuré qu’il allait vérifier auprès de la Commission municipale du Québec la possibilité d’échelonner la facture dans le temps. Il s’agit toutefois d’une bien mince consolation pour les entrepreneurs.

«C’est dur pour tout le monde ici. On est pogné avec la construction qui a baissé et plein d’autres affaires. Je pense vraiment que ce budget est inacceptable», a lancé M. Lepage, à sa sortie de l’assemblée.

En hausse de 1,5 million de dollars pour s’établir à 9 117 367 $, soulignons que le budget 2024 de Saint-Cyrille a été adopté le 5 février dernier.

 

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