Le cinéma… une passion et des carrières intéressantes pour trois Drummondvillois

Le cinéma… une passion et des carrières intéressantes pour trois Drummondvillois
Pierre-Mathieu, Guillaume et Sarah Fortin font carrière depuis plusieurs années dans le monde du cinéma et sont les cofondateurs de NITROFilms. (Photo : Gracieuseté Martin Legault)

Le cinéma… une passion et des carrières intéressantes pour trois Drummondvillois

Par Jean-Claude Bonneau

Ils auraient certainement pu suivre les traces de leurs parents et faire carrière dans le monde de la santé. Ils ont plutôt préféré les arts et la culture et ils baignent depuis un bon bout de temps dans le cinéma, la télévision, les séries web. Leurs noms : Pierre-Mathieu, Guillaume et Sarah Fortin.

Ayant quitté leur région natale pour s’installer dans la grande ville, travail oblige, les Fortin ont su, au fil des ans, se tailler une belle réputation. Et chacun avoue du bout des lèvres et sourire en coin qu’ils ont peut-être, plus jeunes, passé outre à certaines recommandations des parents mais qu’aujourd’hui, ils oeuvrent dans un domaine qui les passionnent.

Élevés dans un climat très culturel

Jean-Claude Fortin, omnipraticien, et Diane Gobeil, physiothérapeute, tous deux à la retraite, doivent sûrement se féliciter d’avoir tracé, probablement sans le savoir à l’époque, le futur de leurs enfants.
«À la maison, il y avait un climat très culturel. On parlait beaucoup de cinéma, de musique, de littérature, de télé. Nos parents étaient de très grands cinéphiles. Notre père, en particulier, aimait beaucoup les films étrangers, européens, asiatiques. Quant à notre mère, elle appréciait au plus haut point la littérature, les bons romans. Il y avait un côté théâtral à la maison et on baignait là-dedans. C’est sans doute ce contexte qui nous a conduit dans le domaine où mon frère, ma sœur et moi évoluons aujourd’hui», précise l’aîné de la famille, Pierre-Mathieu qui ajoute que les soupers familiaux tournent encore souvent en <@Ri>meetings<@$p> de production, surtout quand arrive la partie dessert.

À cette remarque, Sarah ajoute «qu’il a bien fallu prendre à un certain moment le contrôle de la table. Après la médecine et la santé en général, on pouvait parler de cinéma, de télévision, de culture en général.»
Mais qui sont vraiment ces trois Drummondvillois qui sont les fondateurs de NITROFilms, une entreprise de production télévisuelle et cinématographique?

Pierre-Mathieu Fortin

Né le 16 avril 1975, Pierre-Mathieu a fait ses études à La Poudrière et à Marie-Rivier avant de se diriger à l’UQAM. Bachelier en communications, profil nouveaux médias, il ne se gêne pas pour dire qu’il est celui qui a sans aucun doute parti le bal.

«Je suis vraiment un touche-à-tout et le vaste domaine de la culture m’a toujours attiré. Et en bout de ligne, c’est peut-être moi qui ai donné le goût à mon frère et à ma sœur de me suivre dans cette belle aventure», affirme-t-il.

La feuille de route de Pierre-Mathieu Fortin est vraiment impressionnante. Producteur exécutif de la création chez SIDLEE Studio, chef de la création du contenu original fiction et documentaire pour Radio-Canada, producteur numérique pour URBANIA, producteur et concepteur indépendant, voilà autant de postes qu’a occupés Pierre-Mathieu qui, tout au long de sa carrière, a côtoyé et collaboré avec des grands du monde de l’industrie cinématographie, comme Peter Greenaway, Robert Lepage et Arcade Fire.

Si les prix et récompenses font foi du talent d’une personne, il faut croire que la notoriété de Pierre-Mathieu Fortin est reconnue par ses pairs et par l’industrie car plusieurs projets pilotés par ce Drummondvillois ont remporté de nombreux prix et récompenses. On retrouve à son tableau plusieurs Gémeaux, une médaille d’argent au New York Festivals International TV & Films Awards et plusieurs nominations aux Digital Emmy Awards et à SXSW pour des projets numériques.

Celui qui a développé les séries Les Chroniques d’une mère indigne, avec sa compagne de vie Miryam Bouchard (ils sont les parents d’une jeune fille de neuf ans), a aussi démarré plusieurs projets avec de jeunes talents et continue toujours à le faire.

Pierre-Mathieu, Guillaume et Sarah Fortin.

«J’ai eu la chance de travailler pendant plusieurs années à Radio-Canada et là je collabore beaucoup avec URBANIA, une maison de production. Je suis vraiment un passionné de l’univers très télévisuel. Des projets, j’en ai en quantité, étant très actif et même proactif. L’innovation, la créativité, la fiction font partie de mon quotidien», précise Pierre-Mathieu qui est en train de développer, pour URBANIA, une série d’animation.

Guillaume Fortin
Avec son premier Gémeaux obtenu lors du plus récent Gala des prix Gémeaux pour la meilleure réalisation «docu-fiction» avec l’émission Délateurs, épisode 1 Donald Lavoie, Guillaume Fortin récolte, quant à lui, les fruits d’un travail acharné à titre de réalisateur et monteur de fictions et de documentaires.

Diplômé de l’UQAM en communication, option cinéma, il est reconnu pour sa sensibilité à la forme comme au contenu. Depuis son tout premier court-métrage, Infini qui a été présenté dans une trentaine de festivals internationaux et qui a décroché quelques prix dont le prestigieux Grand Prix Kodak au Festival des films du Monde, le cofondateur de NITROFilms a cumulé les projets comme réalisateur pour la télévision, la pub et le vidéoclip. Parmi ses belles réalisations, on peut aussi parler de L’étranger qui avait mérité le prix du meilleur court-métrage québécois lors du Festival Fantasia de 2006 et son court-métrage Dolorès qui a été présenté en compétition internationale au prestigieux festival de Clermont-Ferrand.

Né le 27 janvier 1978, Guillaume Fortin a suivi les traces de son grand frère. Après avoir fréquenté La Poudrière, Marie-Rivier et le Cégep de Drummondville, il est passé par Concordia et l’UQAM.

«C’est toutefois mon frère qui a été mon inspiration. Jeune, j’étais très sportif et c’est Pierre-Mathieu qui m’a donné la piqûre des arts et de la culture. Il était curieux, cultivé et c’est en le regardant aller que je suis tombé en amour avec ce médium», ajoute-t-il.

Après ses études, Guillaume Fortin a fait des stages comme comédien et a joué au théâtre. Mais il s’est vite rendu compte qu’il était plus à l’aise derrière que devant la caméra.

«Le cinéma, c’est devenu un milieu qui me permet de conjuguer tous mes intérêts pour les arts en général. Présentement, il y a plein de projets qui sont devant moi, que ce soit en scénarisation ou en réalisation. Et ce qui est très plaisant, c’est que certains projets seront faits en complicité avec mon frère ou ma sœur. Il faut vraiment être passionné pour faire ce métier et ce qui est tout à fait unique, c’est qu’il m’est possible de partager cette passion avec la famille. Elles sont rares les semaines où on ne se rencontre pas, que ce soit pour une réunion, pour une sortie ou tout simplement pour un lunch… et ça, c’est exceptionnel», de dire Guillaume qui nage dans le domaine du cinéma comme un poisson dans l’eau.

Sarah Fortin
Quant à Sarah Fortin, elle n’a rien à envier à ses frères.
Diplômée en communication, profil cinéma, de l’UQAM, la cadette de la famille (elle est née le 28 mars 1981) est la seule du groupe des trois qui peut se vanter d’avoir réalisé un film qui s’est retrouvé en salle, soit «J’m’en va r’viendre», un documentaire sorti en 2011 sur le chanteur Stephen Faulkner.

Depuis une douzaine d’années, Sarah Fortin a écrit et réalisé bon nombre de courts-métrages de fiction comme Deux enfants qui fument, Synthétiseur et Le fleuve à droite. Elle a aussi participé à la réalisation de documentaires pour l’ONF, pour la chaîne Historia et pour Télé-Québec. On a aussi vu son nom dans le générique de la série Le théâtre des opérations d’Hugo Latulippe pour ARTV et dans celui du documentaire sur le film Slapshot Du hockey propre : la petite histoire d’un film culte qui a été diffusé sur Canal D.

Femme très polyvalente, elle est aussi cinéaste-formatrice pour le projet Wapikoni mobile, un studio ambulant de formation en documentaire pour les Premières Nations, tout en menant une carrière comme monteur pour la télévision et le cinéma.

«J’ai pas mal le même parcours académique et j’ai sensiblement emprunté le même chemin que mes frères. Pierre-Mathieu et Guillaume ont été des modèles pour moi et la voie positive qu’ils ont empruntée m’a rapidement intéressée. Mes parents ont également eu leur mot à dire dans mon cheminement car, très jeune, ils ont su me faire découvrir les arts et la culture. Je me souviens, entre autres, de films de Woody Allen qui m’ont grandement inspirée. Le bassin d’imagination était assez large chez nous», souligne Sarah Fortin.

Avant de se lancer corps et âme dans le cinéma, Sarah Fortin ne se cache pas pour dire qu’elle a bien tenté d’éviter le chemin tracé par ses frères. «À l’université, j’ai étudié en histoire, en journalisme, probablement pour combattre mes envies. Je trouvais que ça n’avait pas d’allure de me diriger dans le même domaine que Pierre-Mathieu et Guillaume. Il faut croire que la réalité m’a vite rattrapée. J’ai vraiment essayé de m’en tirer, en faisant de l’improvisation mais je me suis vite aperçue que le jeu n’était pas mon centre d’intérêt. J’étais beaucoup plus passionnée par la réalisation», confesse-t-elle.

C’est en 2004 que Sarah Fortin a amorcé sa carrière et même si elle a obtenu depuis ses lettres de noblesse, la principale intéressée avoue qu’elle ne peut jamais dormir sur ses lauriers. «Loin de là, la compétition est féroce dans notre profession. Il n’y a rien de facile. Il faut travailler constamment en développant des projets, parfois de deux à trois ans à l’avance. Par exemple, actuellement, je travaille sur un long-métrage de fiction, Nouveau-Québec, en complicité avec une compagnie de production qui s’appelle Voyelles. L’étape du financement est presque complétée. Nous devrions aller en tournage à l’automne 2018 pour sortir en quelque part en 2019.
En même temps, il y a des idées de projets avec mes frères. En fait, travailler en famille amène son lot de défis mais ce sont toujours de beaux défis à relever. Il y a aussi certains avantages comme il est plus facile de connaître les intérêts ou la vision de chacun pour tel ou tel projet», ajoute la globe-trotter qui a eu le privilège de travailler en Inde, en Chine, en Nouvelle-Zélande, dans plusieurs coins de l’Europe et des États-Unis pour la réalisation de plusieurs projets comme la série Parconaute, une série sur les parcs thématiques à travers le monde, ou encore la série Les Champions du monde.

En bout ligne, Sarah Fortin avoue qu’elle adore ce qu’elle fait. «J’ai toujours voulu voyager et travailler dans un domaine passionnant. On ne s’ennuie pas quand on fait de la réalisation et de la scénarisation. Et, à bien y penser, c’est probablement cela que j’ai toujours voulu faire».

Des projets emballants à venir
Comme on peut le constater, les Fortin carburent aux projets emballants et comme ils l’affirment, ce n’est pas pour demain la fin.

«Pour NITROFilms, nous venons de déposer à la SODEC, ce pour du financement, un projet de long métrage fiction adapté d’une nouvelle de l’auteur Samuel Archibald. Nous sommes également en train d’écrire une bible pour une série télé. Si tout va bien, cette série pourrait se retrouver en ondes quelque part en 2020. Et il y a la production d’une série web sur le monde du hip hop québécois qui sera diffusée sur les ondes de Télé-Québec début 2018. À tout cela, il y a d’autres projets qui nous tiennent très allumés et qui nous permettent de vivre une passion commune», de conclure, d’une voix unie, Pierre-Mathieu, Guillaume et Sarah Fortin.

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