Deuxième bain par semaine : le syndicat décrie le manque de main-d’oeuvre

Deuxième bain par semaine : le syndicat décrie le manque de main-d’oeuvre
Il y a beaucoup de rattrapage à faire avant même de parler d'amélioration

SANTÉ. La CSN estime que le ministre de la Santé Gaétan Barrette aurait dû s’attaquer au problème de recrutement de main-d’œuvre avant d’annoncer l’octroi d’un deuxième bain par semaine dans les CHSLD.

«Il y a beaucoup de chemin à faire avant même d’être capable de donner minimalement un deuxième bain», estime Pascal Bastarache, président du syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers du CIUSSS Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

Si le syndicat (CSN) accueille favorablement cette nouvelle, il continue toutefois à décrier les difficultés de recrutement chez les préposées aux bénéficiaires. D’ailleurs, M. Bastarache souligne qu’avant d’annoncer cet engagement, le ministre aurait dû s’attarder au recrutement de main-d’œuvre en versant les sommes nécessaires pour mieux les outiller et valoriser leur travail.

«Ça fait des années qu’on le décrie. C’est drôle que cette annonce arrive maintenant quand nous ne sommes pas loin des élections provinciales. Il faut se donner les moyens financiers pour avoir de meilleurs outils et pour être en mesure de réinvestir dans l’embauche de nouveaux préposés», soutient-il, en n’étant toutefois pas en mesure de préciser le nombre exact de préposés manquants.

«Le travail de préposé aux bénéficiaires n’est malheureusement pas suffisamment valorisé, déplore Jacques Létourneau, président de la CSN, par voie de communiqué. C’est un travail très difficile. S’il est gratifiant de prendre soin des gens, il faut reconnaître que leurs conditions de travail, surtout les salaires, ne sont pas à la hauteur de leur rôle si important dans notre vie, à des moments cruciaux. De plus, c’est un travail qui fait appel à des compétences et des aptitudes vraiment particulières : ce n’est pas tout le monde qui peut être préposés aux bénéficiaires. Ça ne se bouscule donc pas dans les centres de formation pour venir travailler en CHSLD et c’est dommage. C’est certain que si le salaire des préposés avait été augmenté dans les mêmes proportions que celui des médecins au cours des dernières années, on n’aurait pas ce problème!»

La CSN souligne l’importance d’une stabilité de main-d’œuvre pour les résidents qui apprécient de ne pas avoir chaque fois une nouvelle personne pour assurer leurs soins d’hygiène. Or, la lourdeur de la charge de travail actuelle tout comme la pression organisationnelle et le minutage des tâches font en sorte que plusieurs lancent la serviette, désillusionnés, d’après les représentants syndicaux.  

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