CATASTROPHE. Vingt-cinq élèves du Collège Saint-Bernard originaires de Saint-Barthélemy sont à la fois troublés et soulagés, après des heures d’angoisse.
L’ouragan Irma de catégorie 5 a complètement dévasté cette petite île de 9000 habitants, dans les Antilles, mercredi.
Tout comme ses compagnons, Matteo Miceli a passé des heures le nez rivé sur son téléphone en espérant recevoir des nouvelles de ses parents. Il lui était également impossible de faire un appel, la ligne étant coupée. Jeudi, vers 7 h 15, un message texte de son père est rentré.
«Je l’ai rapidement rappelé par Messenger. Il a eu le temps de me dire que lui et ma mère vont bien, indique-t-il avec soulagement. De ne pas savoir dans quel état sont tes parents et jusqu’à quel point ils peuvent être en danger, c’est très angoissant et ça fait peur.»
Ses parents sont actuellement en sécurité dans leur maison qui n’a pas subi trop de dommages. Il leur est cependant impossible de sortir.
«Mon père m’a dit que je ne pouvais pas imaginer à quel point c’est catastrophique. Il y a deux mètres d’eau partout et c’est encombré de débris. La piste de l’aéroport est inondée et les pompiers ne peuvent même pas circuler. Tout est détruit et tout va être à reconstruire. C’est très triste», déplore le jeune homme de 16 ans qui est toujours sans nouvelle de ses amis.
Matteo affirme n’avoir jamais vécu un cyclone d’une telle intensité et aussi dévastateur.
Un service d’aide
Dès les premiers signes de cette tempête, le Collège Saint-Bernard s’est mis en mode gestion de crise.
«On a mis en place une cellule de vigie avec des enseignants, des éducateurs spécialisés et des psychologues. On a également encadré les enseignants pour qu’ils sachent comment réagir devant telle ou telle réaction. On a aussi rencontré les familles d’accueil qui hébergent ces jeunes-là tous les week-ends», explique Dominic Boisclair, coordonnateur des communications et des événements au Collège Saint-Bernard, en indiquant que ce service d’aide est disponible 24 heures sur 24 et qu’il sera offert tant et aussi longtemps que ce sera nécessaire.
«Durant la catastrophe, un flot d’informations et de photos circulait sur les réseaux sociaux et dans les médias. On a donc coaché les jeunes là-dedans et on nourrissait l’espoir», ajoute-t-il.
À l’heure d’écrire ces lignes, encore cinq élèves n’avaient reçu aucun signe de leurs proches.
Le Collège Saint-Bernard entretient des liens étroits avec Saint-Barthélemy depuis cinq ans. Les jeunes viennent y étudier dans le cadre du programme d’accueil pour les étudiants internationaux.
